Meta lance son application d’IA générative, Meta AI, attaque frontale contre ChatGPT et consorts

Meta a annoncé mardi le lancement d’un assistant d’intelligence artificielle (IA) générative sous forme d’application, distinct de ses réseaux sociaux Facebook ou Instagram, une étape qui le fait entrer en concurrence frontale avec ChatGPT ou Gemini.

Le groupe de Menlo Park (Californie) a déjà consacré des milliards de dollars au développement de l’IA générative, mais se cantonnait jusqu’ici à l’intégrer dans son écosystème de réseaux sociaux et messageries, sans proposer de produit séparé.

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Quasiment un milliard d’internautes interagissent avec Meta AI sur les plateformes existantes du groupe, Facebook, Instagram, Threads et WhatsApp, a révélé mardi le PDG Mark Zuckerberg lors d’une conférence.

Meta AI s’appuie sur le modèle d’IA générative Llama, dont les versions en accès libre (open source) sont déjà populaires auprès des développeurs et des entreprises, qui l’ont déjà téléchargé plus de 1,2 milliard de fois.

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Le groupe vient de publier, début avril, Llama 4, qui présente des améliorations sensibles par rapport à ses prédécesseurs, notamment dans la compréhension des images et de vidéos.

Meta AI peut être utilisé en mode texte, ce qui nécessite de rédiger ses demandes, mais aussi par la voix.

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Pour Mark Zuckerberg, « la voix va devenir un aspect de plus en plus important dans la façon dont les gens interagissent avec ces modèles ».

L’utilisation du nouveau modèle Llama 4 permet d’offrir des réponses « plus personnelles et pertinentes, sur le ton d’une conversation », selon le communiqué publié mardi.

Il est possible de demander à l’interface de se souvenir de certaines informations, pour ne pas avoir à les répéter lors d’une conversation ultérieure.

Si l’utilisateur en a donné l’autorisation, Meta AI peut aussi aller chercher des éléments sur ses comptes Facebook ou Instagram.

De cette façon, « l’assistant aura une idée générale de vos centres d’intérêt », a développé Chris Cox, responsable produit de Meta, lors d’une conférence dédiée à Llama, mardi.

Tout comme ses grands concurrents, le chatbot a accès à internet pour l’aider à produire une réponse plus complète et à jour.

Meta AI comprend aussi un fil baptisé « Discover », « pour partager et explorer comment les autres se servent de l’IA » générative.

 

– « Comme un appel téléphonique » –

 

Même si Meta AI arrive très tard sur un marché déjà dense, l’audience du groupe, avec plus de trois milliards d’utilisateurs mensuels de Facebook, fait de l’interface une menace pour ses rivaux, tels ChatGPT, Claude ou Gemini.

« Nous voulions repousser les limites et offrir une nouvelle vision de la façon dont les gens peuvent utiliser l’IA », a déclaré mardi Chris Cox.

Meta n’a pas précisé si l’application nécessiterait un abonnement payant pour les utilisateurs les plus actifs. Sollicité par l’AFP, le groupe n’a pas donné suite dans l’immédiat.

Meta propose également un mode « full-duplex », qui rend le délai de réponse quasiment nul à l’oral et autorise à parler au chatbot avant qu’il n’ait fini sa phrase. La fonctionnalité est rendue possible car le contenu sonore est directement généré, sans passer par du texte.

L’échange ressemble « à un vrai dialogue, comme un appel téléphonique ». « Cela repousse les limites du possible pour les interactions vocales naturelles. »

Pour l’instant, ce mode n’est pas en mesure de puiser sur internet et est donc limité à une quantité de données finie.

En donnant priorité à la voix, Meta chasse, outre ChatGPT ou Gemini, sur le terrain des assistants vocaux, principalement Siri d’Apple et Alexa d’Amazon.

Dans une vidéo postée sur Instagram, Mark Zuckerberg a laissé entendre que Meta prévoyait de concevoir des équipements axés sur l’IA générative, à l’instar des lunettes connectées, fabriquées en partenariat avec Ray-Ban.

« C’est le début d’un long parcours », a promis le patron du groupe.

Une enquête publiée dimanche par le Wall Street Journal a révélé qu’il était possible d’avoir des échanges à caractère sexuel avec des avatars créés par Meta AI et prenant les traits de célébrités, y compris quand l’utilisateur s’identifie comme mineur.

Selon le quotidien, ce développement est, pour partie, dû au fait que la direction de Meta a assoupli les garde-fous autour des conversations pour les rendre plus naturelles.

Le groupe a qualifié les tests effectués par le Wall Street Journal de « manipulations », qui ne sont pas représentatifs de l’usage que font la plupart des internautes de l’IA générative.

tu/eml

© Agence France-Presse

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