Navin Ramgoolam: “Linn coz manti lor manti et finn komet enn acte de haute trahison”

Trois options pour Pravind Jugnauth, dit-il : démissionner, retourner le pouvoir au peuple, ou ce sera le peuple qui prendra son destin en main

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Le chef des rouges lance un appel à l’unification des partis de l’opposition “pou fer li aller”

Le leader du Parti travailliste qui rencontrait la presse, hier, suivant les dernières révélations faites par l’ex-CEO de MT, Sherry Singh, considère que le Premier ministre a commis “un acte de haute trahison”. Navin Ramgoolam soutient que Pravind Jugnauth “inn coz menti lor menti”, et cela, même au Parlement.

Dans le contexte, “il ne peut pas rester en place un jour de plus” martèle-t-il, avançant que Pravind Jugnauth dispose de trois options : “démissionner, retourner le pouvoir au peuple, ou soit le peuple prendra son destin en main.” Mais connaissant Pravind Jugnauth, il est certain qu’il s’accrochera au pouvoir, dit-il, lançant un appel à l’unification de tous les partis de l’opposition pour une action commune “pou fer li aller”. Il annonce que des consultations sont prévues avec les autres partis de l’opposition afin de décider de la ligne de conduite.

Le leader des rouges s’est appesanti sur la chronologie des événements depuis le 21 octobre 2021 avec une lettre d’un fonctionnaire du PMO adressée à Sherry Singh pour solliciter des détails sur la Landing Station de Baie du Jacotet. Il revient également sur l’autre lettre adressée, le 22 décembre cette fois, à l’ex-ceo de Mauritius Telecom (MT) lui donnant jusqu’au 24 décembre pour donner des détails, observant qu’à aucun moment dans ces lettres, le terme survey est utilisé.

“ Couma le Pm indien entre en jeu? ”

Navin Ramgoolam s’attarde, de même, sur la lettre adressée, en avril dernier, à Sherry Singh pour lui demander de permettre à une tierce partie d’avoir accès à la station de Baie du Jacotet. Devant son refus, le PM lui a personnellement téléphoné pour lui demander d’exécuter cet ordre, sinon des mesures seraient prises, ajoutant “ki mo pou dire Modi kan mo zoine li”, poursuit le leader du PTr qui félicite Sherry Singh de n’avoir pas obtempéré. “Sherry Singh finn correctement refusé. Heureusement pas ti ena enn lot chatwa là-bas”, dit-il.

Pour Navin Ramgoolam, il y a une confusion et un flou autour de la remarque de Pravind Jugnauth qui affirme avoir parlé au téléphone à Narendra Modi. Sur la base de son expérience, il affirme que l’envoi de techniciens pour quelconque projet n’est pas traité au niveau des chefs d’Etat mais au niveau des ambassades et des diplomates. “Tout sala bien drôle. Mo pas comprend couma le Premier ministre indien entre en jeu”, souligne-t-il s’interrogeant sur les informations à la disposition de Pravind Jugnauth s’agissant de la sécurité et la nécessité de faire appel à des techniciens pour le câble SAFE. “Comment Pravind conner ena enn problème de sécurité sur les câbles safe. Qui l’a informé de ce problème de sécurité?” demande-t-il, affichant son étonnement quant à “ki fer pann fer appel à France Telecom qui non seulement ena 40 % actions dans MT, mais en plus li enn leader dans l’informatique?” “Eski Pravind Jugnauth ena kik doute lor France Telecom li même?” demande Navin Ramgoolam.

Si au début de juillet on pouvait se dire que “c’était la parole de l’ancien CEO de MT contre celle du Premier ministre, aujourd’hui il y a des preuves que le PM a menti”, dit-il. D’autant que le rapport de l’ancien Chief Technical Officer (CTO) de MT, en date du 12 juillet, “non seulement confirme ce qu’a dit Sherry Singh mais va plus loin avec la confirmation que le survey de ces techniciens visait à savoir également quel type d’équipement qu’ils devront apporter par la suite pour faire du seizing up. Nou conner seizing up veut dire sniffing”, dit Navin Ramgoolam, s’étonnant aussi de la présence “outre de l’étranger cité par Girish Guddoy, du chef de la Counter Terrorism Unit, M.Deeal.”

Le leader du PTr relève ainsi que dans sa réponse à la PNQ du leader de l’opposition, le 5 juillet dernier, le PM a affirmé “categorically that neither myself nor any official of my Office has, acting on behalf of Government, had any discussion or agreement with any foreign party and/or telecommunication operator in connection with the installation or use of equipment to enable sniffing, interception, monitoring or recording of internet traffic to and from Mauritius and/or countries in the region.”  Ce qui est un gros mensonge, avance Navin Ramgoolam, soulignant que Pravind Jugnauth a lui-même indiqué à Sherry Singh qu’il avait des comptes à rendre au Pm indien. Dans cette même réponse de Pravind Jugnauth à Xavier Duval, Navin Ramgoolam note que – si le chef du gouvernement a aussi “stated, in the most unequivocal terms, that there has been at no point in time any installation or any attempt by my Office to install whatsoever equipment at any of these Landing Stations, to enable sniffing, interception, monitoring or recording of internet traffic to and from Mauritius” –, le CTO est venu dans son rapport indiquer que les techniciens indiens ont expliqué devoir faire du “data capture” dans le but de savoir quel équipement installer par la suite.

“Tsunami-là pe lévé”

.Selon lui, “la situation est extrêmement grave. Pravind Jugnauth a vendu la souveraineté de Maurice. C’est un traitre !” Il prévient que “si lui (ndlr : Pravind Jugnauth) ne voit pas les vagues, Tsunami la pe parer”. Car il est clair qu’avec ce qui s’est passé à Baie de Jacotet, Pravind Jugnauth “pa gagn droit rest en place enn jour de plus”. Il lance un appel aux Mauriciens, plus particulièrement les jeunes “Nou pa gagn droit reste trankil.” Il faut mettre de côté les différences car le pays est en danger, dit-il.

Dans cette optique, il a enclenché des pourparlers avec le leader du PMSD et celui du MMM et compte parler aux autres leaders des partis de l’opposition, en vue d’une action commune. “Nou pas kapav laisse sa passer. Autrement, li pou couma dir nou pe accepter seki finn passer ek ki vann nou souverainté”, dit-il.  Il indique toutefois que l’option d’une marche n’est pas envisagée du fait ki “zot (ndlr : le GM) promener are lamars !  Cependant, il pense que l’action du peuple sera déterminante car “pena nanien ki pli fort ki lepep”, dit-il, citant le Sri Lanka en exemple.

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