Opération Savat dodo — Épisode II : L’axe Padayachy/Verde/Kuros émerge dans les Deals de la MIC

Du pain sur la planche à la FCC, déjà en présence des éléments versés dans le dossier de la commission-escroquerie présumée de Rs 400 m de l’Hôtel Ambre du 7 juin de l’année dernière Détournement de Rs 48 M : Stéphane Adam et Queenie Adam tentent de renverser la vapeur sur les Bundhun/Sithanen dans un affidavit de 644 pages

Après le détournement de Rs 48 millions de Pulse Analytics avec une série de sondages fictifs en faveur du Pravind Jugnauth 3.0. aux élections générales du 10 novembre dernier, trois autres deals, conclus avec les fonds de Mauritius Investment Corporation Ltd, font actuellement l’objet d’exercices d’audit approfondi au niveau de la filiale de la Banque de Maurice. Et l’un des cas, soit celui avec une commission-escroquerie alléguée de Rs 400 millions, soit le rachat des actions majoritaires du groupe Apavou au sein de l’hôtel Ambre à Palmar, avec pour partenaire le groupe Sunlife, a déjà été complété et soumis à la Financial Crimes Commission pour les besoins d’enquête sous les dispositions de la Financial Intelligece and Anti-Money Laundering Act (FIAMLA). Toutefois, en attendant la nomination des commissaires sur le board de la Financial Crimes Commission, le décision est en stand-by vu que le feu vert pour les procédures d’enquête formelles doivent venir de cette instance. Mais les premières indications sont que l’axe Padayachy/Verde Frontier Solutions Ltd/Kuros Ltd émerge en toile de fond de ce deal avec des fonds de Rs 2,4 milliards (48 millions d’euros).

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Dans le cas de Pulse Analytics, présentée comme une sister-entity de Menlo Park Limited, en parallèle avec l’enquête de l’Anti-Money Laundering Unit du Central CID, Queenie Adam, au nom de son frère Stéphane, a juré, vendredi, un affidavit-fleuve de 644 pages avec pour finalité une contre-offensive contre les Bundhun et les Sithathen. Entre-temps, l’escouade de l’assistant-surintendant Balmick Dussoye, sous la supervision de l’assistant-commissaire de police Harry Krishna Rajaram, a inculpé provisoirement un autre suspect en la personne de l’ancien Chief Executive Officer de la MIC, Jitendra Bissessur, pour le délit provisoire de conspiracy to defraud.

Des recoupements d’informations effectués par Week-End auprès des sources concordantes indiquent que l’ancien ministre des Finances, Renganaden Padayachy, qui fait l’objet depuis le 6 janvier dernier d’un Notice of Arrest on Departure à être exécuté par le Passport and Immigration Office (PIO), pourra difficilement échapper à une convocation pour interrogatoire under warning, pour dire le moins, dans le cadre de l’opération Savat Dodo avec les allégations de détournements de fonds par centaines de millions au préjudice de la Mauritius Investment Corporation Limited.

Que ce soit dans la Pulse Analytics Saga avec des fonds de Rs 48 millions décaissés d’une seule traite à la veille des dernières élections, coïncidant avec la sortie d’un des derniers sondages bidons favorables à l’Alliance Lepep de Pravind Jugnauth ou le deal pour le rachat des actions du groupe Apavou avec une commission-escroquerie alléguée de Rs 400 millions, l’ex-Grand Argentier de l’ancien gouvernement de Pravind Jugnauth sera confronté au sujet de sa proximité avec les principaux protagonistes tirant les ficelles dans les coulisses.

Dans le cas de l’hôtel Ambre, avec la signature de l’accord sur un montant de Rs 2,4 milliards, une complicité présumée entre Renganaden Padayachy, l’ancien Chief Executive Officer de Mauritius Investment Corporation Limited, déjà sous caution de Rs 500 000 dans l’enquête Menlo Park Ltd, et Verde Frontier Solutions Ltd, avec en première ligne Dirish et Venna Noonaran, pourrait se présenter comme le fil d’Ariane pour démêler l’écheveau de l’hôtel Ambre. En l’absence de toute décision formelle de la Financial Crimes Commission, ce dossier explosif est in abeyance selon le jargon de l’establishment.

