La maladie cœliaque : quand l’immunité s’attaque au corps

La maladie cœliaque est l’une des pathologies les plus sous-diagnostiquées au monde, et pourtant elle touche environ 1 personne sur 100. Peu connue du grand public, cette maladie auto-immune a la particularité de se manifester de manière très diverse, parfois, sans symptômes évidents, mais ses conséquences peuvent être dramatiques si elle n’est pas prise en charge à temps. Une fois diagnostiquée, la maladie a une solution simple : adopter un régime strict sans gluten. Cette réponse apparemment évidente cache un quotidien complexe, où la vigilance est de mise pour éviter des complications graves à long terme.

La maladie cœliaque se déclenche lorsqu’une personne consomme du gluten, une protéine présente dans le blé, l’orge et le seigle. Plutôt que de simplement digérer cette protéine, le système immunitaire de l’individu la perçoit comme une menace et attaque l’intestin grêle. Les villosités, petites projections présentes sur la paroi intestinale et responsables de l’absorption des nutriments, sont détruites par cette réaction auto-immune. Résultat : la malabsorption des nutriments essentiels, entraînant de nombreux symptômes digestifs et des carences vitaminiques graves. Mais ce n’est pas tout. Les dégâts peuvent affecter d’autres organes et causer des complications qui vont bien au-delà des troubles gastro-intestinaux.

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Des symptômes difficiles à détecter

Les symptômes de la maladie cœliaque sont variés et souvent trompeurs. Si de nombreux patients souffrent de troubles digestifs classiques comme la diarrhée, les ballonnements ou des douleurs abdominales, beaucoup d’autres éprouvent des symptômes non digestifs. Fatigue chronique, perte de poids inexpliquée, éruptions cutanées (dermatite herpétiforme), troubles neurologiques (engourdissements, migraines, troubles de la coordination) et anémie sont également courants.

La complexité du diagnostic réside dans la diversité de ces symptômes. Chez certaines personnes, la maladie peut se manifester sous forme de symptômes apparemment bénins, ou même rester asymptomatique, rendant difficile sa détection. C’est le cas de nombreux adultes qui ignorent qu’ils souffrent de la maladie cœliaque et continuent, sans le savoir, à consommer du gluten, avec pour conséquence des dommages invisibles, mais importants à leur intestin.

Diagnostic tardif aux conséquences fatales

Malgré des progrès dans la reconnaissance des symptômes, la maladie cœliaque est encore souvent diagnostiquée trop tard. Le diagnostic repose principalement sur des tests sanguins et, dans certains cas, sur une biopsie de l’intestin grêle. Malheureusement, tant que l’intestin est partiellement fonctionnel, les symptômes peuvent être légers et passer inaperçus.

Cette situation est d’autant plus préoccupante que les conséquences d’un diagnostic tardif sont lourdes. En l’absence de traitement, la malabsorption des nutriments peut entraîner des carences en fer, en calcium et en vitamines D, B12 ou folates. Cela peut provoquer des complications graves telles que l’ostéoporose, des problèmes neurologiques, des troubles hormonaux, voire des cancers intestinaux. Pour les femmes, la maladie cœliaque non traitée est aussi responsable d’infertilité et de fausses couches.

Complications des risques à long terme 

L’un des dangers majeurs de la maladie cœliaque est l’impact à long terme qu’elle peut avoir si elle n’est pas correctement traitée. Les personnes non diagnostiquées ou qui continuent à ingérer du gluten, malgré la maladie, courent un risque accru de développer des maladies cardiaques, des cancers du tube digestif, des troubles neurologiques, ainsi que des maladies auto-immunes supplémentaires.

De plus, les patients atteints de cœliaque non contrôlée sont également exposés à des risques de stérilité, d’infertilité et de fausses couches. Ces complications, souvent ignorées ou sous-estimées, soulignent l’importance d’un diagnostic précoce et d’une prise en charge rigoureuse.

Qui est à risque ?

La maladie cœliaque touche environ 1 personne sur 100, mais elle peut rester indétectée, en particulier dans les cas bénins ou latents. La maladie a une composante génétique, ce qui signifie qu’une personne ayant un proche atteint (parents, frères, sœurs) a un risque accru de la développer. Elle est aussi plus fréquente chez les personnes souffrant d’autres maladies auto-immunes, comme le diabète de type 1, ainsi que chez celles atteintes de la trisomie 21 ou du syndrome de Turner.

Le diagnostic précoce est d’autant plus important que la maladie cœliaque peut se manifester à tout âge, y compris à l’adolescence ou à l’âge adulte. Les symptômes peuvent apparaître après un stress physique, une grossesse ou suite à une infection intestinale, des facteurs environnementaux pouvant déclencher la réaction auto-immune.

