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AFFAIRE CT POWER : Le MSM réclame la révocation du permis EIA et dénonce « un autre jackpot à un petit copain de Navin Ramgoolam »

Outre l’aspect environnemental et sanitaire de cette affaire, plusieurs autres éléments sont suffisamment « damning » pour que le gouvernement révoque le permis Environment Impact Assessment (EIA) accordé à CT Power. C’est ce qu’estime le leader du MSM Pravind Jugnauth qui est longuement revenu sur ce dossier hier lors de sa conférence de presse. Parmi ces éléments, l’actionnariat inconnu de CT Power Holdings par les autorités mauriciennes et un transfert de terre non-autorisé par le PMO et le BOI, dit-il. Pravind Jugnauth allègue également que cette affaire est un autre exemple de « jackpot octroyé par Navin Ramgoolam à quelqu’un dans son inner circle ». Cette personne aurait financé la campagne électorale du PTr en 2005, soutient-il.
Citant la section 18 (2) b de l’Environment Protection Act, le leader du MSM fait ressortir qu’une licence EIA est octroyée si le demandeur fait état de l’actionnariat, en l’occurrence les promoteurs, derrière le projet. Or, dans le cas de CT Power, indique Pravind Jugnauth, les deux actionnaires de The (Mauritius) CT Power Ltd, en l’occurrence Mariappan Subramaniam et son partenaire Chan Kwong Min, ont transféré toutes leurs actions à CT Power Holdings Ltd, une compagnie enregistrée en Malaysie, en novembre 2008. Ce transfert aurait eu lieu, selon lui, juste après que les promoteurs aient reçu la confirmation en écrit que des terres de l’Etat leur seront allouées dans la région de Pointe-aux-Caves. « Voilà des preuves d’illégalités. Alors que la loi est claire sur le disclosure de l’actionnariat, CT Power Holdings Ltd est une compagnie malaisienne, dont nous ignorons tout des actionnaires. Sur cette base, il est évident que le gouvernement peut et doit révoquer le permis EIA », dit Pravind Jugnauth.
Il affirme de même qu’alors que tout projet concernant un terrain relevant de la juridiction de l’État, devrait disposer de l’autorisation de transfert du bureau du Premier ministre (PMO) et de la Bank of Investment (BOI), tel n’est pas le cas pour CT Power. « Rien que sur la base de ces deux éléments, le gouvernement doit suspendre le feu vert donné à CT Power », dit-il, faisant ressortir que « quand nous serons au pouvoir, le ministre de l’Environnement Deva Virahsawmy devra répondre de cela. Ceux qui investissent dans ce projet sont aussi prévenus et devront assumer leur responsabilité. « .
« Démocratisation de l’économie version Navin Ramgoolam »
Pour Pravind Jugnauth « ce n’est pas l’intérêt du pays, ni celui des consommateurs qui prime pour le PM. Li pe donne enn jackpot à enn lot copain parey couma li finn fer pou enn certain nombre so bann protégés ». Pour appuyer ses propos, il cite en exemple l’affaire SICOM/Gooljaury, Jeetah-Bhunjun/Betamax, et Soornak/MDFP, entres autres. « CT Power fait partie de cette logique du gouvernement et pour laquelle un petit groupe de personnes bénéficie des privilèges de Navin Ramgoolam », dit-il. Si le PM parle de démocratisation de l’économie, ce n’est pas dans l’intérêt du peuple, estime-t-il, soutenant que « cette démocratisation de l’économie version Navin Ramgoolam pou engraisse so bann proches au détriment de la population ». Selon le leader du MSM, le PTr aurait bénéficié, en 2005, du financement d’une des entreprises de Mariappan Subramaniam pour la campagne électorale. Des copies d’une série de factures qui prouveraient selon lui, que les affiches du PTr, pour la campagne de 2005, ont été imprimées en Malaisie, ont été remises aux journalistes présents. « Voilà pourquoi CT Power a obtenu un contrat sans appel d’offres. Voilà comment le pays est dirigé. Voilà comment les petits copains sont protégés », s’insurge-t-il.
