MMM: “Le GM prépare le terrain pour une augmentation du prix de l’électricité”

Le MMM est convaincu qu’une hausse du prix de l’électricité est pour bientôt. C’est ce qu’a indiqué le  leader du parti, Paul Bérenger à la presse, samedi matin. Il s’est aussi dit sceptique quant à la barge flottante que souhaite acquérir Maurice pour le stockage de gaz naturel liquéfié. Et a appelé à une solution dans le différend qui oppose Terragen Ltd au CEB et demande à ce que les petits planteurs n’en payent pas les conséquences.

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Après avoir pillé les réserves de plus de Rs 7 MD du Central Electricity Board “pou fer tou kalite kiksoz” , étouffé la population avec la hausse des prix des produits de consommation et, plus récemment, du carburant, le gouvernement, dit Paul Bérenger, “est en train de préparer le terrain pour aller vers une augmentation du prix de l’électricité.”  Le leader du MMM, qui a vivement critiqué le gouvernement pour la souffrance infligée à la population avec la flambée des prix, a tenu à rappeler que la première cause de l’inflation a été la dépréciation de la roupie.

En faveur d’un accord avec Mangalore

Toutefois, selon ce dernier, si “pou le moman zot inn tap enn ti kout frin” avec la dévaluation de la roupie, le gouvernement, ajoute-t-il, pourrait recommencer. “Mais dans le cas du prix de l’essence et du diesel, il y a le fait que le gouvernement a épuisé les réserves de la State Trading Corporation pour payer les compensations de Betamax et l’après BAI (…) Dan ler pli difisil, nepli ena nanie. Zot inn bangol tout”, a relevé Paul Bérenger.

S’agissant de Betamax, le leader du MMM, qui répondait à une question de la presse, avança ses positions: “Qu’on le veuille ou pas, nous avions un bon accord avec l’Inde. Au MMM, nous étions en faveur de cet accord avec la compagnie de Mangalore. Mais celle-ci n’était pas une institution charitable! C’est pour cela que nous avions préconisé la même stratégie qui était en place à la création de la STC. C’est-à-dire faire des appels d’offres internationaux pour la moitié de nos besoins en carburant. Si Mangalore s’alignait sur les prix des autres compagnies, elle prendrait le contrat in toto. Ti bizin fer sa kalite tender là. Mais au lieu de cela, le gouvernement a opté pour des firmes privées internationales avec, sans doute, des commissions!”

“CEB kone dan ki bez nou ete”

Par ailleurs, Paul Bérenger relève que le prix de l’essence sur le marché mondial a baissé par 15% depuis mars dernier. Pendant ce temps, le gouvernement persiste à infliger une énième hausse des prix des carburants aux consommateurs.

Réitérant ses craintes sur la fourniture électrique, en l’absence de Terragen Ltd, Paul Bérenger prévient: “En cas de coupure, à droite et à gauche, ce sera catastrophique pour notre économie.” Poursuivant: “Nous avons frôlé la catastrophe dans le passé, nous avons pu nous en sortir, mais la bombe à retardement qui nous attend a commencé à faire tic-tac. Nou pe zwe ar dife.” Hormis le retrait de Terragen Ltd, les moteurs du CEB à Fort Georges et Nicolay ont vieilli, souligne Paul Bérenger. Ceux-ci datent de 20 à 40 ans. “La situation est devenue tellement difficile que le gouvernement est en train d’exercer des pressions sur les petits producteurs pour ne pas faire de révision comme il se doit. CEB kone dan ki bez nou ete lor fournitir elektrisite dan bann mwa e lane ki pe vini. D’où le Request for Information international afin de trouver une solution de désespoir.”

Il s’agit, en effet, de l’installation d’une barge flottante pour le stockage de gaz naturel liquéfié. Paul Bérenger se dit sceptique sur la faisabilité de ce projet. Selon lui, le pays ne dispose pas de technologie pour assurer la mise en fonctionnement d’une barge flottante, d’autant que Maurice est située dans une zone exposée aux cyclones. Dans le même ordre d’idée, Paul Bérenger fait une “sévère mise en garde au gouvernement et personnes concernées” : “Si  Terragen Ltd pa rekoumans travay, fode pa ki ti planter fer le-fre! Nou warn gouvernman!” Et appelle à la mobilisation des petits planteurs. Le MMM a plaidé pour une solution dans l’affaire Terragen Ltd/ CEB.

Tourisme: les Seychelles, un exemple à suivre

Saluant la performance des Seychelles dans le secteur touristique, après ces deux dernières années de pandémie, le leader du MMM est d’avis que Maurice devrait prendre exemple sur nos voisins. Et ce, “en pratiquant comme les Seychelles une politique économique de vérité.” Paul Bérenger s’est dit impressionné par les Seychelles.

L’archipel, souligne-t-il, a fait preuve d’avant-gardisme dans ce secteur en scrutant des marchés porteurs avant la période du covid-19, après la réouverture de ses frontières et même pendant la présente guerre en Ukraine. “Alors que Moody’s avait déjà revu la note de Maurice à la baisse et que nous sommes à nouveau sous la menace réelle d’une autre baisse, les Seychelles ont été upgraded en passant à B+ with a positive outlook.

L’inflation aux Seychelles passera de 10.1% à 5.7%, selon les données officielles, d’ici la fin de cette année. Tandis qu’à Maurice, le Fonds Monétaire International a prévu un taux d’inflation de 11.5% pour cette année. Les Seychelles accueillent actuellement le même nombre de touristes qu’avant la pandémie du Covid-19. À mars 2022, les revenus dans le secteur touristique ont dépassé ceux de mars 2019”, déclare Paul Bérenger, citant le rapport du FMI: “Seychelles economic reforms are a model for other developping countries” et convaincu que Maurice doit s’inspirer de la politique de nos voisins en matière touristique.

Paul Bérenger a annoncé deux prochaines conférences de presse spéciales sur Agaléga et Tromelin. Avec la prochaine session de l’Indian Ocean Tuna Commission où Maurice soulèvera le dossier Tromelin, “avec raison”, précise Paul Bérenger, le MMM estime nécessaire d’élaborer sur ce sujet. Commentant brièvement la gestion du Champ de Mars à Côte d’Or IREC, le leader du MMM devrait revenir sur la question prochainement. Il met en garde sur les risques qu’implique le contrôle du Champ de Mars “par la mafia.”

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