PNQ sur les allégations de « sniffing » contre le PM : le micro de XLD coupé, vague d’expulsions, séance suspendue

Plusieurs députés de l’opposition ont été suspendus ou « named » par le Speaker de l’Assemblée nationale, Sooroojdev Phookeer, lors de la Private Notice Question sur les allégations de « sniffing » du trafic internet, formulées contre le Premier ministre, Pravind Jugnauth.

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A peine le leader de l’opposition avait-il adressé une première question supplémentaire que le Speaker s’est interposé. Sooroojdev Phookeer a argué que ladite question ne corroborait pas au thème de la PNQ adressée au Premier ministre.

Le leader de l’opposition devait toutefois poursuivre en soutenant auprès du Speaker qu’une interrogation de la sorte pouvait être portée « dans le temple de la démocratie ».

Cependant, le Speaker a demandé que le micro du leader de l’opposition soit coupé, ajoutant : « You have no question Leader of Opposition, no question ».

« Haute trahison ».

Dans les rangs de l’opposition, c’est la consternation. Les députés s’opposent à ce qu’ils qualifient de « censure » du Speaker de l’Assemblée nationale à leur encontre, arguant que le sujet de « sniffing » du trafic internet relève de la « haute trahison ».

Face au brouhaha soulevé dans les rangs de l’opposition et des critiques émises à son encontre, le Speaker s’est adonné à une vague d’expulsions.

D’abord il a demandé au député Gungahparsad de libérer la chambre pour « grossly disorderly manner ».

Puis, Sooroojdev Phookeer a réclamé au député mauve, Rajesh Bhagwan, de s’excuser pour s’être adressé au président « in an agressive manner ».

« Never », lui a toutefois répondu le député d’expérience. Il a, par conséquent, été expulsé et « named » pour avoir été « threatening and agressive ».

« Speaker sa? »

Par la suite, c’est tout le banc de l’opposition qui devait lancer un « shame on you » sonore en direction du Speaker. Le leader de l’opposition devait insister en le pointant du doigt. Il a été expulsé et « named » pour avoir été « grossly disorderly ».

« Hey Joe, pa to zafer ta, to pa Speaker », a balancé le député Shakeel Mohamed aux rangs de la majorité.

Le Speaker a tenté de poursuivre avec les travaux parlementaires. Il a demandé à la députée Anquetil d’adresser sa question au Premier ministre, et ainsi de poursuivre avec des thématiques autre que les allégations de « sniffing », qui embarrassent le gouvernement.

« Vu les circonstances de haute trahison, je refuse de poser ma question », lui a rétorqué la députée rouge, avant d’être expulsée de la Chambre.

« Speaker sa? », devait questionner le doyen Paul Bérenger. Il se fera également expulser par Sooroojdev Phookeer.

Ce dernier a, une nouvelle fois, tenté d’enchainer avec la question du député David. « Monsieur le Président, nous sommes devant un cas de haute trahison », lui lancé le député de l’opposition.

Le Speaker a, d’emblée, suspendu la séance.

Toutefois, les récriminations sonores à son encontre devaient se poursuive. Le Speaker a ainsi expulsé et « named » d’autres députés de l’opposition dans la confusion la plus totale, avant de quitter la Chambre.

« Stating categorically ». 

Le leader de l’opposition, à travers la Private Notice Question, voulait savoir du Premier ministre : « Whether he, the Secretary to Cabinet or anyone acting on behalf of the Government had had any discussion or agreement with any foreign party and/or local government operator in connection with the installation or use of equipment to enable sniffing, interception, monitoring or recording of internet traffic to and from Mauritius and/or countries in the region ».

Dans sa réponse, le Premier a réfuté « catégoriquement » les allégations formulées à son encontre.

« Neither myself nor any official of my office has, acting on behalf of the Government, had any discussion or agreement with any foreign party or telecom operator ». Ce en relation avec « installation or use of equipment to enable sniffing interception, monitoring or recording of the internet traffic to and from Mauritius and/or countries of the region ».

Pour rappel, vendredi dans une interview à Radio Plus, le CEO démissionnaire de Mauritius Telecom, et ancien proche conseiller du Premier ministre, a formulé de graves accusations contre Pravind Jugnauth.

L’une d’elles concerne un appel téléphonique que le Premier ministre aurait passé à Sherry Singh. Le chef du gouvernement aurait demandé au CEO de MT de permettre à un « third party » d’installer des équipements de « sniffing » pour contrôler le trafic internet « in and out » de même qu’à travers Maurice.

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