Commentant, hier, pour la première fois, le déclaratif du Comité des Droits de l’Homme des Nations unies dans la plainte logée contre l’Etat par Rezistans ek Alternativ, Paul Bérenger, leader de l’opposition et du MMM soutient que, du point de vue des juristes onusiens, c’est le fait que les chiffres du recensement communautaire de la population de 1972 n’ont jamais été remis à jour qui constitue une violation de l’Article 25 (b) de la Convention internationale sur les Droits civiques et politiques dont Maurice est signataire. « Le Comité n’a ni condamné le Best Loser System (BLS), ni le fait que les candidats aux élections doivent décliner leur communauté d’appartenance respective », soutient le leader de l’opposition. Il accuse, à cet effet, Rezistans ek Alternativ d’avoir induit beaucoup de personnes en erreur. Pour le leader du MMM, après la publication de ce déclaratif, la « seule et vraie solution » qui reste au Premier ministre et leader du PTr, Navin Ramgoolam, c’est de reprendre et de finaliser les discussions en vue d’une « bonne réforme électorale ».
Paul Bérenger accuse, d’abord, Rezistans ek Alternativ d’avoir induit beaucoup de personnes en erreur dans son interprétation du déclaratif du Comité des Droits de l’Homme des Nations unies sur sa plainte contre l’Etat mauricien au sujet de la disqualification de ses candidats aux élections générales de 2005 pour n’avoir pas décliné leur appartenance communautaire. Pour lui, le Comité n’a ni condamné le Best Loser System, ni le fait que les candidats aux élections législatives à Maurice doivent indiquer à la Commission électorale leur communauté d’appartenance respective.
Le leader de l’opposition qui cite le paragraphe 15.5 du déclaratif soutient que ce qui a été, en fait, condamné comme une violation de l’Article 25 (b) de la Convention internationale sur le Droits civiques et politiques des Nations unies à laquelle Maurice a souscrit, c’est le fait que, pour les besoins de la répartition des sièges de Best Losers, l’on continue encore de se baser sur le recensement de la population de 1972 sans que ce recensement n’ait été, depuis, remis à jour pour ce qui concerne la répartition communautaire de la population.
« Le point-clé du ruling des juristes du Comité de l’ONU c’est qu’à leur point de vue, ce recensement aurait dû être mis à jour », affirme M. Bérenger. Il constate qu’au passage, le gouvernement en prend pour son grade dans la mesure où le Comité évoque la « State party’s failure to provide an adequate justification in this regard (le fait que les chiffres du recensement de 1972 n’ont pas été remis à jour, ndlr) and without expressing a view as to the appropriate form of the State party’s or any other electoral system ( ) « .
Pour le leader de l’opposition, si le recensement de 1972 avait été remis à jour, il n’y aurait ainsi pas eu, de l’avis du Comité des Nations unies, violation des Droits de l’Homme. Paul Bérenger replace dans son contexte historique la décision du gouvernement de 1982 d’abolir, à partir de l’exercice prévu cette année-là, le recensement communautaire de la population. « Ce fut un grand pas en avant vers l’unité nationale ».
Il rappelle qu’après les premiers 60/0 remportés par l’Alliance MMM/PSM d’alors, quatre best losers dont sir Gaëtan Duval, devaient être nommés à la suite d’un ruling de la Cour suprême. « Révoltés, des milliers de militants s’y étaient opposés et avaient manifesté devant le Parlement. J’avais dû alors les convaincre que l’on n’avait pas de mandat pour abolir le Best Loser System (BLS) car cette mesure ne figurait pas dans notre programme. C’est alors que l’on fit un pas en avant avec l’abolition du recensement communautaire à partir du recensement de 1982 », explique le leader du MMM.
DÉCLARATIF DU COMITÉ DES DROITS DE L’HOMME DE L’ONU : « Le point-clé, c’est la non remise à jour des chiffres du recensement de 1972 » affirme Paul Bérenger
- Publicité -
EN CONTINU ↻
- Publicité -