Qu’ont demandé les Mauriciens au Père Noël cette année ? Si ce dernier se prépare pour livrer ses cadeaux dans les quatre coins du globe, en attendant, à Maurice, l’on fait ses dernières emplettes, histoire de lui donner un petit coup de main en cette période économique difficile. Et comme chaque année, Week-End a fait le tour des commerces pour trouver les bonnes affaires en termes de jouets. Cette année, c’est dans les rues marchandes que les Mauriciens ont trouvé leur bonheur, et celui de leurs enfants.
S’il faut attendre encore un peu pour avoir la première tranche du 14e mois, le boni de fin d’année, lui, a déjà été empoché pour la grande majorité de Mauriciens. Un boni aussitôt empoché aussitôt dépensé. Hier, la capitale, connue pour être une vraie caverne d’Ali Baba était, était noire de monde. Et cette année, en dehors des magasins spécialisés en jouets pour enfants, nous sommes allés voir comment cela se passe dans les rues marchandes portlouisiennes. Ces ruelles bruyantes et grouillantes de vie, où celui qui crie le plus fort a plus de chance d’écouler sa marchandise avant la tombée de la nuit.
Parfois étalés sur un grand drap à même le sol, les jouets en tout genre sont vendus comme des petits pains, à des prix « cassés ». Collés l’un à l’autre, malgré la chaleur insupportable de Port-Louis, les Mauriciens achètent sans trop compter. « Vini, rantre, gete ! » lance un commerçant à quelques potentiels clients qui observent la marchandise, comparent les prix et continuent leur chemin. Devant le commerçant en question, une table remplie de babioles vendues entre Rs 75 à Rs 250. Peluches Disney, jouets en caoutchouc pour le bain, petites voitures téléguidées, il y en a pour tous les goûts et surtout pour toutes les bourses.
14e mois et petits-enfants gâtés !
À vrai dire, les prix ne montent pas plus dans les rues marchandes, au risque de faire fuir la clientèle. « J’achète souvent les cadeaux pour les enfants dans la capitale ou sinon à Rose-Hill », nous confie Ivy, grand-mère de quatre petits-enfants. « Quand ils sont petits, c’est beaucoup plus facile, mais quand ils commencent à parler et à savoir ce qu’ils veulent, c’est là que les choses sérieuses commencent, car ils commencent à passer leurs commandes », nous lance-t-elle en un éclat de rire. « Mais ce n’est pas grave, c’est Noël et comme moi j’ai eu mon 14e mois, je peux me le permettre cette fois-ci de leur faire encore plus plaisir », renchérit-elle.
En effet, comme Ivy, beaucoup ont décidé d’éviter les grands magasins cette année. Même si la qualité est bien meilleure dans ces derniers, le prix lui reste inaccessible pour beaucoup, surtout dans la conjoncture économique. « Je peux facilement avoir une poupée Barbie pour Rs 150 à Rs 200 auprès des petits marchands ou dans les petits magasins. D’autant que je sais que ma fille va jouer avec pour quelque temps seulement » nous confie Stéphanie, habitante de Coromandel. « Je dois aussi prévoir un budget pour les équipements scolaires, qui coûtent de plus en plus cher », ajoute-t-elle.
Les imitations ont la cote
Tel est le constat : depuis le Covid, les parents mauriciens font un peu plus attention à leurs porte-monnaie, sans toutefois priver leurs bouts de chou de la magie de Noël. À cet effet, les imitations ont la cote. Dans les rues marchandes, vous aurez le même modèle de voiture miniature que dans les grands magasins, à quelques roues près… Idem pour les poupées Barbie. Et tout cela à prix cassés !
D’ailleurs, en matière de tendance, cette année encore, sur la liste du Père Noël, c’est quasiment les mêmes jouets qui ont la cote, avec les poupées et voitures miniatures en pole position. Sur les étals des marchands ambulants et dans les vitrines des petits magasins, l’on remarque aussi beaucoup de jouets pour faire comme les grands. Ainsi, pour les petits férus de technologie, des appareils de karaoké ou de faux téléphones portables sont vendus pour les tout-petits, monnayant toutefois quelques billets.
Pour les enfants qui veulent faire comme maman, hormis les dînettes classiques — copie conforme de la vaisselle de nos parents qui sont de sortie uniquement pour les grandes occasions ou « kan konpanie vini » —, ce sont surtout les mini kits de manucure et même de… nettoyage ou de caissière de supermarché qui trouvent preneurs. Pour ces jouets, les prix varient entre Rs 200 et Rs 2000 dépendant de la qualité ou du nombre de produits inclus dans les kits.
Pour les passionnés de voitures comme papa… et maman, ce sont les voitures miniatures qui ont la cote. Des voitures miniatures qui sont, soit dit en passant, achetées à la la fois pour les enfants et pour les adultes collectionneurs ! Dans certains magasins de Port-Louis, il existe d’ailleurs tout un rayon dédié aux voitures miniatures. L’on retrouve ainsi tous les modèles pour Rs 250 à Rs 350 la pièce, en passant par le fameux van Hiace à la Lamborghini dernier cri. D’autres temps, d’autres mœurs, dira-t-on. De plus, il existe aussi des voitures télécommandées ou même celles que les enfants peuvent conduire. Lors de notre reportage dans la capitale, nous avons croisé quelques parents voitures sous le bras… « Fer enn manier pa kas sa la », en a lancé un à son fils haut comme trois pommes.
Outre les poupées et les belles voitures, les parents investissent aussi beaucoup dans les jeux éducatifs et dans les jeux de société. « Oui, c’est bien d’avoir des jouets, mais il faut aussi que cela serve à autre chose. C’est pour cela que j’ai acheté un jeu interactif pour que mon fils qui a sept ans puisse apprendre en jouant, et surtout jouer en groupe », nous dit Premila, qui elle a préféré faire ses achats dans un magasin spécialisé. Ainsi, les traditionnels jeux de « Karom », de domino ou de Monopoly se vendent aussi beaucoup pour ce Noël.
Par ailleurs, nous avons aussi observé beaucoup de piscines et bouées gonflables. Avec la chaleur estivale, ils sont nombreux à investir dans les jeux en extérieur, notamment dans les jeux pour la plage. Pour ceux-là, les prix aussi varient de Rs 150 pour les petites bouées à Rs 15 000 pour les vraies piscines gonflables. De quoi faire saliver les petits Mauriciens, qui ne manqueront pas de rallonger leurs listes de cadeaux au Papa Noël ce soir.