Après le grand concert de Gina Jean-Charles et de Belingo Faro au Caudan Arts Centre, mercredi, et les différentes performances en live des artistes au Hennessy Park Hotel ou à Sol Fami, Mama Jaz semble jusqu’à présent tenir toutes ses promesses. Cette semaine encore, à quelques jours de leurs performances sur scène, Week-End tient à partager les pensées des artistes avec les lecteurs. Nikhil Shibnauth et Nel Bucktowar de Qashmere (grand concert le mercredi 13 avril), Jean-Noël Ladouce (vendredi 15 avril au Hennessey Park Hotel) et Yann Payet (dimanche 17 avril à Sol Fami) se confient.
Que représente cette 7e édition de Mama Jaz pour vous, post-confinement ?
Nel Bucktowar : Cette 7e édition est une plateforme qui me permet de m’exprimer, de me présenter en tant qu’artiste et, surtout, de présenter mes sons, mon type de musique qui n’est pas forcément un style établi. À travers ce festival, donc, je suis libre de m’exprimer artistiquement d’autant que pendant le confinement, j’ai eu l’occasion de me développer davantage au niveau de la créativité.
Nikhil Shibnauth : Le confinement a été une période de travail pour beaucoup d’artistes et ce Mama Jaz post-confinement était le prétexte que l’on cherchait pour faire quelque chose que l’on a toujours eu envie de faire musicalement. Et d’ailleurs, c’est bon que ce soit post-confinement, car on a eu le temps de travailler et de nous redécouvrir nous-mêmes en tant qu’artistes et d’aller à la découverte des autres chemins que notre musique pouvait prendre.
Jean-Noël Ladouce : Ce festival représente effectivement tout le travail qu’on a fait pendant le confinement, sur les plans pratique, instrumental et de la composition. C’est une occasion pour jouer afin de faire connaître nos compositions. Ce festival nous donne aussi l’opportunité de jouer du jazz avec toutes ces influences, pour le faire connaître au public mauricien.
Yann Payet : Dans un premier temps, le fait de jouer pour la 7e édition est un milestone, un pont culminant dans ma vie, car j’ai assisté à toutes les éditions d’avant et m’étais dit qu’un jour, j’aimerais faire partie de cette aventure. D’ailleurs, post-confinement encore plus, car pendant deux ans, on a lutté pour avoir des plateformes et des espaces pour jouer et je suis content qu’après cette zone d’ombre, Mama Jaz puisse revenir en force avec une programmation extraordinaire. Je suis fier et excité de faire partie de l’équipe.
Jouer sur une scène, devant un public… Est-ce que cela vous a manqué ?
Nel Bucktowar : La scène nous a définitivement manqué. D’ailleurs, Mama jazz est une référence sur comment les scènes évoluent à Maurice et sur comment traiter les artistes, et post-covid, cela fait encore plus de sens. De plus, nous musiciens, on pratique à travers la recherche, mais aussi l’écoute pour pouvoir présenter quelque chose au public, dans le but de causer une réaction.
Nikhil Shibnauth : Oui, beaucoup. Durant le confinement, il y avait certes d’autres méthodes online, mais cette énergie quand on est sur place, c’est quelque chose d’autre.
Jean-Noël Ladouce : Oui, beaucoup. J’avais l’habitude de jouer sur une scène dans un autre contexte avec un orchestre classique, et là, c’est différent, car je joue au saxophone en leader et c’est une occasion pour m’exprimer devant un public, en live.
Yann Payet : Oui, beaucoup et énormément même, car je tombe dans la catégorie des musiciens qui ont besoin d’un pourcentage de validation, car je ressens beaucoup d’émotions dans ce que je fais et dans ce que les autres me donnent. Ce n’est pas évident d’être seul dans sa chambre, et cela me manquait de recevoir l’énergie du public et les différentes émotions. C’est un élément important pour un musicien, car sans public, il n’y a pas de performer et sans performer, il n’y a pas de public.