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L’andropause : un tournant dans la vie des hommes, entre doutes et transformations

Lorsqu’on parle de la « crise de la cinquantaine », on évoque souvent les changements physiques et émotionnels que traversent les hommes à cet âge. Parmi ces changements, l’andropause reste un phénomène méconnu, bien qu’affectant un nombre significatif d’hommes. Entre 10% et 20% de ceux âgés de plus de 50 ans et jusqu’à 50% après 70 ans sont concernés par cette baisse progressive de testostérone. Cette période naturelle de la vie est souvent source de confusion et de malaise, car elle s’accompagne de changements hormonaux et physiques pouvant affecter la qualité de vie. Pourtant, en raison des tabous culturels et du manque de sensibilisation, elle reste sous-diagnostiquée.

Le terme « ménopause masculine » est parfois utilisé pour décrire l’andropause, mais cette comparaison est trompeuse. Contrairement à la ménopause féminine, qui marque un arrêt brutal de la production d’hormones sexuelles, l’andropause se caractérise par une baisse progressive du taux de testostérone, l’hormone sexuelle masculine par excellence.

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Qu’est-ce que l’andropause ?

Produite dans les testicules, la testostérone régule de nombreuses fonctions, de la libido à la masse musculaire, en passant par la production de globules rouges et de spermatozoïdes. Chez les hommes, ce déclin commence dès la trentaine, avec une diminution annuelle d’environ 1 à 2% du taux de testostérone et devient plus prononcée à partir de la cinquantaine, marquant ainsi l’entrée dans l’andropause. À 50 ans, entre 10 et 20% des hommes sont concernés par l’andropause, un chiffre qui peut grimper jusqu’à 50% après 70 ans. Cependant, à la différence de la ménopause, l’andropause n’entraîne pas la fin de la fertilité, mais peut tout de même avoir des répercussions significatives sur la santé et le bien-être.

La testostérone joue un rôle crucial dans le maintien de la libido, de la masse musculaire, de la densité osseuse et de la vitalité générale. Une baisse de cette hormone peut, donc, avoir des répercussions sur divers aspects de la santé physique et mentale des hommes.

Des signaux à ne pas ignorer

L’andropause ne se manifeste pas de la même manière chez tous les hommes, mais plusieurs symptômes courants peuvent alerter. Ces signes sont souvent insidieux et peuvent être confondus avec les effets du simple vieillissement, rendant le diagnostic difficile. Certains signes distinctifs méritent une attention particulière:

Baisse de libido : Une diminution du désir sexuel est souvent l’un des premiers signes. Elle peut s’accompagner de troubles de l’érection, aggravant le malaise psychologique.

Fatigue persistante : Une sensation persistante de fatigue inexpliquée, même après une nuit de sommeil, est courante et peut affecter la productivité quotidienne.

Prise de poids : L’andropause peut entraîner une augmentation de la masse grasse, en particulier autour de l’abdomen, et une réduction de la masse musculaire.

Changements d’humeur : Les fluctuations hormonales peuvent provoquer de l’irritabilité, de l’anxiété, voire des épisodes dépressifs.

Problèmes de sommeil : Insomnie ou sommeil perturbé peuvent devenir récurrents, contribuant à la fatigue.

Diminution de la force physique : Une baisse de l’endurance et de la force musculaire peut s’installer progressivement.

Difficultés de concentration : Les hommes peuvent remarquer un déclin cognitif léger, avec des difficultés à se concentrer ou à se souvenir de certaines informations.

Diminution de la densité osseuse : Ce phénomène peut accroître le risque d’ostéoporose et de fractures, un danger souvent sous-estimé.

Le diagnostic, une évaluation nécessaire, souvent retardée

Les symptômes de l’andropause sont ainsi variés et peuvent avoir un impact significatif sur la qualité de vie des hommes. Or, ces symptômes peuvent être confondus avec les effets d’un mode de vie peu sain, comme une mauvaise alimentation, le manque d’exercice, le stress, ou la consommation excessive d’alcool. Il est essentiel de distinguer les symptômes de l’andropause des autres conditions médicales, car un diagnostic correct permet de prendre des mesures adaptées. Le diagnostic de l’andropause repose sur une combinaison de l’évaluation des symptômes et de tests sanguins pour mesurer les niveaux de testostérone. Toutefois, beaucoup d’hommes hésitent à consulter, souvent par gêne ou par méconnaissance, ce qui retarde le traitement. Un dépistage précoce est, pourtant, essentiel pour prévenir les complications.

Le test sanguin, généralement réalisé le matin, peut révéler des niveaux bas de testostérone totale ou libre. En complément, le médecin pourra évaluer d’autres marqueurs comme le SHBG (Sex Hormone-Binding Globulin) pour affiner le diagnostic. Un questionnaire appelé ADAM (Androgen Deficiency in Aging Males) est également utilisé pour évaluer les symptômes spécifiques liés à l’andropause.

Au-delà des symptômes

L’andropause ne se limite pas à des inconforts physiques ou psychologiques. Elle peut également être associée à un risque accru de maladies cardiovasculaires, de diabète de type 2, de troubles métaboliques, et d’ostéoporose. La réduction de la testostérone peut aussi avoir un impact négatif sur la santé mentale, augmentant le risque de dépression. Ainsi, il est crucial de considérer l’andropause comme un problème de santé globale nécessitant une approche multidimensionnelle.

