Bouffées de chaleur, fluctuations de poids, changements d’humeur… Ces manifestations sont communes. Pourtant, beaucoup de personnes souffrent de ces symptômes en silence, estimant que c’est un cours normal de leur vie et de leur santé car jusqu’ici elles ne font pas le lien avec leur thyroïde. En effet, ces signes précités, incluant aussi les difficultés de concentration et une perte de mémoire, une fatigue plus ou moins intense, physique et intellectuelle, une constipation… pourraient relevés d’un dysfonctionnement de la thyroïde. Le point sur les causes de ces dysfonctionnements aux conséquences importantes sur l’organisme et la qualité de vie.
Il est estimé que 200 000 millions de personnes dans le monde souffrent d’une maladie de la thyroïde. Les répercussions des dérèglements thyroïdiens, s’ils ne sont pas pris en charge rapidement, peuvent avoir des conséquences plus ou moins graves sur la santé. C’est pourquoi il est important de comprendre ce qu’est la thyroïde.
Cette glande, qui ressemble à un papillon, avec deux lobes latéraux réunis par un isthme est située à la base du cou. Les nerfs qui commandent les cordes vocales sont situés juste derrière la thyroïde. La glande thyroïdienne fabrique deux hormones, la tri-iodothyronine, également appelée T3 et la tétra-iodothyronine, la T4, qui jouent un rôle capital dans la régulation du métabolisme. Ces hormones contrôlent en effet notre métabolisme, c’est-à-dire la manière dont notre organisme puise l’énergie dans les aliments. Si notre thyroïde ne fonctionne pas bien, notre organisme consomme de l’énergie plus lentement ou plus rapidement qu’il ne le devrait.
Les symptômes d’un dérèglement thyroïdien
Ainsi, les deux principaux dérèglements thyroïdiens sont l’hypothyroïdie et l’hyperthyroïdie. Dans le cas d’une hyperthyroïdie, la tri-iodothyronine (T3) et la tétra-iodothyronine (T4) sont élevées et la TSH est très basse. Dans le cas d’une hypothyroïdie, les hormones thyroïdiennes (T3 et T4) sont basses, la TSH est augmentée. Les symptômes d’un dérèglement thyroïdien sont multiples car les hormones thyroïdiennes ont un rôle dans de nombreuses fonctions : production d’énergie, de chaleur, utilisation des éléments issus de l’alimentation (sucres, graisses, protéines), fonctionnement des muscles, du cœur, du tube digestif, des cheveux, etc. Chez l’enfant, elles participent à la croissance et au développement du corps par leur action sur le système nerveux et le squelette. À l’âge adulte, elles contribuent au fonctionnement du système nerveux et à l’entretien des os.
Hyperthyroïdie
Si votre thyroïde est trop active (hyperthyroïdie), elle produit plus d’hormones que votre corps en a besoin. Il s’agit d’un dysfonctionnement plus rare et les symptômes, multiples, varient selon les personnes. Les causes les plus fréquentes sont la maladie de Basedow (3/4 des hyperthyroïdies), le goitre multinodulaire toxique et l’adénome toxique. On retrouve parfois l’administration excessive d’hormones thyroïdiennes, notamment dans le cadre du traitement d’un goitre. En l’absence de traitement, l’hyperthyroïdie peut entraîner des troubles du rythme cardiaque (tachycardie) et augmenter le risque de crise cardiaque, d’ostéoporose chez la femme à la ménopause, et conduire à une crise thyréotoxique (intoxication aux hormones thyroïdiennes) qui peut entraîner des complications graves, comme l’insuffisance cardiaque ou un coma. D’autre part, l’hyperthyroïdie peut accroître le risque de fausse couche, de mort fœtale et de pré-éclampsie grave chez la femme enceinte.
Hypothyroïdie
Si votre thyroïde n’est pas assez active, on parle d’hypothyroïdie. Il s’agit du dysfonctionnement le plus fréquent. Elle se caractérise par un ralentissement de la majorité des fonctions de l’organisme. Les femmes, en particulier après 50 ans, sont 2 à 3 fois plus touchées que les hommes. L’hypothyroïdie peut être la conséquence d’une maladie de la glande thyroïde elle-même (hypothyroïdie dite « périphérique ») ou d’une sécrétion insuffisante de TSH par l’hypophyse (hypothyroïdie dite « centrale »). L’hypothyroïdie est responsable de dérèglements physiologiques et psychologiques. Comme l’hypothyroïdie est une maladie qui apparaît lentement, il est fréquent que la personne n’identifie pas ces symptômes comme étant causés par une seule maladie. Elle se sent fatiguée, déprimée ou essoufflée à l’effort, mais ne fait pas le lien entre ces signes.
L’hypothyroïdie est souvent diagnostiquée lorsque d’autres causes plus évidentes ont été éliminées. Les principaux symptômes sont ceux d’un ralentissement métabolique général : une fatigue plus ou moins intense (physique et intellectuelle), une pâleur et une sécheresse de la peau, une hypothermie (baisse de la température du corps), une frilosité, une raréfaction des poils, avec dépilation et perte des sourcils, des difficultés de concentration et une perte de mémoire. Il existe aussi à des degrés divers une constipation, un œdème et une prise de poids malgré une perte d’appétit, un rythme du cœur plus lent (bradycardie), une hypertension artérielle, une augmentation des taux de cholestérol, des crampes, douleurs et raideurs musculaires.
