Entre le souhait de voir une femme à la tête des Nations unies, d’éradiquer l’inégalité entre femmes et hommes, et compter sur la population féminine pour sauver le pays de la catastrophe économique, sans oublier de saluer le courage des Ukrainiennes, Paul Bérenger, leader du MMM, a fait comprendre que le MMM est assurément un parti féministe.
Il intervenait avant l’ouverture du débat interactif organisé par la commission féminine du MMM pour marquer la journée internationale des Droits des femmes, à Ébène, samedi matin. Le thème choisi était “L’Égalité aujourd’hui pour un avenir durable.”
C’est en affirmant les positions du MMM comme un parti résolument féministe que Paul Bérenger a donné le ton à son discours de circonstance à Ébène, samedi matin.
Le leader des mauves a, d’emblée, déclaré: “Le MMM est, depuis sa création, un parti féministe qui milite pour l’égalité femmes-hommes. Et nous n’avons jamais cessé notre combat.” Toutefois, malgré les progrès notés durant les années de lutte pour atteindre son but, le parti a encore du pain sur la planche, a laissé entendre son leader. L’égalité femmes-hommes est un principe idéal, a-t-il fait remarquer, avant de relever: “Tant que nous n’aurons pas atteint cet idéal, la lutte devra continuer.” Paul Bérenger a aussi noté que de nombreuses lois ont été amendées lorsque le MMM était au pouvoir, ou résultant des pressions par le parti, pour améliorer la condition féminine. Le code civil, le code pénal, l’Equal Opportunities Act, l’Employment Relations Act, la Protection from Domestic Violence Act… sont des remparts contre les abus à l’égard des femmes. Néanmoins, il est d’avis que sur le plan juridique, le travail n’est pas fini: “Res ankor boukou lalwa pou ameliore e amande ankor.” Et ce, a-t-il affirmé, “à commencer par la section 16 de la Constitution (ndlr: voir encadré) pour éradiquer la discrimination à l’encontre des femmes et des jeunes filles.”
Paul Bérenger a aussi émis le souhait de voir émerger une femme à la tête des Nations unies. “Le Secrétaire Général des Nations unies fait, certes, un travail formidable. Me Mwa mo swete ki o-pli-to posib ki sekreter zeneral Nations unies li enn madam. Le jour où le Secrétaire Général des Nations unies sera une femme, une étape très importante dans la lutte pour l’égalité entre hommes et femmes sera franchie”, a déclaré Paul Bérenger.
Le leader du MMM – qui ne rate jamais une occasion, ces derniers temps, de s’exprimer sur l’environnement – s’est réjoui du thème choisi par la commission des femmes pour marquer l’événement. “Nous savons tous quels sont les ravages causés actuellement par le changement climatique. Ceux qui polluaient le moins dans le passé sont ceux qui payent le prix fort actuellement. Et les petites îles sont celles qui souffrent le plus des conséquences du changement climatique”, a lancé Paul Bérenger. C’est dans cette optique qu’il a salué la présidence des Maldives à la 76e session de l’Assemblée générale des Nations unies. “C’est tout un symbole. Mais depuis le sommet de Glasgow, l’an dernier, à ce jour nous sommes en train de reculer!”, a déploré le leader du MMM. “Les engagements pris ne tiennent plus… Mais heureusement qu’il n’y a pas que du négatif. Les Nations unies ont pris la décision d’adopter une résolution visant à interdire le plastique, lequel fait des ravages aussi bien dans les océans. Les Nations unies ont aussi pris une décision pour venir avec un cadre légal sur la protection des eaux internationales se trouvant en-dehors des zones économiques. 70% des océans ne sont pas contrôlés. Li pou enn gran zafer kan li pou rant an viger”, a poursuivi ce dernier. Et d’ajouter: “Le covid-19 nous a beaucoup gênés et mis en retard dans la lutte contre le changement climatique. Pa kone ki prosin varian sa bebet ki apel Covid-làpou ete. Personn pa kone ki pou arive…”, a-t-il dit, avant de reconnaître que les femmes sont les premières à être touchées par les conséquences du Covid-19 et du changement climatique.
Paul Bérenger a eu un mot pour les Ukrainiennes et les enfants qui passent par des épreuves terribles à cause de la guerre menée par la Russie de Vladimir Poutine. Il a réitéré la demande de son parti pour un cessez-le-feu au plus tôt et le retrait des troupes russes d’Ukraine. Tout en ayant une pensée pour les hommes qui se trouvent au front et d’autres dans des villes dévastées par l’armée russe, le leader des mauves a laissé entendre que son parti entamera un travail de réflexion.
