Son nom a été prononcé une unique fois par le leader de l’opposition en fin de Private Notice Question (PNQ) de ce vendredi. Cependant, l’aura de Jean Michel Lee Shim, patron de SMS Pariaz et donateur affirmé du MSM, a enflammé les débats sur les jeux d’argent.
Qualifié par le leader de l’opposition de « Lover Boy du gouvernement », de « Blue-Eyed-Boy du gouvernement », de « Special Advisor of the Prime Minister » (terme contesté par Pravind Jugnauth), l’unique opérateur des « off-course betting » a vu des questions être posées sur son statut, sans que des réponses ne soient obtenues du ministre des Finances, Renganaden Padayachy.
D’abord, le leader de l’opposition s’est intéressé aux présumés avantages dont aurait jouit Jean Michel Lee Shim. En ce sens, il a demandé pourquoi des licences de « off-course betting » ont été annulées pour neuf opérateurs depuis 2018.
Le ministre Padayachy a soutenu n’avoir aucune information à cet effet, réclamant au leader de l’opposition de se tourner vers les autorités concernées.
« Je suis assez surpris que le ministre n’ait pas été mis au courant », s’est étonné Arvin Boolell. « Ces licences ont été révoquées à l’avantage d’un seul spécifique bookmaker, qui est le seul opérateur ».
Le ministre des Finances a déclaré ne pas être passionné des courses et des jeux d’argent. Il a dit se contenter de demander aux régulateurs de l’informer des problèmes du secteur et d’apporter des amendements si nécessaire.
Si l’autorité a révoqué ces neuf licences, « il doit y avoir une raison valable », a expliqué Renganaden Padayachy.
« Lover Boy » aux yeux bleus.
Arvin Boolell est également revenu sur l’implémentation attendue d’un Central Electronic Monitoring System. Plus tôt, le ministre des Finances a relaté que ce système, dont la mise en place interviendra d’ici décembre, permettra de traquer en temps réél les transactions des parieurs.
Le leader de l’opposition a soutenu que l’implémentation de ce système aurait été retardée au profit du « lover boy of the Government » (terme retiré à la demande du Speaker et remplacé). Le « Blue-Eyed Boy of the Government » bénéficierait, par conséquent, d’un « traitement spécial ».
Car, a déclaré Arvin Boolell, le principal concerné ne lierait pas ses paris au serveur principal de la Mauritius Revenue Authority, une des autorités régulatrices.
Cette allégation du leader de l’opposition a été contestée par le Speaker, qui lui a demandé de prouver ses propos. Arvin Boolell devait maintenir ses dires et ajouter que cette façon d’agir irait à l’encontre des dispositions de la Gambling Regulatory Authority Act, la loi régulant le secteur des jeux d’argent.
Un autre point soulevé par le leader de l’opposition concernait le « turnover » dudit « sole operator », qui a connu une hausse de plusieurs centaines de millions ces dernières années.
Se basant sur les chiffres d’affaires de IBL, qui « va doubler en un an », le ministre des Finances s’est dit fier de ces hausses. « Cela prouve que l’économie mauricienne va bien », s’est-il félicité.
Le leader de l’opposition a, en outre, questionné comment SMS Pariaz a obtenu une licence pour des « fixed odd betting on foreign races » durant la période de Covid-19.
« Le Board s’est délibérément rencontré durant la Covid pour émettre cette licence. Était-ce la priorité du gouvernement? », a-t-il lancé. Renganaden Padayachy a simplement répondu que des secteurs d’activité poursuivaient leurs opérations et que, peu à peu, d’autres services ont été réouverts durant la Covid.
« Special Advisor of the PM ».
Plus loin, le ministre des Finances s’est étonné que le leader de l’opposition se concentre uniquement sur un opérateur, en citant d’autres, dont le nom d’un opérateur qualifié de « protégé de l’ancien régime ». Selon lui, cet ancien opérateur aurait payé une somme dérisoire – « Rs 500 » par machine à sou. Alors que la somme due était, selon lui, de « Rs 125 000 par machine ».
Par la suite, Arvin Boolell a relevé que « le ‘sole operator’ a déclaré publiquement qu’il était le ‘Special Advisor’ du Premier ministre et donateur du MSM ». Déclaration qui a été contestée par le Premier ministre, Pravind Jugnauth la taxant de « false and frivolous ».
S’en est suivi un échange avec le Speaker, qui regrettait que la PNQ « concerne les paris » et non « l’Advisor or Special Advisor » du Premier ministre. Sooroojdev Phokeer a demandé au leader de l’opposition de présenter ses excuses et retirer ses propos.
À une interrogation sensible du leader de l’opposition, le Speaker devait conclure la tranche de PNQ.
Arvin Boolell : Le ministre est-il au courant du jugement de la Cour suprême qui décrit de manière assez clair que la GRA s’associe au gouvernement et se soumet aux instructions données par des membres spécifiques du gouvernement?
Renganaden Padayachy : Je n’ai pas bien compris la question M. le président.
Speaker : So, time is over.