« J’adore la femme ». La confidence de Donovan Bottesoie ne surprend nullement ; l’ensemble de ses titres portés sur internet le rappellent. Toutefois, avec Vann Lavenir, dont la sortie est prévue ce vendredi 11 août, le chanteur de Lyon Squad dépeint la femme en douze titres.
« Je raconte l’expérience de mon vécu, mais aussi celle de mon entourage », indique celui qui a vu le jour à l’hôpital Queen Elizabeth à Crève-Cœur (Rodrigues), et qui a été élevé par « ma mère, ma grand-mère et ma tante », grandissant « entouré de femmes », son « inspiration principale ».
Cet « amour » dont il tente de décrire la grandeur se traduit à travers ses oeuvres, dont les vues se comptent par millions sur les plateformes numériques. Ce, alors que l’interprète de Danzer a entamé un parcours de chanteur sur le tard, rappelle-t-il en ignorant les appels incessants activant son téléphone.
D’une scolarité bercée entre Rodrigues et Maurice, Donovan Bottesoie retient le London College comme premier choix au secondaire « parce que l’établissement était mixte ». Même de nos jour, au NHDC de Baie-du-Tombeau, où il réside, « momem sel zom » dans sa demeure.
Du foot à l’évènementiel.
Après un arrêt en HSC « par manque de financement », Donovan Bottesoie se lance dans l’évènementiel, même si une carrière de football ne semblait qu’à un pas, ayant été membre de la sélection de Maurice et ayant joué pour les équipes de Joachim, La Cure Sylvester ainsi que Roche-Bois Bolton City.
En 2017, il co-fonde Lyon Squad, formation qui prendra son envol un an après. Avec Tii Alexandre, Bomboclak, Yohan André, Dj Wayn et Tazou, entre autres, le groupe s’impose comme l’un des plus suivis de l’île.
« Mo kontan dimounn ki travay, ki donn depenn, ki trase pou resi ariv kot bizin », confie Donovan Bottesoie, fan de Manchester United et du Portugal, car admirant Cristiano Ronaldo mais également Nani et son numéro 17, que le jeune homme retiendra également.
« Le peu que j’avais, je le partageais. Nou’nn trase nou’nn pas dan galer nou tou ansam. Kan lakwizinn bann-la roule, pou mo ousi li roule », soutient-il.
Une histoire, un désir.
La concrétisation de l’album se veut, en outre, une réponse aux critiques de nombreux aînés, qui ne voient pas en des jeunes comme lui une génération d’artistes. Et ce, malgré la reconnaissance internationale d’un public conquis, et des dizaines de millions de vues engendrées sur les différentes plateformes numériques.
« Je veux sortir cet album pour me faire reconnaitre comme artistes », ponctue-t-il.
Douze titres avec des prises de voix réalisées chez l’omniprésent Virus Records. Entre-temps, quelques morceaux de Vann Lavenir ont déjà fuité, s’écoutant dans les rues, sur les arrêts d’autobus, ou dans les établissements scolaires.
Qu’importe, l’auteur est conscient que le piratage minera certainement les recettes de l’album. Les performances Lives devraient ainsi permettre de récupérer ses investissements conséquents sur ce projet, pour lequel il s’est lancé dans une quête de sponsors.
« Toutes mes chansons racontent une histoire, un désir, une expérience. Ceux qui écouteront l’album ressentiront la douleur, la joie, la tristesse. Je veux, à travers, valoriser la femme », explique Donovan Bottesoie.