Le Vice-premier ministre, Ivan Collendavelloo, lors d’une conférence de presse tenue à la suite de sa révocation comme ministre, a soutenu avoir été pris quelque peu à contre-pied par le Premier ministre, Pravind Jugnauth.
« Mo ti dir li mo pa ti pou step down », a-t-il déclaré en faisant état d’une rencontre qu’il avait eue avec le chef du gouvernement, quelques heures auparavant.
Ivan Collendavelloo a indiqué avoir, lors d’une rencontre avec le PM, été informé des points de l’enquête de BWSC, société danoise accusée de pratiques corruptrices auprès d’officiels mauriciens.
En effet, le Premier ministre a reçu « un papier » de la Banque africaine de développement, faisant état des points de l’enquête.
Lesdits points fournis par la BAD souligneraient, selon Ivan Collendavelloo, que des officiers de la société danoise auraient contacté deux entités mauriciennes. Ces dernières auraient été choisies pour soudoyer deux politiciens : « Paul Bérenger et moi-même », a avancé Ivan Collendavelloo.
Le Premier ministre lui aurait fait état de son embarras, vu que le No 2 du gouvernement se retrouve cité dans un cas de corruption. Pravind Jugnauth lui aurait alors demandé de démissionner. Mais Ivan Collendavelloo dit avoir refusé, demandant que des preuves plus concrètes soient obtenues, et ce après enquête.
Il aurait, face au Premier ministre, fait un parallèle entre les démissions de Pravind Jugnauth dans l’affaire MedPoint et Roubina Jadoo suite aux conclusions de la commission d’enquête sur la drogue.
Les deux entités contactées par BWSC, selon Ivan Collendavelloo, serait « très connu » du grand public, a-t-il confié sans en dire plus.
Ivan Collendavelloo a insisté, à plusieurs reprises, que le document qui lui a été présenté n’indiquerait pas si les deux politiciens cités auraient reçu de l’argent. Il est juste cité que deux politiciens devaient être contactés pour recevoir de l’argent. Rien n’est dit sur s’ils ont reçu ou accepté. Il devait également réclamer des preuves à l’effet qu’il aurait « resevwar larzan ».
A noter qu’au moment des faits reprochés, Ivan Collendavelloo siégeait comme ministre de l’Energie, et Paul Bérenger occupait le poste de leader de l’opposition.
« Plis ki nou ti en dezakor, li’nn (le Premier ministre) exers so prerogativ et li’nn dema’nn le prezidan de la Républik pou revok mwa », dit Ivan Collendavelloo.