Israël est un pays connu pour ses pèlerinages, ses paysages variés et sa diversité culturelle et sociale. Les millions de touristes et de pèlerins qui foulent ce sol chaque année sont témoins des contrastes dont il regorge. Par ailleurs, les nombreux sites archéologiques attestent des richesses que renferme ce pays. Celui-ci, et principalement la vieille ville de Jérusalem, ne laisse pas insensibles ceux de passage.
Les lieux et sites à visiter sont à proximité de la mer, du lac de Tibériade, proches du désert ou dans les terres. Les voyageurs sont stupéfaits par l’ampleur des découvertes, des traditions, et par la richesse des monuments qui s’offrent à eux. Mais allons dans un endroit précis, là où le croisement des croyances fascine !
La vieille ville de Jérusalem
La vieille ville de Jérusalem, entourée d’une muraille, reste l’incontournable de ce voyage. Le soir, elle brille de mille feux et les regards sont attirés par ce lieu synonyme de mystères, de foi et de tensions des religions causées par les hommes. Au loin, le dôme du Rocher domine par sa hauteur et la beauté et la perfection de sa coupole dorée.
Intrigante et majestueuse, la ville est bâtie sur une colline et posée là comme un écrin renfermant jalousement son bijou. Nous ne pouvons aller sur cette terre dite sainte sans passer par Jérusalem, lieu où foisonnent les rencontres des peuples venus de tous les pays.
Une fois entrés entre ces murs renfermant les milles facettes d’une seule et même ville, les voyageurs sont projetés dans un pan d’histoire préservé loin de la modernité. Ils peuvent ressentir une atmosphère et une ambiance particulières qui prennent aux tripes ceux qui se laissent émerveiller par le moindre détail.
Ne nous n’y méprenons pas ! Le visage de la vieille ville de Jérusalem est façonné par les trois religions monothéistes : le Judaïsme, l’Islam et le Christianisme. Les cloches d’église retentissent quand bien même résonnent l’adhan, alors que des Juifs orthodoxes activent le pas dans les ruelles et les chemins, pas qui s’affairent sur ces pavés qui racontent tous un brin de souvenirs.
Là-bas on croise le Juif orthodoxe sérieux, vêtu de noir, et une pèlerine enjouée en jupe portefeuille colorée et débardeur ; l’un avançant, le regard froid, tout en se focalisant sur sa route, et l’autre marchant avec légèreté, la tête levée pour découvrir à droite à gauche les magnifiques murs.
Les ruelles, aux allures de labyrinthe, montent, descendent, se dérobent ou se déroulent sous les yeux ébahis. La roche utilisée, souvent glissante, oblige les piétons à bien s’ancrer dans le sol aux couleurs chaudes. Nous sommes obligés de nous accrocher : on ne survole pas Jérusalem, on s’y attache et s’y ancre jusqu’à dans la pierre. Chacune d’elle retrace le passé et imprime le présent, chacune est témoin de l’histoire et des affrontements.
De part et d’autre de ce sol blanc, gris et ocre se hissent les murs des bâtiments. Ici une église, là-bas l’entrée d’une synagogue, et ailleurs on devine l’esplanade qui mène à la mosquée Al-Aqsa.
Les appartements aussi sont là, donnent à même les ruelles et voient passer les piétons qui bavardent, trimballent bruyamment leurs valises à roulettes ou vont d’un lieu à un autre dans le silence le plus complet. Il n’est pas rare lors des balades dans les rues d’entendre, de dehors, ce qui se passe au-dedans des foyers. En fait, les habitations côtoient toute cette agitation et cette excitation que dégage cet endroit mythique. Résidents, pèlerins et touristes se mêlent sans heurts.
Les souks
L’affluence est palpable dans les souks aux couleurs tapantes. Des épices colorées sont posées les unes à côté des autres, des douceurs aux saveurs orientales excitent les papilles, des tissus multicolores sont parfaitement rangés l’un sur l’autre, des vêtements sont disposés sur des cintres et partout des marchands proposent à tout bout de champ des vitamines. Oranges, pommes, pommes grenade, gingembre, carotte, etc. attendent sur les étals pour être pressés. Ces jus sont bienvenus non seulement pour rafraîchir, mais aussi pour aider au punch nécessaire qui assure les visites qu’il ne faut surtout pas rater.
