Sa réputation à Maurice s’est construite au début des années 2000 avec Legalize It. Notamment la version reprise lors du festival Reggae Donn Sa. Depuis, Ras Ricky s’est inscrit comme valeur sûre du reggae des Seychelles. Durant les années qui ont suivi, cet habitant de Victoria, à l’île de Mahé, aux Seychelles, s’est plusieurs fois produit à Maurice. Pour avril 2024, une série de dates sont annoncées dans l’optique notamment de solidifier la collaboration entre les îles de l’océan Indien.
« Quand nous considérons Maurice, les Seychelles et La Réunion, nous formons une seule tribu », estime Ras Ricky, dans un entretien accordé à Week-End en fin de semaine. Le chanteur seychellois souligne cependant les défis que comprennent de telles collaborations dans l’océan Indien, notamment au chapitre économique.
« La collaboration est un peu difficile entre nous. Nos îles sont proches, mais ça coûte très d’accéder à nos territoires. Sortir de Seychelles pour venir jouer à Maurice peut se révéler plus onéreux que de se produire en Angleterre ».
Pourtant, observe-t-il, le maloya de La Réunion et le sega des Seychelles et de Maurice exploitent un rythme ternaire aux sources similairement métissé. La musique sert à cimenter les relations indocéaniques. Et les épreuves émergeant en raison des conditions économiques forcent artistes et organisateurs à partager les frais investis pour un concert ou festival.
« Différents business »
Aux Seychelles, Ras Ricky étend ses activités à « différents business », allant de sorties en catamaran au catering. Ce qui lui permet de soutenir une partie des dépenses requises pour ses déplacements. « Nous prenons des risques pour pouvoir réaliser des projets comme celui-là », explique-t-il.
À Maurice, c’est « un semi-live » qu’il offrira lors de ses différentes prestations. Cela, avec l’appui d’un DJ, d’un bassiste et d’un batteur de l’île. Le style exploité se qualifie de « reggae dancehall ».
Un métissage qui permet de connecter les générations. Car si le reggae est « le grand-père du shatta », c’est « le shatta qui baptise le dancehall », relève Ras Ricky. À l’engagisme du style développé en Jamaïque s’agrippe l’entraînant dancehall, qui permet de « dire beaucoup de choses en une ligne ». Et par là même de connecter différentes générations. « Nou anvlop zot dan charisma. Setaki resanti saki li ‘le », affirme le chanteur.
Dans des discothèques du nord ou à l’orée de la capitale, Ras Ricky présentera notamment deux albums, Baskile et Lonnekte, déjà mis en ligne sur les différentes plateformes numériques. « Je demande au public de toujours supporter la musique de l’océan Indien et ses artistes. Nous avons encore un dialogue à partager. Donc, venez en nombre et profitez-en pour découvrir ce que nous avons à proposer », invite Ras Ricky.