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LIBÉRATION SOUS CAUTION DE MMES RAMLOLL ET BAZERQUE : Ganoo accuse Duval d’avoir induit l’Assemblée nationale en erreur

Alan Ganoo accuse Xavier Duval, le ministre des Finances, d’avoir induit l’Assemblée nationale en erreur quand, répondant à sa PNQ, mardi, le ministre a laissé entendre que la police avait objecté à la demande de remise en liberté sous caution de Mmes Bimla Ramloll et Marjorie Bazerque, deux des prévenues dans l’affaire du scandale financier qui défraie la chronique.
Alan Ganoo note, d’abord, qu’alors que la tranche horaire consacrée, normalement, à une PNQ est d’une durée de 20 minutes, Xavier Duval a pris 22 minutes pour répondre à son interpellation initiale. Le leader de l’opposition dit aussi avoir noté que le Premier ministre semblait, selon lui, particulièrement, nerveux tout au long de l’exercice de questions/réponses. Il réitère, sur la base des réponses fournies par le ministre des Finances, que ce scandale financier a pris une telle dimension en raison du fait que le ministère et les organismes de régulation n’ont pas joué leur rôle et fait preuve, selon lui, d’une « incroyable légèreté ». Pour Alan Ganoo, en effet, les provisions légales existantes étaient suffisamment adéquates pour prévenir ces arnaques. Il parle « d’impardonnable incompétence » du ministre. « Je regrette de n’avoir pas réclamé sa démission », dit-il.
Comme pour étayer son accusation, le leader de l’opposition se réfère au fait que, dans ses réponses, Xavier Duval est venu, lui-même, avoué qu’il n’a été mis au courant du scandale que quand la presse a commencé à en parler en mars 2013 tout en concédant que dès avril 2012 et juillet 2012, les premiers « suspicious transactions » ont été rapportés à la Financial Intelligence Unit (FIU).
Pour Alan Ganoo, ce scandale financier aura aussi mis en lumière ce qu’il qualifie de « conflit larvé » entre la Banque de Maurice (BoM) et les organismes de régulation tombant sous la tutelle du ministère des Finances. Pour lui, la « parade » du ministre tentant de mettre sur le compte des amendements apportés à la loi en 2003 ne viserait qu’à « blanchir » la FIU.
« C’est de la malhonnêteté intellectuelle », dit-t-il. Le leader de l’opposition explique, à ce propos, que les amendements concernés visaient, en fait, à faire que la FIU se concentre sur de « l’intelligence gathering » selon ce qui avait, alors, été recommandé par une équipe d’experts du Fonds Monétaire International (FMI) en lien avec les normes internationales.
Pour Alan Ganoo, la Financial Services Commission (FSC) et la FIU disposaient de tout l’arsenal légal nécessaire en vue de passer à l’action à la suite des premiers cas de « suspicious transactions » rapportés. Il accuse, par ailleurs, Xavier Duval d’avoir induit l’Assemblée nationale en erreur quand le ministre a répondu que la police avait objecté à la remise en liberté sous caution des deux prévenues, Mmes Bimla Ramloll et Marjorie Bazerque.
Alan ganoo dit, à cet effet, avoir vérifié auprès du Tribunal de Rose-Hill pour constater que dans le cas de Mme Ramloll, la police n’a, à aucun moment, objecté contre la remise en liberté sous caution de la prévenue pour l’ensemble des trois chefs d’accusation retenus contre elle dans toute cette affaire. « Xavier Duval a induit la Chambre en erreur », s’insurge, à cet effet, Alan Ganoo.
Pour ce qui concerne Mme Bazerque, le leader de l’opposition note que, là encore, celle-ci a été libérée sous caution « en dépit de ses précédents démêlés avec la Justice ». Il note que, dès sa libération sous caution et alors même que cette prévenue avait fait une demande en Justice pour quitter le pays, elle a, de nouveau, été arrêtée, cette fois dans l’affaire Emidore, une nouvelle affaire qui, à en croire Alan Ganoo, relèverait davantage du blanchiment d’argent sale que d’un Ponzi Scheme classique.

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