Elle a parlé des mesures implémentées par le gouvernement. Elle a cité l’ancien Premier ministre Navin Ramgoolam. Elle a retracé les affaires judiciaires déposées contre le Premier ministre Pravind Jugnauth. Pendant quelque trois minutes, la ministre du Commerce, Dorine Chukowry, a évoqué moult affaires, sans expliquer pourquoi un médicament contre le cholestérol est vendu sept fois plus cher à Maurice qu’en Afrique du Sud.
La question du leader de l’opposition était directe : « Pourquoi est-ce que l’Aspavor, un médicament contre le cholestérol, est vendu aujourd’hui à Rs 117 en Afrique du Sud, alors qu’il est vendu aujourd’hui même à Rs 700 à Maurice? »
Dès lors, Dorine Chukowry s’est lancée dans un monologue n’expliquant guère cette différence de prix pour le même médicament.
Dorine Chukowry : Monsieur le Speaker, permettez-moi de commencer par une question. Pensez-vous qu’en 2013 les personnes âgées et les plus vulnérables…
Dès son introduction, la ministre est interpellée par le leader de l’opposition, qui craint que sa question ne soit pas abordée. Toutefois, le Speaker Sooroojdev Phokeer permet à la ministre de poursuivre dans sa réponse.
S’en suivent trois minutes durant lesquelles la ministre cite la hausse de la pension, qui avait été contestée en cour par un candidat battu de l’opposition, et ce, jusqu’au Privy Council. Elle a rappelé l’introduction du salaire minimum, l’allocation de Rs 2 000 aux enfants, la mise en place de l’éducation gratuite jusqu’au tertiaire.
« I am sure she is nearing the end of her reply », a rétorqué le Speaker, interpellé par le leader de l’opposition, demandant que sa question soit répondue.
La ministre a repris en citant largement des déclarations de l’ancien Premier ministre, Navin Ramgoolam. Au terme, Shakeel Mohamed devait relever que Dorine Chukowry « n’a pas été en mesure de répondre à la question ».
Refus de divulguer.
Auparavant, dans sa réponse liminaire, la ministre a listé les facteurs contribuant à une hausse des prix des médicaments sur le marché local, dont l’augmentation dans le coût de production et une « stratégie de crise ».
Il y a également eu depuis la Covid, selon la ministre, une pénurie d’ingrédients pour la manufacture de médicaments au niveau international. Les routes de livraison marine, a-t-elle poursuivi, sont plus longues, et certains pays paient des prix plus élevés que Maurice pour les médicaments.
Face à cette situation, un nouveau « mark-up mecanism » a été introduit avec des résultats efficaces contribuant à la baisse des prix de certains médicaments, a argumenté la ministre.
Cependant, Shakeel Mohamed lui a demandé de déposer le document qu’elle a cité sur l’analyse du marché. Mais cette dernière a refusé de divulguer celui-ci, arguant que « j’ai déjà donné tous les détails ».
A Shakeel Mohamed de conclure : « She is not ready to table the document on market analysis. People will see what she is trying to hide ».
A savoir qu’à la prochaine question titillant la proximité présumée d’un ministre avec une compagnie pharmaceutique, le leader de l’opposition a été expulsé et « named ».