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QUATRE-BORNES: Reste à voir si le « cabas » emportera totalement l’équipe sortante…

C’est une des villes où le résultat sera scrupuleusement suivi. Quatre-Bornes, qui a un important vote travailliste, avait vu sa citadelle vaciller aux élections générales de 2010, le candidat du MMM Kavi Ramano ayant créé la surprise en se glissant entre Xavier Duval et Nita Deerpalsing, elle-même ne devançant Vijay Makhan que de 300 voix seulement.
Cette percée des mauves est d’autant plus crainte dans le camp du gouvernement que, du bilan municipal de ces sept dernières années, on ne retient que l’histoire du fameux cabas : une conseillère ayant été interpellée, en 2006, avec plus de Rs 200 000, argent provenant de pots de vin contre l’allocation des étals à la foire de Quatre-Bornes pour les nouveaux jours d’ouverture, les mardis et les vendredis.
Cette affaire, qui a valu à la Ville des Fleurs d’être rebaptisée « Ville des Pleurs », et que l’on croyait isolée, devait déboucher sur plusieurs autres arrestations de conseillers, sept au total, pour trafic d’influence et pots de vins. Et ce n’est que l’année prochaine, soit sept ans après, que les conseillers PTr/PMSD impliqués dans cette affaire seront traduits en justice.
Il n’est donc pas étonnant de ne voir qu’un seul rescapé de l’équipe sortante aligné pour le scrutin du jour, et que les 23 autres élus de 2005, la dernière mairesse comprise, aient été passés à la trappe. Équipe neuve donc, avec l’espoir de faire oublier les frasques de ces sept dernières années et de capitaliser sur le nouveau redécoupage municipal, avec au moins deux arrondissements acquis en raison de sa composition socio-ethnique.
À part le parcours de santé de Sodnac, la région chérie et choyée du PTr, inauguré par le Premier ministre le mois dernier, pas de grands changements visibles. C’est dans cette région aussi que le ré-asphaltage des routes post-travaux de tout à l’égout a été réalisé dans des conditions express et intégrales, tandis que dans des quartiers plus défavorisés, ceux du vieux Quatre-Bornes notamment, ce sont des morceaux de rue qui ont été remis en état, ce qui est une vraie source d’inconvénients pour les habitants et les automobilistes.
S’il y a des réalisations à Quatre-Bornes, elles ne sont en tout cas pas très visibles. Le nouveau Food Court qui se situe à côté du marché, prêt depuis deux ans, n’est toujours pas opérationnel, et il y a eu tout un ramdam autour de la clôture du complexe Le Pavillon avec, en plus, la piscine qui s’y trouve hors service depuis des mois.
Ce n’est qu’à la veille du scrutin qu’une enseigne a été installée à l’avenue des Tulipes, à l’entrée de la ville, indiquant qu’elle sera agrandie. C’est cette même avenue qui devait, depuis 2004, accueillir le nouveau marché de Quatre-Bornes, un projet sur lequel avaient planché les conseillers MSM/MMM de l’époque 2001-2005, mais aussi le ministre d’alors, Sushil Khushiram, et qui a été abandonné depuis. Sans que rien de concret ne soit en sept ans proposé comme alternative.
Il y a bien eu une suggestion récente, faite par les conseillers sortants, que le nouveau marché soit aménagé sur l’avenue Victoria, mais l’idée a vite été enterrée, cette artère, connue comme la Promenade Gérard Bruneau, étant maintenant très prisée des marcheurs. Y installer un marché provoquerait, par ailleurs, un gros problème de circulation dans une région déjà assez dense.
C’est dans l’optique de porter les services aux portes des citadins et en tenant compte du gros problème de congestion sur la route St-Jean que Kavi Ramano et les conseillers qui briguent les suffrages sous les couleurs de l’alliance MMM/MSM ont proposé des marchés de quartier de bonne qualité dans différentes régions de la ville.
S’il fallait résumer Quatre-Bornes, on dirait que c’est une histoire de cabas et de… marché.

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