Traitement : un règlement strictement sans gluten

Actuellement, il n’existe aucun médicament capable de guérir la maladie cœliaque. La seule solution consiste à éliminer totalement le gluten de son alimentation, et cela à vie. Cela signifie l’élimination des produits contenant du blé, de l’orge et du seigle, mais aussi de tous les aliments qui pourraient être contaminés par ces céréales, y compris des sauces, des plats préparés ou même certaines boissons comme la bière.

Bien que l’on puisse croire qu’un simple évitement du gluten suffise à guérir la maladie, la réalité est plus complexe. Même une petite contamination – par exemple, des miettes de pain laissées sur une planche à découper – peut suffire à endommager l’intestin. Cela rend le respect du régime sans gluten extrêmement contraignant. De plus, un suivi médical régulier est essentiel pour éviter les carences nutritionnelles et détecter toute complication à un stade précoce.

Une vie sans gluten : un défi quotidien

La prise en charge de la maladie cœliaque exige une attention de tous les instants. Un régime sans gluten peut être difficile à suivre dans une société où le gluten est omniprésent dans les produits alimentaires. Pourtant, avec une éducation appropriée et l’aide de professionnels de santé spécialisés, il est tout à fait possible de mener une vie saine et équilibrée, tout en respectant les règles strictes d’une alimentation sans gluten.

La recherche sur la maladie cœliaque progresse et des traitements potentiels – comme des médicaments pour limiter les effets du gluten ou pour réparer les lésions intestinales – sont en cours de développement. Toutefois, à ce jour, la seule réponse à cette maladie reste un régime sans gluten. Bien que simple en théorie, ce défi représente un réel parcours du combattant pour de nombreuses personnes atteintes.

La maladie cœliaque n’est pas simplement un trouble digestif, mais une maladie auto-immune complexe qui peut affecter de nombreux aspects de la vie d’un individu. Bien qu’un traitement efficace existe sous la forme d’un régime sans gluten, l’absence de symptômes évidents et la difficulté du diagnostic précoce font de cette maladie un véritable défi pour les patients et les professionnels de santé. La clé réside dans la détection rapide, la prise en charge proactive et la vigilance continue. Si elle est correctement traitée, la maladie cœliaque peut être maîtrisée, mais elle ne doit pas être prise à la légère.

 

Chez certaines personnes, l’ingestion d’une protéine présente dans les farines (blé, orge, seigle) – le gluten – déclenche une réaction exagérée du système immunitaire, d’où une inflammation entraînant la destruction des villosités de la muqueuse intestinale. Les symptômes de la maladie cœliaque sont extrêmement variés et peuvent survenir tardivement.

 

Bien lire les étiquettes

Sur les étiquettes, certains ingrédients restent inconnus du grand public. Voici la liste de tous ceux qu’il faut fuir : amidon de blé et des autres céréales interdites, acides aminés végétaux, assaisonnement (sans autre précision), avoine, blé ou froment, épeautre (blé ancestral), fécule de blé, fécule (sans autre précision), gélifiants non précisés, Kamut® (blé ancestral), malt, matières amylacées, orge, pain azyme (farine de blé non levée), polypeptides, protéines végétales, seigle triticale, gruau, liant protéinique, les aliments garantis sans gluten.

Pour de nombreux aliments, il convient donc d’inspecter l’étiquette, afin de vérifier la composition. Pour d’autres, c’est plus simple : les légumes et fruits frais, la viande et les poissons frais, les œufs frais ne contiennent pas de gluten. Tous produits transformés nécessitent de s’assurer qu’aucune céréale interdite n’est rentrée dans la préparation.

Du côté des céréales, leurs dérivés, les légumineuses et pommes de terre, voici ce qui est autorisé : pommes de terre : fraîches, précuites, sous vide, fécule de pommes de terre, riz et ses dérivés, crème de riz, semoule de riz, farine, pain, biscottes, biscuits, viennoiseries, pâtes, et autres spécialités sans gluten, légumes secs : frais, en conserve au naturel, surgelés au naturel, farine de légumes secs (pure), soja et farine de soja (pure), châtaignes et leurs farines (pures),  maïs et dérivés, fécule de maïs, flan de maïs, semoule, grains, sarrasin (blé noir) et farine pure, galettes pures faites maison.

Millet et dérivés : semoule

Manioc et dérivés : tapioca, tapiocaline, crème de tapioca, sorgho, igname, patate douce, topinambour, fruits à pain, quinoa.

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