“Nous avons des leçons à tirer… Avec l’explosion de l’Union Soviétique en 1990, la fin du pacte de Varsovie, il y avait une occasion historique de réinventer un nouveau monde après la guerre froide. Nous devons savoir à qui incombe la responsabilité de ce qui se passe depuis le départ de Gorbatchev”, dit Paul Bérenger.
Et tout en saluant les “sœurs chagossiennes”, la bravoure des Ukrainiennes et Palestiniennes, le leader du MMM a transmis un message aux Mauriciennes. “Les femmes et les jeunes filles ont un rôle spécial à jouer dans le plan de sauvetage du pays”, a-t-il lancé. Selon celui-ci, le pays est en déclin. “Sans exagérer et c’est ma profonde conviction, notre pays est en danger. La corruption, money politics, aste-vande… sont en train de tout pourrir dans le pays. Plus que jamais, on viole la démocratie, tandis que l’économie va vers la catastrophe”, dit Paul Bérenger avec force.
No 1, pétition électorale retirée
Arianne Navarre-Marie s’explique
Arianne Navarre-Marie a créé l’étonnement, voire l’incompréhension en Cour suprême, mardi dernier, en retirant sa pétition électorale contestant l’élection de Fabrice David, Dorine Chukowry et Patrice Armance dans la circonscription n°1 (Port-Louis-Ouest / Grande-Rivière-Nord-Ouest). Invitée à prononcer un discours avant le lancement du débat interactif de la commission des femmes du MMM, elle s’est expliquée sur cette décision. “La dernière fois que la Cour a entendu la pétition électorale remonte à janvier. Le 1er février, lors du recount au No.19, on a constaté des anomalies. Un bulletin en faveur des trois candidats du MMM au No.1 avait atterri au No.19. Il y avait plus de 70 bulletins qui manquaient et, malgré cela, l’exercice de recount s’est poursuivi. Nous avions tous les éléments pour prouver qu’il y avait des irrégularités aux élections générales. Si la Cour avait décidé d’un recount, l’exercice aurait débuté avec une anomalie avec un bulletin de la circonscription No 1 en moins. Komie biltin koumsa ti pou manke? Il n’y avait que 47 voix de différence entre moi et le 3e élu, 61 voix avec le 2e député. Imazinn ou enn sel fwa si ti mank sa kantite biltin-là ki ti pou arive? Recount ti pou kontinie. C’est pour cette raison que nous n’avons pas fait confiance à un autre recount, parce que nous aurions commencé l’exercice sur une mauvaise base. Nous avons, donc, préféré ne plus faire appel. Nous devons continuer à dénoncer les irrégularités parce que nous savons tous que la campagne électorale a été soumise au money politics. Money politics ankor pe zwe ar vilnerabilite dimounn zordi. Pe paye, pe aste pe vande… “ Arianne Navarre Marie a demandé aux militantes de ne pas abandonner leurs valeurs.
La cause des femmes
Rouma Bahadoor plaide pour l’engagement des hommes
Rouma Bahadoor, la présidente de la commission des femmes du MMM, a plaidé pour la participation des hommes dans la cause féminine. Les hommes, a-t-elle dit, en s’adressant à l’assistance, doivent être en mesure de soulever les problématiques: allant de la précarité économique à la santé, et aux grossesses précoces et leurs conséquences… touchant les femmes. Et d’y apporter les solutions. Rouma Bahadoor a fait ressortir que ces problématiques sont régulièrement discutées au Bureau politique du parti par des hommes ainsi que par des femmes. Le thème: L’égalité aujourd’hui pour un avenir durable, fait-elle ressortir, interpelle: “Pour qu’il y ait un avenir durable, nous devons reconnaître les valeurs et contributions des femmes.” Cependant, il y a, a-t-elle souligné, des questions qui demeurent encore quand il s’agit de l’égalité des chances. Et ce, dans le domaine de l’emploi et dans la société.
Ce que dit la section 16 de la Constitution
Section 16 of the Constitution of Mauritius provides protection from discrimination which states that no person shall be treated in a discriminatory manner by any person acting in performance of any public function conferred by any law or otherwise in the performance of the functions of any public office or any public authority. Subsection 3 of the same section gives, the meaning of discrimination as affording different treatment to different persons attributable wholly or mainly to their respective description by race, caste, place of origin, political opinions, colour or creed whereby persons of such description are subjected to disabilities or restrictions to which persons of another such description are not made subject or are accorded privilege, or advantages that are not accorded to persons of another such description.