Le mur occidental et l’esplanade des mosquées
Ces sites se tutoient puisqu’ils sont voisins. Tant de proximité, tant de provocations (qui se ressentent plus chez les Juifs croisés en chemin), là où les croyants viennent se tourner vers Dieu. La complexité de leurs histoires et de la politique qui s’y rattache (comme dans tant d’autres endroits en Israël et en Palestine) laisse perplexe. En même temps, ce lieu d’émerveillement provoque aussi des réflexions profondes sur le pourquoi et le comment de l’immensité des désaccords et des blessures. Pourquoi tant de haine et de confrontations, et jusqu’à quand ?
Sur une terrasse en hauteur, une vue symbolique saisit le passant : les Juifs se courbent devant le Mur des Lamentations, et plus loin à droite un accès donne sur l’esplanade des mosquées. Lorsque nous posons des questions à un Palestinien chrétien pour mieux comprendre la situation, ce dernier est mal à l’aise : le mal est profond, la situation interne et internationale trop compliquée ! La politique et l’orgueil des hommes sont ce qui divise le plus les hommes ; ce ne sont pas leurs croyances qui en sont la cause. Les croyants se comprennent, les politiciens et ceux en quête de pouvoir ont, eux, du mal à s’entendre.
Le Saint Sépulcre
Lieu sacré pour les chrétiens et historique pour beaucoup de visiteurs avides de toucher l’indicible et d’admirer l’amplitude de cette basilique, il abrite le tombeau de Jésus. La magnificence des portes d’entrée est déjà une indication de toute la splendeur qui s’y trouve. Des coins permettent au visiteur de prier loin de la foule, les curieux ont les yeux écarquillés et les croyants entrent dans un profond recueillement. L’incrédulité peut effleurer et les sens peuvent être anesthésiés devant l’impossible qui s’y est produit, la Résurrection du Christ, selon les Évangiles.
La lumière naturelle peine à entrer, l’éclairage semble tamisé et les questionnements grouillent dans les têtes.
Là aussi des tensions règnent entre les différentes branches chrétiennes qui y sont représentées. C’est quand même fou de constater comment la discorde coexiste avec la paix et comment l’homme de paix peut créer des frictions.
Enfin, un détail inouï et empreint d’apaisement perdure depuis la nuit des temps : les clés du Saint Sépulcre sont gardées par une famille musulmane. À cinq heures du matin, le bruit des clés et du métal de la serrure des portes d’entrée de la basilique dans le silence de l’aube et des ruelles vides sonne le début d’un voyage intérieur.
Voilà jusqu’où va l’inexprimable beauté de la vieille ville de Jérusalem. Le cœur y perçoit bien plus que nos yeux ne voient.
La muraille et ses portes
La ville est entourée d’une muraille haute d’une douzaine de mètres, longue de 4 kilomètres et épaisse de 2,50m. Pour y entrer, les passants utilisent l’une des huit portes d’entrée : Dorée, des Ordures, des Lions, d’Hérode, de Damas (qui donne sur le quartier musulman), de Jaffa (sur la Tour de David et le quartier chrétien) et de Sion (sur le quartier arménien). Les trois dernières sont probablement celles les plus empruntées par ceux venus découvrir cette ville passionnante et imposante, empreinte d’une histoire poignante. Le sang y a coulé et les tensions perdurent. Les cultures, les religions et les traditions s’y croisent non sans difficulté depuis des millénaires.
Yad Vashem
La visite du mémorial de la Shoah, situé en dehors de la vieille ville, est un must, ne serait-ce que pour une heure ! L’extermination catastrophique des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale ne peut passer dans l’oubli, et c’est le cœur lourd que le visiteur parcourt les allées menant aux différents musées commémorant cette tragédie. Le mémorial des enfants est probablement la visite la plus bouleversante. Dans une salle plongée dans l’obscurité, une voix énumère lentement le nom, l’âge et le pays d’origine des enfants tués. La traversée de la pièce est d’environ rapide, mais nous sentons le poids de chaque seconde en pensant à ceux dont la vie a été dramatiquement écourtée. Des miroirs reflètent une multitude de petites lumières qui représentent l’âme de chacun de ces enfants. Le visiteur peine à avancer : 1,5 million d’innocents ! C’est le nombre de vies éliminées dans l’horreur. Stupeur, horreur, cœur brisé, frissons : c’est ainsi que nous sortons de cette salle sombre.