Au fur et à mesure que se précisent le échéances électorales, les Top Chefs de Lakwizinn du Prime Minister’s Office deviennent politiquement frileux et veillent au grain pour s’assurer de garder à l’écart tout ingrédient avec un potentiel de Gat Lasos du schéma de campagne électorale élaboré au Treasury Building. Néanmoins, une des cartes maîtresses abattues il y a une dizaine de jours se présente comme un os dur « ki’nn tas dan lagorz ».
En privé, les thuriféraires du pouvoir, ou plus communément connus comme des chatwas, concèdent que les ministres des Finances et du Travail, Renganaden Padayachy et Soodesh Callichurn respectivement, ont échoué dans la mission qui leur avait été confiée avec le dossier du rétablissement de la relativité des salaires. Un autre dossier qui affecte encore Lakwizinn est l’approvisionnement du marché en œufs et en poulet de table. La gestion du dossier de l’alimentation de base par le ministère du Commerce de Dorine Chuckowry laisse un arrière-gout des plus indésirables. Alors que la relance des dessous du meurtre de Kaya Kistnen impose une vigilance à toute épreuve vu les risques de débordement avec le Tell-All Affidavit du dénommé Vishal Shibchurn.
Sur le front des salaires, la grogne n’a fait que s’amplifier du côté du secteur public, les fonctionnaires n’étant nullement satisfaits de cette révision intérimaire de 5% en attendant le prochain rapport du Pay Research Bureau (PRB) annoncé pour 2026. Dans les rangs du secteur privé, les syndicalistes maintiennent la pression sur le blanc-seing accordé au patronat pour l’importation de la main-d’œuvre étrangère. Dans l’immédiat, l’objectif de l’Hôtel du Gouverement est d’éteindre le feu, couvant au sein du secteur public en préambule du paiement à la fin de septembre.
En fin de semaine, le Conseil des syndicats (CDS), regroupant la Confederation of Independent Trade Unions, la Confederation of General Trade Unions, la Confederations of Free Trade Unions, le Mauritus Labour Congress et le Mauritius Trade Union Congress, ont tendu la perche au gouvernement sur cette question de relativité salariale. Cette instance syndicale a sollicité une rencontre avec le Premier ministre, Pravind Jugnaiuth, pour égrener les griefs des salariés qui font face à l’érosion inéluctable du pouvoir d’achat.
Allowances
Les animateurs du Conseil des Syndicats soutiennent que seuls des échanges avec le chef du gouvernement pourraient permettre de dégager des solutions satisfaisantes et souhaitent voir l’Hôtel du Gouvernement réagir promptement à cette demande en vue de parer à toute nouvelle détérioration du pouvoir d’achat des ménages, notamment des employés du secteur public.
Conséquemment, Lakwizinn du PMO lorgne encore la possibilité de remettre le volet des allowances à toutes les sauces à l’avant-plan du discours électoral en plaçant un bémol à la grogne grandissante contre la formule Padayachy-Callichurn.
La situation par rapport à l’alimentation de base, avec les pénuries successives d’œufs et de poulet de table, est des plus inquiétantes. Dans cette perspective, la ministre Chuckowry sera appelée à serrer les vis au sein de son ministère par rapport au suivi de l’évolution sur les étagères. Pour le poulet, le gouvernement travaille sur une formule d’importation, mais à quels prix de vente ? Et c’est là où le bât blesse en pleine campagne électorale. « La politique de dépréciation de la roupie fait que les prix à l’importation du poulet pourraient ajouter de l’huile sur le feu de la consommation », suppute-t-on avec le ministre de l’Agro-Industrie, Mahen Seeruttun, envoyé au front pour rabattre le caquet de la protestation qui monte.
Un autre rendez-vous se présentera mardi avec la comparution de Vishal Shibchurn et une décision attendue de la part de l’Office of the Director of Public Prosecutions (DPP), devant se prononcer sur des charges formelles dans un autre procès au pénal. Au cas contraire, il pourra être remis en liberté sous caution. Par contre, est encore live tout le volet des allégations autour du meurtre du chef agent du MSM à Quartier-Militaire/Moka (No 8), Kaya Kistnen, en octobre 2020 et de l’élimination physique de Manan Fakoo devant son domicile à la rue Dr Reid, Beau-Bassin, dans la soirée du 20 janvier 2021.
Jusqu’ici, les enquêteurs de la Major Crime Investigation Team (MCIT) ont préféré consigner la version de ceux dont les noms sont cités dans l’affidavit Shibchurn. Pour l’instant, les principaux protagonistes cités n’ont pas encore été assignés pour leurs auditions dans ces sinistres affaires de meurtre à connotation politique.
Mais il ne fait pas de doute que l’ombre de Kistnen et le fantôme de Fakoo hanteront la prochaine campagne, alors que le directeur de la Météo, Ram Dhurmeea, forcé à prendre sa retraite prématurée, est venu avec un affidavit, où sa version des faits des événements des 14 et 15 janvier dernier avec le passage du cyclone Belal, prend à contre-pied des déclarations du Premier ministre. Ram Dhurmeea a saisi la Cour suprême d’une demande de judicial review de la décision de la Public Service Commission (PSC) avec des débordements possibles sur les estrades de la campagne électorale…