Les Mauriciens impatients et en colère : Harvesh Seegoolam libéré, déchaînement sur les réseaux sociaux

   La perception d’une politique de deux poids deux mesures irrite

L’ex-gouverneur de la Banque de Maurice (BoM), Harvesh Seegolam, se retrouve dans l’œil du cyclone avec en toile de fond une scabreuse affaire de détournement de fond de la MIC alors qu’il était à la tête de cette importante institution du pays. Cueilli par les limiers de l’Anti-Money Laundering Unit de la CCID à son arrivée à Maurice vendredi matin, une enquête est prestement ouverte et il a droit au grand processus judiciaire avec interrogatoire pendant plus de sept heures, perquisition de son domicile, garde à vue et sans doute une ribambelle de tracasseries à venir. Libéré sous caution après sa comparution devant la Bail & Remand Court en début d’après-midi, hier, avec comme conditions une caution de Rs 500 000 et une reconnaissance de dette de Rs 5M, voilà que les réseaux s’enflamment et les Mauriciens crient à l’injustice. La vox populi gronde. On était à un poil près d’un mot dièse exigeant son maintien en prison !

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L’impatience des Mauriciens de voir ceux qui ont occupé d’importantes fonctions à la tête de l’État, ces dix dernières années, et qui ont lourdement fauté, être traduits en justice et condamnés, est palpable.

Cependant, cela doit se faire dans les règles (due process). Si Harvesh Seegolam n’est pas au-dessus de la loi, il n’est pas en dessous non plus. Comme tout justiciable de ce pays, il jouit d’une panoplie de droits sous la Constitution, loi suprême de Maurice, dont le droit au silence, le droit d’être présumé innocent (oui, c’est la présomption d’innocence qui prime dans un état de droit et non la présomption de culpabilité) et le droit de ne pas être privé de sa liberté sans raison(s) valable(s). Ce sont tous ces facteurs que la magistrate de la Bail & Remand Court, (Dr) Zeenat Cassamally a tenu en ligne compte hier avant d’accorder liberté conditionnelle à l’ex-gouverneur de la BoM. Dans une demande de remise en liberté sous caution, on ne discute pas le fond d’une affaire.

La restriction de la liberté d’expression sous les dix ans de règne du MSM a causé une frustration si grande que certains Mauriciens sont prêts à faire fi de l’état de droit et le due process rien que pour avoir le plaisir de voir une grosse tête tomber et être emprisonnée. Des spéculations sur des influences politiques ou des privilèges alimentent la méfiance envers les institutions. Les réseaux sociaux, envahis par des commentaires indignés et des hashtags comme #JusticePourTous, reflètent un sentiment d’injustice et un “deux poids, deux mesures” dénoncé par les internautes.

Cette colère s’inscrit dans un contexte de frustration généralisée face aux scandales politiques et à une économie en crise. La libération de Seegoolam symbolise pour beaucoup un système inéquitable. Aux autorités de rassurer!

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