House of Digital : l’expo digitale immersive décapante… pour le moins dire

L'ensemble des sens se retrouvent interpellés par des moyens technologiques divers couplés au génie créatif d'artistes de différents horizons.

C’était le 12 mai 2023. Plusieurs travailleurs s’activaient à Edith, Port-Louis, chantier d’un projet d’envergure. Ce jour-là, Kid Kréol & Boogie s’affairaient à peindre des lignes multicolores sur un fond noir. L’oeuvre du duo d’artistes réunionnais aurait pu n’être qu’une fresque. C’était mal les connaître.

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Quelque six semaines plus tard, la fresque de Kid Kréol & Boogie se complémente de jeux de lumières et de sons. Invitant à un trip au travers d’un tunnel hypnotisant baptisé Les Laves du Temps. Une expérience ultrasensorielle, comprise dans cette exposition numérique immersive proposée depuis fin juin par House of Digital, maison culturelle dédiée aux arts numériques.

Kid Kréol & Boogie en pleine préparation de Laves du temps

« S’il était un territoire entre midi et minuit ». Placardée à l’entrée de cet espace ouvert aux oeuvres digitales, la citation du poète Edouard Maunick (Les manèges de la mer, 1964) sert de thématique de base à cette première édition, devant se tenir sur huit mois.

Une invitation à plonger dans l’irréel ou l’imaginaire. A perdre la notion de temps et d’espace dans des questionnements multiples, qui foisonnent au contact de la dizaine d’oeuvres. En effet, il s’agit ici de « contact ». L’ensemble des sens se retrouvent interpellés grâce à des moyens technologiques surprenants.

Ceux-là permettent de ressentir dans une bicoque en tôle l’intensité du soleil de New-Delhi, en Inde. De se laisser emporter par la douce mélodie de Patyatann distillée au coeur de boîtes suspendues qui, étrangement, coupent du monde extérieur.

A quelques pas, des roches posés sur du sable – de manière somme toute simpliste. Si ce n’était le questionnement de topographie qui s’accroche à cette oeuvre et des outils technologiques retenus. A travers notamment du mapping. Ce qui ouvre la voie à des interactions ludiques, les mains joueuses se plaisant à remodeler le terrain pour y constater de nouveaux faisceau lumineux.

LAVWA SHALMALI, soit des caisses suspendues qui permettent un voyage sonore

Puis, derrière une porte, la genèse des îles. Les avertissements accrochés à l’entrée se révèlent nécessaires. Car l’expérience se veut troublante.

Dans cette pièce, des projections au mur et au sol, de même qu’un bruitage captivant. Ici naissent sous les pieds des éruptions volcaniques, dont les fissures laissent entrevoir le coeur ardent de la terre. Des trainées de laves s’écoulent ensuite jusqu’à la mer dans une danse destablisante.

La technologie (dont une série de projecteurs tenant au-dessus des têtes) permet ici à l’homme de se sentir petit face au pouvoir de création et de destruction de la nature. Les effets déboussolants de cette expérience se dissipent après une vingtaine de minutes…

A gauche, Guillaume Jauffret (Move For Art) montrant La naissance d’un monde.

L’ensemble des oeuvres sélectionnés, après un appel d’offres international, génère des interrogations, chacun y trouvant un petit quelque chose qui accroche au plus profond de l’être. Des dispositions ont même été prises pour les mal-voyants et mal-entendants.

Pour cette première édition, House of Digital place la barre très haut.


 Le comité artistique

Le comité artistique de House of Digital Art se compose comme suit :
Morgane Cartron de l’Association Piton Triangle (La Réunion), Mathilde Fossy (La Réunion), Guillaume Jauffret de Move For Art (île Maurice), Jean-Claude Jolet (La Réunion), Kid Kreol & Boogie (La Réunion), Jurgen Eric Loffler (Autriche, île Maurice), Sanjeeyann Paleatchy (La Réunion), Krishna Pentayah de Sov Lanatir (île Maurice) et Kim Yip Tong (île Maurice).

A savoir que le comité artistique est accompagné d’un comité scientifique et d’un comité pédagogique.

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