Le poids du silence. Le pianiste sud-coréen a démontré au Caudan Arts Centre, mercredi dernier, l’intensité que pouvaient générer quelques secondes de vide. Des instants où les émotions portées par les salves de piano tiennent en suspens. L’esprit se fait haletant, attendant d’être libéré par une nouvelle note. Ou de s’accoutumer au silence. Et profiter de ses moments de néant.
Le poids du silence. Celui qui donne à l’emportement d’Hanbin Lee, notamment sur le titre Black Hole, une force détonante face à la sérénité affichée depuis le début du concert, d’environ deux heures. L’étoile montante de la Corée du Sud, venue dans l’île dans le cadre de Mama Jaz, a raconté au public son enfance, les paysages qui l’ont marquée – dont les glaciers d’Islande. De même que les sentiments qui l’animent.
Une frêle figure courbée sur le piano, comme pour mieux l’entendre ou lui susurrer quelques mots. Car, devant lui, aucune partition, si ce n’est l’envie palpable de partager ce bonheur qu’il ressent en jouant. Ou en laissant libre cours à l’improvisation. Pour une prestation remarquable et mémorable.