Le directeur de Airports of Mauritius Ltd Serge Petit a beau déclarer, expliquer et se rétracter, les questions, elles, nombreuses, demeurent sur les conditions dans lesquelles Airway Coffee a obtenu le contrat de catering dans la salle d’embarquement de l’aéroport Sir Seewoosagur Ramgoolam.
Lorsqu’un appel d’offres avait été lancé pour ce service le 25 décembre par AML Ltd, les spécifications étaient extrêmement limpides. La première condition se lisait ainsi: « Airports of Mauritius Co. Ltd is inviting sealed bids from professional, experienced (at least five years) and specialist caterers and service providers for the operation of its Food& Beverage Services (Departure Lounge, Well-Wishers’s Hall & Welcomer’s Hall) and lounges Management at SSR Internartional Airport. »
La deuxième condition était ainsi libellée : »The Invitation for bids applies to well established companies who can display a track record of excellent customer service and quality of food, seving both a Mauritian and International market. Applicants should demonstrate their ability to deal with the exigencies of an airport environment. » Les offres devaient être faites au plus tard le 29 janvier 2010 à 13 heures.
Or, Airway Coffee du tandem Gooljaury/Soornack ne satisfaisait absolument pas les critères imposés lors de l’exercice d’appel d’offres du 25 décembre 2009 dont celui d’avoir une expérience de « at least 5 years », puisque la compagnie n’avait été enregistrée que le 24 mars 2009 et qu’elle n’avait que neuf mois seulement.
Les explications fournies par Serge Petit sur cet épisode sont tout sauf convaincantes. Voilà ce qu’il dit à ce sujet: « De 2000 à 2010, la compagnie Tropical Times, dont le propriétaire actuel est M. J. Purmessur, a assuré les services de restauration. En juin 2009, pour la bonne gouvernance et suite aux plaintes reçues des passagers et compagnies aériennes, AML décide de lancer un exercice d’appel d’offres pour ces mêmes services. »
Dans la littérature fournie à la presse et concoctée par l’agence Blast Communication, le directeur de AML ajoute toutefois ceci : « Cependant, les offres reçues ne correspondaient pas aux termes commerciaux attendus ».
L’exercice de juin 2009 n’ayant pas été concluant, il y eut celui du 25 décembre 2009. A ce sujet, Serge Petit ne pipe mot sur la condition d’éligibilité de « at least five years » contenue dans l’appel d’offres et il explique que « sept soumissions ont été reçues et évaluées, y compris celle de Tropical times. Airway Coffee, dont le promoteur et le directeur est M. D. Gooljaury qui a fait la meilleure offre en termes commerciale et de prestation offerte aux passagers, s’est vu allouer le contrat ».
La « tabagie » est fermée
Il précise aussi que « répondant à l’appel d’offres, Airway Coffee a fait une proposition de 28% de « concession fee » de revenu payable à AML, contre 24% pour Tropical Times qui conteste ce chiffre et qui parle lui, de 27%, soit une offre légèrement moindre que celle présentée par Airway Coffee ».
Au sujet de Airway Coffee, on sait qu’après avoir catégoriquement affirmé que Mme Nandanee Soornack n’avait aucun intérêt dans un quelconque business à l’aéroport, il a dû se rétracter et venir de l’avant reconnaître qu’elle était bel et bien actionnaire de cette compagnie.
Ce qu’il faut aussi savoir, c’est que l’emplacement occupé par Airway Coffee qui ressemble plus à une « tabagie », selon de nombreux usagers, qu’à un service de gamme moyenne, est fermée depuis quelques jours. On parle de problèmes avec les salariés et des plaintes auprès du bureau du travail de la localité où on aurait refusé d’enregistrer les doléances, certains officiers ayant fait comprendre que le dossier est « too red hot to handle ».
D’autres milieux indiquent cependant que Airway Coffee devrait reprendre du service et procéder à un « soft opening » dans la nouvelle aérogare. A ce sujet, Serge Petit n’a pas dit à la presse s’il y a eu un appel d’offres pour les nouveaux emplacements dont disposera cette nouvelle structure.
Le directeur d’AML est tout aussi confus dans sa présentation des faits concernant Top Gear Express Car Wash qui, comme son nom l’indique, a pour activité le lavage de voitures. Au sujet de cette compagnie, Serge Petit indique qu’il « y a un projet de la compagnie Top Gear, présenté par son promoteur, M. D. Gooljaury le 19 janvier 2011 ».
Dans la communication adressée à la presse sous forme de « fact sheet », Serge Petit ajoute ceci : « AML a accueilli le projet tout en ayant de sérieuses réserves concernant l’idée du projet à l’intérieur sur l’aire de stationnement. Le 31 mai dernier, Top Gear a soumis une nouvelle proposition optant cette fois pour un emplacement à l’extérieur de l’aéroport. »
Et de préciser que « AML a répondu favorablement pour l’allocation d’un terrain à bail sous les mêmes conditions applicables aux autres promoteurs pour ledit projet qui est sujet à la soumission d’une business plan toujours en attente ».
S’agissant de cette compagnie, le directeur d’AML a, dans son rectificatif où il reconnaît que Mme Nandanee Soornack est bel et bien une des directrices de Airway Coffee, prend la peine de souligner que « c’est d’ailleurs la seule compagnie parmi celles engagées dans les activités à l’aéroport SSR où N. Soornack est actionnaire ».
Or, le company file de Top Gear Express Car Wash indique que cette entité a été incorporée le 13 janvier 2011 avec deux actionnaires, Doomeswarsing Gooljaury et Nandanee Soornack. Il faut aussi souligner que le partenaire d’affaires de Mme Soornack a aussi été un fournisseur de l’aéroport en produits textiles, à travers Fashion Styles depuis 2002 et que sa compagnie Designer Labels a aussi obtenu depuis 2005 l’autorisation de commercialiser les produits Hugo Boss dans l’enceinte de l’aéroport.
AÉROPORT : De nombreuses questions sur les conditions d’allocation du contrat à Airway Coffee
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