Élections législatives 2024 : Interdiction de haut-parleur, sauf avec le feu vert du CP

La campagne des élections législatives bat son plein et pour se faire entendre, certains candidats et activistes diffusent leurs messages via des voitures-sono ou des mégaphones sur la voie publique, comme il est de coutume. Une grosse agitation synonyme de réveils inopinés pour les amateurs de sieste qui se demandent si cette tradition perdurera jusqu’au 9 novembre, date de la fin de la campagne.

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La police a décidé de régulariser cette pratique, comme en témoigne le communiqué émis cette semaine : « L’Environnent Protection (Control of Noise) Regulations 2008 prévoit des règles strictes concernant l’utilisation de dispositifs de sonorisation dans les lieux publics. Selon l’article 4, aucune personne ne peut utiliser un haut-parleur, un amplificateur, un instrument musical ou tout autre appareil produisant du son sans autorisation du Commissaire de police. Elle peut être accordée pour des événements sociaux, culturels, religieux ou électoraux, après consultation avec les autorités et sous certaines conditions. »
Si les campagnes électorales ont des mots, des promesses, des affiches ou encore des gestes, elles ont également des sons et des mélodies. Des véhicules surmontés de mégaphones, sur lesquels sont collées des affiches électorales, qui arpentent les quatre coins de l’île. Sans répit, ils balancent leurs décibels à la gloire de leurs candidats fétiches. Ce folklore sonore et festif aux allures de kermesse fait partie des outils de communication privilégiés par les partis politiques et les candidats.

Si, depuis des lustres, les campagnes pour les divers scrutins se sont déroulées dans une atmosphère carnavalesque, cette façade réjouissante cache un cocktail perceptible de tension. Les véhicules équipés de haut-parleurs ou tout autre appareil produisant des décibels sont une source de pollution sonore qui exaspère un nombre grandissant de citoyens aspirant à une certaine quiétude.

Du coup, en régularisant cette pratique – qui s’accompagne d’une amende de Rs 50,000 imposée à tous ceux qui font fi des lois, ainsi que d’une autre de Rs 100,000 et d’une peine d’emprisonnement ne dépassant pas 12 mois, en cas de récidive –, la police envoie un signal fort à tous les partis politiques inscrits aux prochaines législatives. Dans une déclaration à une radio privée, mardi, le chef inspecteur Shiva Coothen, responsable du service de communication de la police, a souligné que cette législation est bien connue des politiciens.

Un argument que réfute Ivor Tan Yan, dirigeant de la plateforme Linion Moris : « L’utilisation des haut-parleurs et des porte-voix a toujours fait partie du folklore électoral et de la vie démocratique du pays. Les partis politiques, dont Linion Moris, ont toujours fait en sorte de l’appliquer dans les règles de l’art. C’est la marge de tolérance. Cette démarche de la police vise-t-elle à museler certains mouvements et de faire taire la vérité ki pou sorti. Sa pa fer nou per en tou ka. »

Même son de cloche du côté du député du MMM au No 19, Deven Nagalingum : « La police devra être plus explicite dans sa communication. Certes, il est tout à fait normal de solliciter une permission de la police pour l’organisation d’un meeting ou d’un congrès, mais tel n’a jamais été le cas en ce qu’il s’agit de cette tradition ancrée dans les mœurs, qui consiste à circuler en voiture-sono pour véhiculer nos messages. Ayant pris part à de nombreuses campagnes électorales, je peux certifier que les règles ont toujours été respectées en ce qu’il s’agit d’opérer à des heures convenables pour ne pas déranger les citoyens. »

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