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L’AGENDA POLITIQUE: entre budget et municipales

A Jour J – 16 de la rentrée parlementaire, l’agenda politique se précise avec la quasi certitude que la réforme du système électoral pourrait être reléguée au second plan à la lumière des développements intervenus au cours de la semaine écoulée. Pour ce dernier trimestre de l’année, les priorités de l’heure au chapitre du Government Business se résument à l’adoption du budget 2013 avec le Budget Speech du vendredi 9 novembre et la tenue des élections municipales, selon toute probabilité, au cours de la première partie de décembre. Toutefois, en prélude, il faudra se préparer à la publication du rapport du Pay Research Bureau (PRB) en ce début de semaine, compte tenu des engagements internationaux du Premier ministre, Navin Ramgoolam, avec le prochain sommet de la Francophonie à Kinshasa, et du vice-PM et ministre des Finances, Xavier-Luc Duval, avec l’assemblée générale conjointe de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire international (FMI) à Tokyo. Un autre item de l’agenda politique se présente sous forme d’un reliquat de 2011 avec des décisions attendues incessamment dans le scandale du siècle MedPoint du Directeur des Poursuites Publiques, Me Satyajit Boolell, Senior Counsel, et également les derniers développements avec la nouvelle demande de Pravind Jugnauth logée en Cour suprême pour avoir accès à tous les dossiers et Discussion Papers du gouvernement sur le projet de National Geriatric Hospital au cours de la période allant de janvier à juin 2010.
A l’Hôtel du gouvernement, les préparatifs pour la présentation par le vice-PM et ministre des Finances, Xavier-Luc Duval atteignent ces jours-ci leur vitesse de croisière. Les premières consultations sur les grandes orientations budgétaires ont déjà été enclenchées avec le Premier miinistre et les deux dernières semaines du mois réservées pour la mise au point de la stratégie budgétaire, soit au retour de Xavier-Luc Duval de la grand’messe annuelle de la Banque mondiale et du FMI à Tokyo.
Le vice-PM et ministre des Finances, interrogé par Week-End, soutient qu' »avec la crise en Europe, le contexte du budget 2013 s’annonce très difficile. » S’appuyant sur les dernières indications de Statistics Mauritius pour 2012, dont un taux de chômage de 8%, une inflation de 4,3%, une croissance de 3,2%, un déficit budgétaire de 3%, des Foreign Direct Investments (FDI) de Rs10 milliards, des investissemets privés en baisse de 3% et des investissements publics de Rs 20 milliards, il fait comprendre que « ces facteurs constituent autant de signes confirmant la résilence de l’économie. »
« Malgré la situation que nous avons connue avec l’Inde, les services financiers confirment leur bonne tenue de même que les TIC et le Seafood Hub. Certes, la construction et le tourisme subissent des tassements. Nous ne voulons pas du béton partout. Il faut aussi que nous soyons conscients que les économies du monde entier souffrent des effets de la crise et pas seulement Maurice », rajoute Xavier-Luc Duval, qui passe en revue la baisse de la croissance en Inde, en République populaire de Chine et au Brésil.
« Le pays est en transition à la manière de l’offshore de l’Inde vers l’Afrique ou encore le textile qui renforce de plus en plus ses assises en Afrique. Dans la conjoncture budgétaire, l’importance du renforcement du sens de direction économique s’impose tout en encourageant des investissements productifs non seulement sur le plan des infrastructures mais également dans le domaine des ressources humaines avec la priorité voulue à la politique de la protection sociale », préconise le vice-PM et ministre des Finances, qui parle d’un « budget difficile à venir. »
Du côté du secteur privé,  avec la Chambre de Commerce et d’Industrie, qui mise sur un taux de croissance de 2,9%, inférieure à la barre des 3%, pour 2013, la préoccupation se situe davantage sur le plan du chômage avec zéro-emploi prévu dans au moins 77% des secteurs économiques. Le chômage parmi les jeunes devient encore plus inquiétant.
« Le taux de chômage de 27%, soit une progression de 5 points sur la moyenne de ces dernières années, dans la tranche d’âge de 16 à 24 ans, doit nous interpeller d’autant plus que la tendance subit une nette détérioration. Il faudra ajouter à ce tableau les perspectives très sombres de création d’emploi dans les mois à venir », prévient le Joint Economic Council (JEC), qui met également l’accent sur ce qui est présenté comme « l’accélération de la détérioration du taux de croissance » en cette fin d’année.
Au risque de prendre à contre-pied la position affichée par le ministère des Finances par rapport au secteur de la construction dans le cadre de la nouvelle politique budgétaire, le JEC pousse pour un coup d’accélérateur à ce secteur. « Nous constatons une réticence de l’Hôtel du gouvernement à l’égard du bâtiment. Nous pensons que d’ici la présentation du budget, le tir sera rectifié compte tenu de l’importance de ce secteur économique », rajoute le JEC, qui se retrouve, néanmoins, sur la même longueur que les Finances au sujet du misalignment de la roupie.
« Dans la conjoncture économique, l’inadéquation avec la politique monétaire demande à être remédiée. Nous avons commencé à payer un prix très élevé pour l’absence de décisions à ce sujet », s’appesantit le JEC, qui maintient que le misalignment de la roupie de l’ordre de 12%, noté par le FMI, n’a pas été corrigé. Cette question oppose le ministère des Finances à la Banque de Maurice.
Cette dernière institution affirme que le misalignment a été corrigé même si du côté du ministère des Finances, l’on est d’avis que des efforts supplémentaires peuvent être consentis au nom de la croissance économique. La publication par la Banque Centrale, demain, des Minutes of Proceedings de la dernière réunion du Monetary Policy Committee devra alimenter la controverse sur la valeur de la roupie.
D’autre part, avant d’atteindre l’étape du budget dans environ cinq semaines, les recommandations salariales du rapport du PRB 2013 retiennent l’attention dans l’immédiat. Toutes les indications sont que la publication de ce rapport, coûtant environ Rs 4,8 milliards à la Trésorerie (Exchequer), avec une augmentation moyenne de 18% des salaires dans le secteur public, devra intervenir avant le départ du vice-PM et ministre des Finances pour Tokyo. Le principal concerné a confirmé que son départ est prévu pour mardi soir.
En principe, la soumission officielle du rapport du PRB au PM devra se faire en début de semaine en vue de la convocation du Special Cabinet Meeting avec la participation du Grand Argentier. Un autre élément confirmant l’imminence de la publication du rapport du PRB émane du ministère de la Fonction publique.
A la fin de la semaine dernière, le chef de Cabinet de ce ministère a demandé officiellement à tous les responsables de ministères et de départements de se rendre au ministère de la Fonction publique, mercredi matin, pour prendre possession d’une copie des quatre volumes du rapport du PRB. Contrairement aux précédentes éditions où les différents ministères obtenaient gratuitement autant de copies nécessaires, pour le rapport 2013, toute copie additionnelle doit être payée des fonds du ministère concerné. Depuis la semaine écoulée, l’impression des volumes du rapport salarial était « in full swing » à l’Imprimerie du Gouvernement avec les chapitres sur Rodrigues et les Administrations régionales, soit les municipalités et conseils de districts, déjà complétés.
Le principal volume consacré à la fonction publique, avec les nouvelles grilles salariales et l’âge de la retraite à 65 ans, selon la formule de 2008, devait être imprimé ce week-end. Le suspense autour du rapport du PRB devra prendre fin dans les prochaines 48 heures avec les techniciens du ministère des Finances intégrant les nouveaux salaires dans les Budget Estimates 2013 dès cette semaine.

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