Il semblerait qu’une hypothyroïdie non soignée puisse augmenter le risque d’accident cardiovasculaire comme les infarctus du myocarde ou les accidents vasculaires cérébraux. Si l’hypothyroïdie n’est pas diagnostiquée ou traitée chez un adulte (et en particulier une personne âgée), un gonflement du visage (myxœdème) accompagné d’une peau jaune et sèche, voire un coma, peuvent survenir. Mais il s’agit d’une complication devenue exceptionnelle de nos jours.
L’hypothyroïdie peut être provoquée par deux causes principales : les causes auto-immunes (les cellules thyroïdiennes sont détruites par les globules blancs qui attaquent la thyroïde) et les causes iatrogènes (suite à l’ablation complète ou partielle de la thyroïde). Parmi les autres causes rares, il y a l’insuffisance thyroïdienne congénitale, une complication d’une infection virale ou un effet secondaire de certains médicaments.
Facteurs de risque, en général
Certains facteurs peuvent augmenter le risque de développer un trouble de la thyroïde :
•Le sexe – les femmes ont 5 à 20 fois plus de risque de développer une pathologie de la thyroïde que les hommes 10 et environ 3 fois plus de risque de développer un cancer de la thyroïde
•L’âge – les personnes de plus de 55 ans ont un risque accru de maladie de la thyroïde
•Des antécédents de troubles de la thyroïde chez vous ou dans votre famille – par exemple, si vous avez eu des problèmes de thyroïde pendant ou après la grossesse ou si l’un de vos proches a souffert d’une pathologie de la thyroïde, le risque de contracter une maladie de la thyroïde est accru
•Le tabagisme – si vous fumez ou avez fumé, vous avez un risque accru de développer une maladie thyroïdienne
•La consommation d’iode – si votre régime alimentaire est pauvre en iode ou, inversement, si vous utilisez des compléments alimentaires iodés ou à base de plantes, cela peut accroître le risque de problèmes de la thyroïde
•Certains médicaments augmentent le risque de problèmes de la thyroïde
Quand consulter ?
En cas de palpation d’une grosseur au niveau la gorge, ou bien d’une fatigue qui perdure, d’une modification du transit intestinal ou de l’appétit, d’un amaigrissement ou d’une prise de poids, d’une frilosité ou de difficultés à supporter la chaleur, voire même en cas de dépression ou d’irritabilité, il est recommandé d’en parler avec son médecin traitant, qui prescrira un bilan thyroïdien si besoin.
Quels traitements ?
Le traitement dépend de la cause du dérèglement thyroïdien. Une hyperthyroïdie peut être traitée avec des médicaments qui ralentissent la production d’hormones thyroïdiennes, comme l’iode radioactif et les antithyroïdiens. Mais ces deux traitements peuvent entraîner une hypothyroïdie qu’il faut aussi traiter. On traite une hypothyroïdie en remplaçant l’hormone qui n’est pas produite en quantité suffisante. Les médicaments utilisés peuvent aussi servir à traiter le cancer de la thyroïde ou d’autres pathologies thyroïdiennes. Dans certains cas, l’ablation totale ou partielle de votre glande thyroïde peut être nécessaire . Par exemple : présence d’un goitre ou un nodule volumineux qui appuie sur la trachée ou qui provoque d’autres symptômes en raison de sa taille ; l’intolérance aux médicaments antithyroïdiens (c’est-à-dire si présence d’effets secondaires sévères)…
Encadré
Les symptômes à observer…
En cas d’hyperthyroïdie:
•Fatigue et troubles du sommeil
•Troubles de l’humeur, irritabilité et parfois dépression
• Impression de fonctionner en surrégime
•Amaigrissement malgré un appétit accru
•Transpiration excessive, intolérance à la chaleur et soif accrue
•Palpitations
•Tremblement fin au niveau des mains
• Modifications du cycle menstruel – souvent les règles deviennent plus légères ou se raréfient
•Diarrhée ou fréquence des selles supérieure à la normale
•Faiblesse musculaire
•Palpitations et augmentation du rythme cardiaque (tachycardie)
•Nervosité
•Yeux globuleux (dans le cas de la maladie de Basedow)
En cas d’hypothyroïdie :
•Fatigue plus ou moins intense, physique et intellectuelle ;
•Certaine pâleur de la peau, devenue très sèche ;
•Hypothermie (baisse de la température du corps), une frilosité ;
•Raréfaction des poils, avec dépilation et perte des sourcils ;
•Difficultés de concentration et une perte de mémoire ;
•Constipation ;
•Œdème et une prise de poids malgré une perte d’appétit ;
•Rythme du cœur plus lent (bradycardie) ;
•Des crampes, douleurs et raideurs musculaires.
•Impression de fonctionner au ralenti
•Déprime voire dépression
•Prise de poids malgré un faible appétit
•Fourmillements, syndrome du canal carpien
•Voix rauque
•Troubles de la mémoire
•Règles très abondantes ou absentes
•Baisse de la libido
•Grosseur au niveau du cou (goitre)