À une quinzaine de jours de la rentrée parlementaire, tout laisse croire que la situation restera inchangée au sein de l’opposition parlementaire. Le porte-parole du groupe parlementaire du PTr, Arvin Boolell, a en effet fait clairement comprendre hier qu’à l’heure actuelle, « ce n’est pas la composition du prochain gouvernement qui est important, mais un programme pour améliorer la vie des citoyens ».
Abordant la question du poste de l’opposition, Arvin Boolell estime que si on tient compte des partis de l’opposition séparément, « il coule de source que cette fonction devrait revenir au Ptr ». Ce qui ne serait pas le cas si les trois autres partis, à savoir le MMM, le PMSD et le RM, se positionne comme la Plateforme de L’Espoir. « Dans tous les cas, le Ptr se présente comme un parti autonome travaillant de concert avec les autres partis de l’opposition. » Pour lui, « l’essentiel, c’est le travail », dit-il.
Sur un plan plus général, Arvin Boolell a expliqué que la stratégie de son parti se résume à One Step at a Time ». Il poursuit : « les élections doivent avoir lieu. Je mets Pravind Jugnauth au défi de donner les municipales le plus tôt possible. » Insistant ainsi sur le fait qu’avec « le déclic municipal, un accord électoral au niveau de l’opposition est dans le domaine du possible ».
Arvin Boolell avait, dès le début de son intervention, félicité la population rodriguaise pour la façon dont se sont déroulées les élections régionales. « Small is beautiful », a-t-il lancé, tout en affirmant que les Rodriguais se sont rendus aux urnes massivement. Il estime « qu’une des premières leçons à tirer de ce scrutin est que les alliances ne doivent pas être conclues avant la dissolution de l’Assemblée ».
Abordant la situation économique, il est d’avis que quelque 12 000 hectares de terres sous canne ont été abandonnés. « Ce qui fait planer un doute sur la production énergétique à partir de la bagasse », dit-il. Par ailleurs, sur un autre plan, « tous les profits des compagnies privées du gouvernement sont désormais versés au Consolidated Fund », fait-il remarquer. Avant de prévoir que le FMI, qui sera bientôt à Maurice, « devrait exercer une forte pression sur le ministère des Finances », en ajoutant « qu’au vu de l’endettement élevé du gouvernement, le budget du développement sera sacrifié ».
Il a aussi fait le constat de la situation dans le port. Pour lui, le secteur portuaire est caractérisé par une pagaille générale, dont le naufrage des trois bateaux de pêche taïwanais constitue une illustration flagrante ». À ce titre, il déplore que le gouvernement, malgré le naufrage du Wakashio, n’ait toujours pas introduit le principe d’Innocent Passage. Avec pour résultat, poursuit-il, que les navires peuvent, d’une certaine manière, s’approcher de la plage.
Il s’est ainsi interrogé sur la décision d’un des navires de venir à la rescousse d’un deuxième bateau en difficulté. Il estime d’ailleurs sur ce point qu’il y a là matière à enquêter. Avant de se demander si, « dans toutes ces transactions, il n’y a pas un trafic de drogue ».
Trois autres dirigeants travaillistes sont par ailleurs aussi intervenus. Ainsi, Osman Mohamed s’est interrogé sur les compétences des firmes chargées de la construction des nouveaux locaux de la Cour suprême, se disant en effet étonné qu’il y ait des fuites d’eau dans certaines parties du bâtiment.
Fabrice David s’est appesanti davantage sur le triple naufrage au large de Pointe-aux-Sables et de Bain-des-Dames et sur « l’absence d’une vraie stratégie en matière de développement durable et de politique énergétique ».
Enfin, Mahend Gungaparsad est pour sa part revenu sur la politique de l’éducation. Il demande ainsi à la vice-Première ministre et ministre de l’Education de renégocier avec l’Université de Cambridge, afin qu’elle fournisse des papiers de SC et de HSC en juin, au lieu des papiers de GCE O à A . Il a aussi proposé que tous les enfants de Grade 1, et non pas uniquement ceux nés entre le 1er janvier et le 31 mai 2015 , puissent bénéficier d’une promotion basée sur le mérite.