Le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, réclame un réajustement de Rs 2 000 de la pension de vieillesse, soit de RTs 9 000 à Rs 11 000 lors de la présentation du budget 2022/23. « Ce montant représente la perte du pouvoir d’achat des bénéficiaires de la pension de vieillesse durant ces deux dernières années et ne constitue en rien une augmentation de la pension », dit-il tout en se prononçant contre le ciblage de la pension universelle.
Xavier-Luc Duval a dénoncé d’emblée ce qu’il qualifie de « politique ultra-capitaliste pratiquée par le ministre des Finances, Renganaden Padayachy », et qui pénalise selon lui tous les Mauriciens au bas de l’échelle. « Sa politique accélérée de dépréciation de la roupie a érodé considérablement la pension de Rs 9 000 perçue par les personnes âgées depuis deux ans. Elle a causé une perte considérable du pouvoir d’achat, qui affecte les riches, les moins riches et les pensionnés », dit-il.
Interrogé par la presse au sujet du ciblage de la pension, Xavier-Luc Duval, auquel se sont joints Paul Bérenger et Nando Bodha, s’est prononcé. Il a rappelé que le gouvernement avait promis de payer une pension de Rs 13 500 à la fin de son mandat. « Avec la dépréciation de la roupie et la hausse du coût de la vie, il faudrait réajuster ce chiffre pour compenser la perte du pouvoir d’achat », déclare-t-il.
Le leader de l’opposition a aussi condamné le paiement de la pension quatre à sept jours après la fin du mois afin d’enregistrer les décès dans cette tranche d’âge. « Ce n’est pas la mer à boire que d’informatiser toutes les données et de payer les pensions comme c’était le cas auparavant », affirme-t-il.
Quant à savoir si le gouvernement a les moyens de payer l’augmentation de la pension, Xavier-Luc Duval a expliqué que la dépréciation de la roupie profite à la Banque de Maurice, au gouvernement et aux importateurs. « Elle permet au gouvernement d’amasser des réserves considérables, notamment à travers l’augmentation de la TVA sur tous les produits importés », rappelle-t-il.
Au chapitre des revenus gouvernementaux et de la dette, il a déploré « l’absence de transparence de la part du gouvernement en raison de la présence de fonds spéciaux ». Il a aussi réclamé la publication du rapport du FFC sur les dialysés décédés durant la pandémie de Covid-19.
Pour sa part, le leader du MMM, Paul Bérenger, a condamné avec force la décision du gouvernement britannique d’enlever le quadricolore mauricien à peine la délégation mauricienne avait-elle quitté les eaux de l’archipel des Chagos. Il a renouvelé sa demande concernant la publication des échanges de correspondances entre Port-Louis et Londres au sujet de la récente mission scientifique.
Paul Bérenger a condamné le ton adopté par la secrétaire d’Etat au Parlement britannique, qui a dit que Maurice « a trompé les autorités britanniques parce qu’elle a profité d’une mission scientifique pour entreprendre une action politique aux Chagos ». Il a condamné la parlementaire britannique pour avoir affirmé que la Grande-Bretagne maintient sa souveraineté sur l’archipel des Chagos et en considérant que le contentieux sur le Chagos est une question d’ordre bilatéral, « ignorant ainsi les résolutions adoptées aux Nations unies et les attendus du jugement de la Cour Internationale de Justice ».
Abirdant l’invasion de Ukraine, Paul Bérenger a dit son inquiétude au sujet des révélations américaines selon lesquelles les Russes pourraient faire usage d’armes chimiques. Il a condamné l’agression russe et lancé un appel aux ressortissants mauriciens vivant en Europe pour que ceux-ci viennent en aide aux compatriotes en difficulté.
S’agissant de la flambée des prix, Paul Bérenger a demandé que « tout ne soit pas mis sur le dos de l’Ukraine » et a demandé au gouvernement « d’arrêter la dépréciation de la roupie afin de stopper l’escalade de l’inflation ». Vu que la hausse de prix des produits pétroliers peut impacter une série de secteurs, il a demandé au gouvernement d’éliminer quatre prélèvements, qui représentent 9% du prix de l’essence. Pour lui, les subsides sur la farine et le gaz, entre autres, peuvent être pris en compte dans le budget.
Pour sa part, Nando Bodha a critiqué la façon de faire de la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation et lui a demandé de travailler « dans le dialogue » avec toutes les parties prenantes pour assurer la sérénité dans ce secteur.
Il a par ailleurs souhaité la mise en place d’une stratégie d’urgence pour les cas de Flash Flood. Il déplore aussi le manque de coordination entre la municipalité de Port-Louis, les pompiers et les autorités portuaires. Il s’est enfin interrogé sur l’utilisation du radar de Trou-aux-Cerfs et s’est demandé « s’il y a des techniciens compétents pour maîtriser cette technologie ».