« Charbon noir, charbon blanc » : des propos communaux, dénonce Pravind Jugnauth
Le MSM s’interroge également qu’outre le fait qu’il revient au Central Electricity Board (CEB) d’importer le charbon, pourquoi c’est à l’État de construire une jetée de Rs 1Mds pour acheminer ce matériau au bénéfice de CT Power. Critiquant Patrick Assirvaden qui selon lui « tente de justifier l’injustifiable », Pravind Jugnauth est d’avis que le Président du PTr est en train de remettre en question non seulement le vice-Premier ministre et ministre des utilités publiques, mais également son propre parcours en tant que chairman du CEB pendant cinq ans. Relevant les commentaires du PM lors de la célébration du 178e anniversaire de l’abolition de l’esclavage, à l’effet qu’il existerait « du charbon noir et du charbon blanc », il estime que « cozé communal pe coumans refer surface. C’est indigne de quelqu’un qui se dit un rassembleur ». S’agissant de politique de transparence, le MSM réclame que les contrats du Hedging STC, celui de Betamax, Neotown ou encore Jin Fei, entre autres, soient rendus publics.
Persécution contre l’opposition
Le leader du MSM est aussi revenu sur la descente de l’ADSU cette semaine chez Yogida Sawmynaden, pour procéder à la vérification d’un conteneur de meubles que l’activiste du MSM avait importé, dénonçant ainsi la persécution des autorités contre les membres de l’opposition alors que « les malfrats continuent de se vanter qu’ils ne leur arriveront rien parce qu’ils bénéficient de la protection du pouvoir ». Pravind Jugnauth a ainsi consacré la seconde partie de sa conférence de presse au cas de pédophilie allégué au sein du MITD. S’insurgeant que près d’un mois après sa déposition à la CCID, aucune enquête n’a été initiée par la police, il s’étonne également que jusqu’ici la police n’a pas encore pris la déposition du ministre Bunwaree et du ministre Bappoo. Il déplore de même qu’au lieu que « ce gouvernement immoral agisse contre ceux qui font du tort à nos enfants, il (NDLR : le gouvernement) persécute les syndicalistes. « 
Le MSM exige ainsi des explications de Vasant Bunwaree concernant en l’occurrence le recrutement, les qualifications académiques et le salaire de l’ex-instructeur d’éducation physique du MITD.
« Sadisme » au collège Maurice Curé
Soutenant que la situation se détériore au sein du MITD et des transferts actuellement en cours dans l’institution « en raison du ministre de l’Éducation qui a perdu la tête », le leader du MSM a également mis en cause le silence et l’inaction du ministère de l’éducation face à un problème de perversion dont fait face le collège Maurice Curé depuis un an. « Il a fallu que le sadique entre dans une salle de classe la semaine dernière pour que l’affaire éclate alors que professeurs, parents et management ont mis le ministère de l’éducation au courant », déplore Pravind Jugnauth. Tenant compte de toutes ces bavures au sein de l’Éducation, le MSM réclame la démission du ministre de tutelle.
S’agissant du cas d’une fillette de 5 ans refoulée à l’école Raoul Rivet au début de la semaine dernière, le leader du MSM déplore la manière de faire des autorités, notamment la police et les officiers de la Child Development Unit (CDU). Pour le MSM, il est important de voir si effectivement les parents ont raison lorsqu’ils évoquent le droit d’admission de leur fille dans cette école en tenant compte du Catchment Area. « Et même si ce n’est pas le cas, ce n’est pas une raison de traiter ainsi une enfant », dit Pravind Jugnauth, réclamant par la même la publication de la liste de tous les enfants, avec l’adresse de leur domicile, admis en Std I à Raoul Rivet Gvt School.
Sur le plan politique, le leader du MSM rappelle que les dirigeants du Remake 2000 se sont rencontrés mercredi dernier et que le calendrier établi se déroule dans le bon ordre en marge des préparatifs pour le meeting du 1er Mai. Saluant le bon déroulement de la réunion, il indique que « Alan Ganoo assume pleinement son rôle de dirigeant du MMM ». Il est également revenu sur le dossier Chagos, estimant positif la décision du Tribunal Arbitral de forcer la Grande-Bretagne à fournir des explications sur le démembrement du territoire de Maurice. « C’est un dossier à suivre », dit Pravind Jugnauth, ajoutant que parallèlement il est primordial de revoir la situation déplorable à Agaléga où la population est en train de vivre des moments très difficiles.

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