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Mama Jaz 2023 : un mois à défendre créativité et originalité

Rencontres et échanges ont jalonné ce mois d’avril bercé par des prestations en présentiel de même que du contenu dématérialisé mis en ligne. L’évènement s’impose peu à peu comme un rendez-vous régional. De : Joël Achille.

Hormis le jazz, il s’agissait également pour cette 8e édition du festival annuel, qui s’est clôt le dimanche 30 avril, de mettre en lumière la musique créative et le potentiel des jeunes générations de musiciens.

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Le format d’un mois retenu par le festival Mama Jaz a, une nouvelle fois, ouvert les portes à des prestations uniques et originales, livrées par des musiciens de Maurice, La Réunion, d’Angleterre, de Pologne, de Corée du Sud et du Mexique, entre autres. Quatre semaines à « viv larmoni » (thématique retenue cette année) partagée entre le Caudan Arts Centre, pour les Gran Konser les mercredis, ainsi que le Creative Park de Beau-Plan, ouvert gratuitement au public les dimanches où ont été dévoilées des formations locales. En soutien, les Minit Mazik, à savoir des vidéos d’une minute mises en ligne sur les réseaux sociaux du festival, pour découvrir davantage la créativité et l’improvisation.

Un rendez-vous régional

Ce format a vu naissance en réponse aux contraintes du Covid-19, qui avaient forcé les organisateurs à repenser un « contenu dématérialisé » afin d’assurer sa présence annuelle.

Aussi, les internautes ont-ils eu la possibilité de découvrir l’originalité musicale de nombreux artistes appartenant à différents univers, à l’instar du rock, du séga tambour, du seggae, du jazz et de la musique classique. « Une idée » qui permet aujourd’hui à Mama Jaz de récolter quotidiennement des vues et des réactions, expliquait son directeur général, Gavin Poonoosamy, dans une interview parue en mars. Depuis 2016, pour donner suite à une conversation qu’il avait eue avec Jerry Léonide, le festival tient la route. Mama Jaz s’impose ainsi, à sa huitième édition, comme un rendez-vous régional annuel de la musique créative.

Les réseaux cultivés en parallèle ont permis cette année de porter sur scène le pianiste sud-coréen Hanbin Lee, le Gran Békar (35 ans de carrière) du Réunionnais Luc Joly, le duo détonant composé par la chanteuse mauricienne Rouhangeze Baichoo et le pianiste polonais Tomasz Bura. Tout comme le bluesman Eric Triton, ils ont arpenté les mercredis la scène du Caudan Arts Centre, livrant des prestations mémorables, relevant la virtuosité acquise au fil d’années d’études de la musique. Des enseignements qui ressortent notamment lors de moments – quelques fois brefs – d’improvisation, où le corps se laisse dicter par une énergie invisible nonobstant tout flot de pensées. Des instants que les musiciens eux-mêmes peinent à décrire tant le mysticisme les entourant demeure incompris.

Ambiance familiale et conviviale le dimanche

La solennité de ses Gran Konser ne se transposait point au Creative Park de Beau-Plan, où l’ambiance se révélait davantage conviviale et familiale. L’action gratuite défendue par Gavin Poonoosamy et son équipe – en vue d’ouvrir cette forme de musique à tous – a rassemblé des familles tous les dimanches du mois d’avril. Les après-midis s’appréciaient dès lors sur des nattes dans l’herbe, protégée des rayons du soleil par de majestueux arbres. Sur scène, Philippe Thomas Trio, Jyse XP, Kolektif Desvaux Bertin et Neshen Teeroovengadum Quartet ont défendu le potentiel des locaux en matière de jazz. Soulignant l’internalisation de leurs prestations. La jeune génération a, elle, brillamment été représentée notamment par Samuel Laval Quartet (avec Jérémy Augustin, Fabien Gourdin, Samuel Laval, Samuel Salde), qui se révèle prêt à reprendre le flambeau que lègueront les grands noms de la scène locale.

L’évènement annuel s’est clôt le 30 avril, Journée internationale du Jazz, par « une surprise » signée Sarah Honoré, dont l’esprit créatif aura retenu l’attention. Mama Jaz 2023 a accompli sa mission de présenter des œuvres créatives en vue de sortir de la matrice des rythmes cycliques et de la musique mainstream. Car c’est hors de ces sentiers que se nourrit la créativité. Un esprit que porte fièrement le festival, dont l’identité se cultive dans la différence. Car évidemment, Mama Jaz est différent. Mama Jaz est Mauricien. Mama est harmonie. Vivement l’année prochaine !

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