Ce scandale au préjudice de la Mauritius Investment Corporation Limited porte sur le rachat des 70% des actions d’East Coast Hotel Investment, propriétaire de l’hôtel Ambre du groupe Apavou. Pour des raisons évidentes, après la pandémie de Covid-19, le groupe Apavou avait pris la décision de se retirer de cette entité. Dans un premier temps, le partenaire minoritaire, soit le groupe Sunlife avec ses 30%, fut approché, mais le prix proposé par le vendeur avait été jugé trop élevé.
À ce stade, Verdier Frontier Solutions, dont les attaches avec les anciens Top Chefs de Lakwizinn du Prime Minister’s Office étaient connues, devait se présenter comme Tanscational Advisor pour le compte de la Mauritius Investlent Corporation Ltd, même si l’expérience d’un des Big Four faisait défaut. Tout cela dans une tentative de faciliter les démarches.
Et le 7 juin de l’année dernière, l’accord de vente avec un montant de 48 millions d’euros, dont 8 millions d’euros (Rs 400 millions), avait été signé et la Mauritius Investment Corporation Limited était devenue l’actionnaire principal de l’hôtel Ambre. Mais en moins de 24 heures, la MIC devait prendre cette position pour se retrouver en tant que partenaire minoritaire en cédant 21% de ses actions au groupe Sunlife, qui détient désormais la part majoritaire de 51%.
L’enquête de la Financial Crimes Commission, qui n’a pas encore démarré, devra d’abord établir et confirmer les liens entre l’ancien ministre des Finances, la société Verdier Frontier Solutions Ltd et Kuros, une des sociétés ayant bénéficié d’importants contrats avec le gouvernement sortant, notamment pour le projet de construction de 8 000 logements sociaux de la New Social Living Development.
Outre cette enquête sur les dessous du rachat de l’hôtel Ambre, la MIC met actuellement la dernière main à deux autres dossiers avec l’ombre de ce trio planant sur les décisions aux étapes critiques. Toutefois, aucune des sources n’a voulu s’aventurer pour faire état des premiers détails en vue de ne pas porter atteinte à l’intégrité des procédures au niveau de la Financial Crimes Commission.
Par ailleurs, en fin de semaine, Queenie Adam a juré, par les soins de Me Jaykar Gujadhur, Senior Attorney, un affidavit de 644 pages pour faire le point sur l’affaire Pulse Analytics et ses sondages, Menlo Park Limited avec sa distribution des fonds de Rs 48 millions encaissés, dont Rs 11 millions pour financer les besoins des principaux bénéficiaires, y compris Rs 1 million sous forme de salaires.
Avec une série de documentations, Queenie Adam retrace les différentes étapes de la demande initiale d’assistance financière de Rs 300 millions auprès de la Mauritius Investment Corporation Limited, ramenée subséquemment à Rs 48 millions avant d’être rejetée comme étant highly risky et repêchée le 28 octobre.
L’essentiel de l’argumentation dans ces 644 pages s’articule autour de la responsabilité du couple Bundhun, Ziyaad et Dilshad, pour les démarches auprès de la Mauritius Investment Corporation Limited et les coups de gueule du fils du gouverner de la Banque de Maurice, Tevin Sithanen, à l’encontre des responsables de Pulse Analytics pendant la campagne électorale.
Réagissant à la déclaration d’Aditi Boolell contre Tevin Sithanen lors de son interrogatoire à l’Anti-Money Laundering Unt du Central CID le précédent vendredi, l’entourage du fils du gouverneur de la Banque de Maurice maintient que ce dernier n’a rien à faire avec les tractations entre la MIC et Menlo Parks Limited. « Tevin Sithanen has nothing to do with the transaction between MP and MIC. He had robust political arguments against Aditi Boolell for publishing false sondages in favour of MSM when everything indicated that it was a landslide for the other side », fait-on comprendre en s’interrogeant sur la coïncidence entre la publication du dernier sondage de Pulse Analytics et le paiement de Rs 48 millions à Menlo Parks Ltd avec pour dénominateur commun Stéphane Vincent Adam et Queenie Adam.

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