Pour mieux vivre l’andropause

Le traitement de l’andropause passe principalement par le remplacement de la testostérone, que ce soit sous forme de capsules, d’injections ou de gels. Ce traitement nécessite un suivi médical rigoureux pour éviter les risques potentiels, tels que l’augmentation du risque cardiovasculaire. En effet, un taux normal de testostérone contribue à la réduction du risque d’infarctus et d’athérosclérose en favorisant la vasodilatation et en diminuant l’inflammation.

Traitement hormonal substitutif (THS) : Ce traitement doit être soigneusement surveillé, car il comporte des risques potentiels, tels qu’une augmentation des maladies cardiovasculaires ou du cancer de la prostate. Le THS est généralement administré sous forme de gel, patchs, injections, ou comprimés, en fonction des besoins individuels.

Adaptation du mode de vie : Une approche naturelle et efficace pour atténuer les symptômes de l’andropause passe par une amélioration du mode de vie. Une alimentation équilibrée, riche en fruits, légumes, protéines maigres, et graisses saines, est essentielle pour maintenir un poids optimal et prévenir les maladies métaboliques. L’exercice physique régulier, comprenant à la fois des activités cardiovasculaires et de renforcement musculaire, aide à maintenir la masse musculaire, à améliorer la densité osseuse, et à soutenir la santé mentale. Une bonne gestion du stress, et l’arrêt du tabac sont des mesures efficaces pour maintenir un niveau optimal de testostérone. De plus, des relations sexuelles fréquentes peuvent également stimuler la production de cette hormone.

Soutien psychologique : Le soutien psychologique est une composante clé dans la gestion de l’andropause. La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) peut être bénéfique pour traiter les troubles de l’humeur, l’anxiété, ou la dépression. Il est important que les hommes ne sous-estiment pas l’impact psychologique de l’andropause et recherchent un soutien approprié.

Suivi médical régulier : Un suivi médical régulier est indispensable pour surveiller l’évolution des symptômes et ajuster les traitements si nécessaire. Ce suivi permet également de détecter précocement d’éventuelles complications, comme l’ostéoporose ou les maladies cardiovasculaires.

Vivre l’andropause avec sérénité

L’andropause, bien que souvent ignorée ou minimisée, est une réalité pour de nombreux hommes. Cependant ce phénomène naturel reste un sujet peu abordé, souvent par manque d’information ou en raison des tabous culturels. Pourtant, elle est une phase importante de la vie masculine qui mérite une reconnaissance et une prise en charge appropriées. En brisant le silence autour de cette condition, il devient possible pour les hommes, en particulier ceux de plus de 40 ans, de mieux comprendre les changements qu’ils vivent et d’adopter des stratégies pour maintenir une bonne qualité de vie. La sensibilisation et l’éducation sur l’andropause, tant pour les hommes que pour les professionnels de la santé, sont essentielles pour briser les tabous et améliorer la prise en charge de cette condition. L’andropause n’est pas une fin en soi, mais une transition qui peut être gérée avec succès grâce à une approche proactive et informée.   

 

 

HT

La testostérone : l’hormone qui façonne bien plus que la masculinité

Bien plus qu’une simple hormone masculine, la testostérone joue un rôle central dans le développement et la santé tant chez les hommes que chez les femmes. Essentiellement produite dans les testicules chez les hommes et dans les ovaires chez les femmes, cette hormone stéroïdienne est également sécrétée en petites quantités par les glandes surrénales. Bien que souvent associée aux caractéristiques masculines, ses effets s’étendent bien au-delà de la simple différenciation sexuelle.

Chez l’homme, la testostérone est le moteur de la puberté, initiant le développement des organes génitaux, la croissance de la pilosité corporelle et l’augmentation de la masse musculaire. Elle régule également la production de spermatozoïdes, stimule la libido et influence la répartition des graisses corporelles. Mais son rôle ne s’arrête pas là. Cette hormone est également impliquée dans la régulation de l’humeur, la densité osseuse, la production de globules rouges, ainsi que dans des fonctions cognitives telles que la mémoire et la concentration.

Les niveaux de testostérone atteignent leur apogée durant l’adolescence, avant de commencer un lent déclin au fil des décennies, un processus naturel souvent mal compris et entouré de nombreux mythes.

Les facteurs de risque d’une baisse précoce de la testostérone

Si le vieillissement naturel est la cause principale du déclin progressif de la testostérone, d’autres facteurs peuvent accélérer cette baisse, menant parfois à une andropause précoce. Des études révèlent qu’une prédisposition génétique pourrait jouer un rôle dans la diminution accélérée de cette hormone, plaçant certains hommes à un risque plus élevé d’andropause sévère.

L’obésité, notamment l’accumulation de graisse au niveau abdominal, est l’un des facteurs les plus influents. Non seulement elle diminue les niveaux de testostérone, mais elle intensifie également les symptômes de l’andropause, tels que la baisse de la libido et la fatigue. À cela, s’ajoute un mode de vie sédentaire : l’absence d’activité physique régulière contribue au déséquilibre hormonal, aggravant les effets de la baisse de testostérone.

L’alimentation joue également un rôle crucial. Une diète déséquilibrée, riche en graisses saturées et en sucres, mais pauvre en vitamines et minéraux essentiels, peut nuire à la production de testostérone. Le tabagisme et la consommation excessive d’alcool ne sont pas en reste : ils perturbent non seulement les niveaux hormonaux, mais augmentent également le risque de dysfonction érectile et de troubles de l’humeur, deux conséquences directes d’un déséquilibre en testostérone.

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