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HOMMAGE EN FÉVRIER : Kaya et son héritage, One Love

C’est le 15ème anniversaire de sa mort. Le 21 février 1999 marque le décès de Joseph Reginald Topize (Kaya) en cellule policière. Pas de retour sur des réalités violentes pour sa veuve Véronique Topize et son fils Azaria qui nous parlent d’un hommage qui s’annonce imposant avec deux concerts à Maurice : le 8 février à Bambous et le 22 février, de 18 à 1 heure du matin au stade Nelson Mandela à Valijee. En France, un hommage à Kaya aura lieu au Divan Du Monde à Paris, le 2 mars en présence de Azaria Kaya. Le temps de la préparation des festivités, Véronique et Azaria évoquent, à travers une reconfiguration du seggae, l’auteur de Zistwar revoltan, de Racine pe brile : « Li fine amene seggae dan Moris, li fine fer li evoluer… », déclare la veuve de Kaya. « Li ti ene poet, ene profet, li fine santé pou tou dimoun… », ajoute-t-elle. Inventeur et chef de file du mouvement seggae, Kaya a créé une musique mais a provoqué aussi un éveil, une conscience identitaire et sociale : Seggae experience, La paix universelle.
Il y a tellement d’aspects qui pourraient expliquer la grandeur du musicien. Il était chanteur, songwriter, guitariste avec une régularité rythmique, arrangeur sur certains albums. Il y a aussi Kaya le visionnaire. Véronique Topize nous dit au sujet de son premier album Racine pe brile (1994) : « Li ti fini tane li… ene nouvo soley ine né… » Elle pense que les gens n’en parlent pas suffisamment et que les jeunes ne mesurent peut-être pas la révolution musicale qu’était le seggae à sa naissance. Ce qui est fascinant, c’est que la musique de Kaya continue de grandir, d’évoluer avec son fils Azaria (qui garde le répertoire, les arrangements de son père tout en ayant son style propre). Avec les trois concerts programmés en hommage au chanteur, Kaya a accompli en quelque sorte son rêve : faire une musique qui soit un terrain d’entente pour tous les Mauriciens. Et avec plusieurs albums devenus mythiques Racine pe brile, Seggaeman, Zistwar revoltan, Kaya a donné au seggae une large audience. Au-delà de la mort, il symbolise la résistance, le soleil. On est peu documenté sur la période où sa musique prit forme. Des enregistrements et documents visuels existent pourtant. Véronique Topize nous dit au sujet de l’avènement du seggae que Kaya écrivait des textes, créait des mélodies et faisait un album par an. Des années après Zistwar revoltan, son propos et sa musique n’ont pas pris une ride. Il est vrai que sa veuve et son fils oeuvrent pour le rayonnement de sa musique. Ils ont des projets de remix, d’enregistrements d’inédits. « Mo pep to racin pe brile/ Morisyen to racin pe brile (Album Seggae experience) : la voix de Kaya s’élève, puissante. Tout est là… cette profondeur, ce sentiment de chaleur dégagée par une voix unique mise au service de textes forts. On connaît la suite. On retiendra que Kaya mit le seggae au goût du jour. Mais 15 ans après sa mort, après un long temps de deuil, Véronique et Azaria Topize veulent une véritable reconfiguration du seggae avec la transmission de cette musique aux jeunes, son élargissement à travers des arrangements de qualité.
Pour ceux qui auraient perdu de vue la musique de Kaya et que son rôle est de remplir les stades, ses chansons prendront vie à partir du 8 février.

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