Avec les municipales en toile de fond : Lakwizin du PMO entre les feux de SS et la claque de Jagutpal

 Un autre Senior Minister face à un barrage de questions compromettantes sur des “dealings” relevant d’éventuels conflits  d’intérêts, dont un contrat de Rs 300 M à Rs 400 M avec la DBM     Au Sun Trust, hier, Pravind Jugnauth, répondant à son ex-Senior Adviser : « Kifer li pa ti demisione an avril ? Kot so ban valer ti ete ?»

Alors que l’objectif des élections municipales étaient en point de mire pour les prochaines vacances parlementaires, Lakwizinn du Prime Minister’s Office (PMO) a été forcée de changer de registre. D’abord, pour se pencher sur les accusations de third party access au trafic d’internet transitant par Maurice de l’ancien Chief Executive Officer (CEO) de Mauritius Telecom, Sherry Singh, à l’encontre du Premier ministre, Pravind Jugnauth, et ce dernier essuyant des accusations de haute trahison venant de l’opposition parlementaire aussi bien qu’extraparlementaire. Le MT Tower Under Fire n’était pas le seul item au menu de la semaine écoulée.

- Publicité -

Le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, a été dénoncé formellement dans une déposition au poste de police de Pope Hennessy dans une affaire d’agression verbale et physique sur la personne d’un imam, en l’occurence Zahir Peerbux, de surcroît General Worker au ministère de la Santé. Cet incident s’est déroulé, jeudi, au bureau du ministre de la Santé. Et ce n’est pas encore terminé. Demain, un Senior Minister devra se préparer à faire face à un barrage de questions sur des dealings relevant d’éventuels conflits d’intérêts. L’activiste Bruneau Laurette a donné un Advanced Notice de cette affaire sur le réseau WhatsApp, avec un point de presse annoncé pour demain matin.

Face à des accusations de haute trahison dans l’affaire de sniffing présumé du trafic d’internet sur le réseau SAFE et après des instants de tergiversation jusqu’à mercredi soir, le Premier ministre s’est engagé dans des explications à ce sujet. Du même coup, il confirme l’appel téléphonique de 10h18 le vendredi 15 avril dernier, ou encore que le pays tierce concerné par cette affaire est l’Inde. Avec la thèse d’un survey confié à des techniciens indiens, il rejette toute accusation d’espionnage.

Hier après-midi, devant les participants à une réunion élargie du comité central du MSM, Pravind Jugnauth est revenu sur cet item au menu de Lakwizinn depuis une dizaine de jours bientôt. « Ti ena bann linformasion ki efektivman mo biro ti demann MT. Nou’nn fer li kone ki enn lekip depi Lind pou bizin fer enn survey », a-t-il déclaré au QG du Sun Trust. Établissant la chronologie, il confirme qu’initialement, Sherry Singh avait refusé l’accès aux installations stratégiques à cette équipe venue de la Grande Péninsule.

« Lekip vini an avril. Kan lekip al laba, li refiz bannla lakse. Mo’nn koz ar li lor telefonn. Mo’nn dir li sa lekip-la in vini a laswit demand Lind », a poursuivi le Premier ministre, faisant comprendre que cet épisode était intervenu avant un déplacement officiel en Inde. Devant le refus de l’ex-CEO de MT, il a ajouté que « mo inn dir li ki mo pou dir Premie minis Lind. » Il ajoute que par la suite, Sherry Sing avait rencontré les techniciens venus d’Inde, qui ont eu le feu vert pour le survey.

Pravind Jugnauth s’est alors demandé pourquoi Sherry Singh n’avait pas soumis sa démission au mois d’avril dernier. « Be si ti ena, koman li pe rod fer krwar, sa bann alegasion pou install lekipman intersepsion la, kifer an avril li pa ti demisione ? Kifer li pa ti vinn dir piblik e soumet let demission ek vinn dir mo ena values ? An avril kot to values ti ete ? De mwa edmi apre, lerla li dekouver li ena values. Lerla li al ring a bell pou demision ? » se demande-t-il.

« Pwalon so a trape»

Le Premier ministre, qui se dit prêt à affronter une nouvelle Private Notice Question du leader de l’opposition, mardi prochain, a adopté le ton de l’ironie pour cette partie de son intervention. « Nou’nn konn Hollywood, Bollywood, nou pou konn Mauriwood. Ankor akter ena makiyez tou, tansion! Mo komans regrete mo mem PM, mo pena makiyez, mo bizin advertise », dit-il en parlant de « lamwatie verite ek lamwatie foste ».

En marge de l’épisode de sniffing, Lakwizinn se retrouve depuis jeudi avec un autre « pwalon so a trape ». Kailesh Jagutpal fait face à de graves accusations d’agression sur la personne d’un imam, Zahir Peerbux, employé en tant que General Worker à l’hôpital Jeetoo. Cet incident s’est déroulé dans le bureau du ministre de la Santé, jeudi, en fin de matinée en présence de trois autres personnes, dont un dénommé Kevin Tapessur.

Dans sa déposition, Zahir Peerbux affirme avoir été accueilli avec un chapelet de propos injurieux et vulgaires venant du ministre qui avait lancé, de manière violente sur la table. « F… M… P… Ki to problem. Met lakle dan laport. And then latter (Kailesh Jagutpal) came near me and pointed his finger on my left cheek », laissent voir des extraits de l’Occurrence Book du poste de police de Pope Hennessy.

Mais les choses ne devaient pas en rester là, car Zahir Peerbux fait comprendre que « he (Kailesh Jagutpal) slapped me on my left shoulder with his right hand and I fell on a sofa which was behind me. When I fell down my kurta’s left pocket got torn ». Dans sa version des faits, l’imam a fait ressortir que Kailesh Jagutpal a continué à l’insulter en ajoutant « al deor dir mo’nn zour twa. Telefonn lapolis lerla nou va gete. »

Telefonn lapolis nou va gete

Zahir Peerbux affirme qu’il a quitté le bureau du ministre en larmes et humilié. Sentant des douleurs à l’épaule gauche, il avait réclamé une “forme 58” pour se faire soigner à l’hôpital. Compte tenu que la déposition en présence de Mes Adrien Duval et Alexandre Leblanc a pris plus de trois heures, il existe peu de chance que le ministre ait été confronté à ces accusations en fin de semaine.À ce stade, la question qui se pose est de savoir si le ministre de la Santé sera convoqué par la police du CP Anil Kumar Dip pour une séance d’interrogatoire under warning au sujet de cette accusation d’assault.

Mais en ce début de semaine, les Top Chefs de Lakwizinn auront un autre dossier aussi urgent que délicat à gérer.

Un frontliner politique du clan du Premier ministre fait face à un véritable barrage de questions sur des allégations de conflits d’intérêts et de complicité avec un autre politicien dans des affaires de contrats, dont un valant entre Rs 300 millions et Rs 400 millions de la Banque de Développement. Des noms des membres de sa famille sont également mentionnés dans ce message qui circule depuis la mi-journée d’hier.

Bruneau Laurette, qui porte ces graves accusations, a donné un Advanced Notice de ses dénonciations devant être formulées lors d’un point de presse demain. Sur le réseau WhatsApp, il adresse 14 questions spécifiques à l’adresse de cette VVIP en lui enjoignant « reponn mwa sa bann kestyon ek si to ena lamur prop to demisione zordi mem pu konfli dintere. »

Disant détenir des preuves sous forme de documents pour soutenir ce qu’il avance, Bruneau Laurette souhaite voir l’Independent Commission Against Corruption ou la police initier une enquête sur les faits allégués.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -