Bien-être : Ce que votre haleine révèle de votre santé

Vous vous sentez gêné(e) car vous avez la sensation d’avoir une mauvaise haleine. Pire : une personne de votre entourage vous en a parlé ! Avant qu’elle ne soit une gêne sociale, l’halitose peut être aussi le signe d’un problème de santé. Notre souffle renseigne sur ce qui se passe à l’intérieur de notre corps. Et si les praticiens de l’Ayurveda, médecine traditionnelle indienne, scrutent la langue de leurs patients depuis longtemps, leurs confrères occidentaux se penchent aussi de plus en plus sur la bouche d’un peu plus près. Car les effluves plus ou moins agréables qui s’en dégagent peuvent révéler bien des choses. Il est étudié pour améliorer le dépistage de certaines maladies. Découverte de ce que cela peut cacher…

La mauvaise haleine, d’où ça vient ?

Certains aliments – les oignons ou l’ail, par exemple – , tout comme le tabac et l’alcool, sont connus pour donner ponctuellement mauvaise haleine. Mais une halitose quasi permanente, ou revenant rapidement après le brossage des dents, cache autre chose. Dans la majorité des cas, le problème se situe au niveau buccal : hygiène dentaire non parfaite, problème gingival, carie, débris alimentaires qui se logent sous un vieux bridge… Parfois, cela peut aussi provenir d’un problème ORL (sinusite chronique), digestif (reflux), d’un diabète ou encore d’une sécheresse de la bouche due à la prise de médicaments (quelque 300 ont cet effet).

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Un concentré de gaz odoriférants 

Ce qu’on exhale cache une multitude de composés volatils et invisibles : aldéhydes, méthane, acétone, azote… dont la quantité et la combinaison reflètent notre état de santé. Dans 8 à 9 cas sur 10, une haleine chargée témoigne d’une hygiène bucco-dentaire qui laisse à désirer, d’une carie non traitée ou d’une infection gingivale. Car les bactéries qui se forment dans la bouche produisent des composés sulfurés volatils.

Gingivite ou parodontite ?

La gingivite est une inflammation de la gencive provoquée par des bactéries qui prolifèrent, stagnent dans la cavité buccale et dégagent des composés volatils nauséabonds. Si la gingivite n’est pas soignée, elle peut évoluer vers la maladie parodontale, avec une destruction de l’os de soutien des dents provoquant le déchaussement dentaire. Pour la prévenir : rien de mieux qu’une visite annuelle au minimum chez son dentiste avec un détartrage si besoin, ainsi qu’une bonne hygiène bucco-dentaire avec deux à trois lavages quotidiens des dents.

Une carie non soignée

Dans près de 85% des cas, la mauvaise haleine provient d’un problème bucco-dentaire ou d’une mauvaise hygiène. La présence d’une carie négligée et non soignée génère un foyer à bactéries. Les bactéries qui s’accumulent produisent des composés volatils soufrés nauséabonds. Le mieux : en plus d’une bonne hygiène dentaire, une visite de contrôle au moins une fois par an chez son dentiste est impérative.

Une infection des sinus et des amygdales

Il arrive que l’halitose provienne de l’arrière-gorge, notamment des sinus ou des amygdales. Les écoulements provenant des rhinites allergiques, par exemple, représentent des foyers à bactéries, qui prolifèrent et dégagent des composés volatils. Un rendez-vous chez un médecin ORL pour faire des examens déterminera si vous avez besoin d’un traitement.

Une haleine chargée sait aussi nous donner des indications sur d’autres organes plus lointains comme le foie ou les reins. Un relent d’Å“uf pourri peut indiquer une insuffisance hépatique, tandis qu’une senteur de pomme ou de dissolvant (marquant l’acidocétose) est parfois signe de diabète. Le corps des personnes diabétiques produit, en effet, des cétones en excès en raison de la mauvaise utilisation des sucres. D’où l’intérêt de consulter son médecin pour un bilan dès qu’on constate un changement d’haleine durable qu’un bon brossage ne parvient pas à corriger.  

Un témoin de nos digestions laborieuses

Les émanations odoriférantes dépendent aussi de ce que nous ingérons et, surtout, de la façon dont nous l’assimilons. Leur analyse renseigne, donc, aussi sur les performances de notre système digestif. Un pic d’azote signale un foie encombré, qui a du mal à bien métaboliser les produits azotés comme les protéines. Des problèmes d’acidité et de reflux gastrique favorisent aussi la remontée de gaz odorants.

Un reflux gastrique

Le reflux gastro-oesophagien est entraîné par un dysfonctionnement du clapet (sphincter œsophagien) situé à la jonction de l’œsophage et de l’estomac. L’acide contenu dans l’estomac remonte le long du tube digestif jusqu’à la cavité buccale. Cela se produit surtout la nuit en position couchée. Cette acidité favorisera la mauvaise haleine en décapant la muqueuse, les gencives, la langue, créant les conditions pour une prolifération de bactéries. Un suivi chez un gastro-entérologue avec un traitement anti-reflux ou anti-secrétoire permettra d’en finir. Si cela ne suffit pas, des examens plus complets s’avéreront nécessaires.

Une clé pour dépister certains cancers

Un fumet puissant peut être lié à la présence d’Helicobacter pylori dans notre estomac, une bactérie susceptible de causer des ulcères, voire des cancers de l’estomac. Une infection que le médecin pourra traiter, notamment, avec des antibiotiques. Certains laboratoires sont sur les rangs pour détecter, dans les effluves que nous produisons, des marqueurs d’affections graves comme le cancer ou la maladie de Parkinson. Chacune entraîne l’existence dans notre bouche d’un ensemble de molécules bien particulier. Ces recherches s’inspirent de l’odorat des chiens renifleurs qui savent parfaitement utiliser leurs nombreux récepteurs olfactifs. Depuis longtemps, on dresse des canidés à la recherche de drogues ou d’explosifs. Désormais, on les entraîne, avec des échantillons d’haleine, à pister les tumeurs cancéreuses : des études font état d’un taux de réussite d’environ 85 à 100% dans le repérage du cancer du sein ou du poumon !  

Des apnées du sommeil

Le syndrome d’apnées du sommeil est un trouble qui se caractérise par des arrêts involontaires de la respiration durant le sommeil. Il touche près de 4% d’hommes et 2% de femmes, souvent de plus de 40 ans. L’apnée du sommeil entraîne une plus grande respiration par la bouche et une sécheresse buccale. Avec l’assèchement de la cavité buccale, les bactéries responsables des composés volatils nauséabonds prolifèrent. Consulter un spécialiste pour traiter les ronflements et les apnées.

Effets secondaires des médicaments

Plus de 400 médicaments ont un effet direct sur la mauvaise haleine parce qu’ils assèchent la cavité buccale, modifient le flux salivaire et agissent sur la flore buccale. Au rang des personnes les plus touchées : les personnes âgées sous « longs » traitements, les asthmatiques et allergiques, les patients sous tranquillisants, neuroleptiques, somnifères, antidépresseurs ou traités pour l’hypertension.

Sachez-le : l’halitose disparaît après l’arrêt du traitement médicamenteux. Mieux vaut consulter et en parler à son médecin qui pourra éventuellement substituer un médicament par un autre.

Dans tous les cas, faites confiance aux remarques de l’entourage : la plupart du temps, on ne se rend pas compte soi-même qu’on a mauvaise haleine, ou on s’y habitue !

Les traitements naturels

Très incommodante, la mauvaise haleine n’est pas une fatalité. Il est possible d’y remédier naturellement. Cependant, elle peut cacher autre chose…

Le bain de bouche aseptise et nettoie. À la fois préventif et traitant, faites-le après les repas et le brossage des dents. Pour être efficace sur la mauvaise haleine, gardez-le 30 secondes en bouche, le temps que les principes actifs agissent.

En version bicarbonate, qui limitera la prolifération des bactéries, source des composés malodorants. Le bicarbonate est tout autant efficace contre les gingivites – l’inflammation des gencives se produit souvent en réaction à une agression par les bactéries de la plaque dentaire.

Diluez 1 cuillerée à café de bicarbonate dans 1 verre d’eau froide. Ajoutez 1 goutte d’huile essentielle de menthe poivrée (vous pouvez aussi en mettre 1 d’arbre à thé) et mélangez.

En version huiles essentielles, mélangez 2 gouttes d’huile essentielle d’arbre à thé, de menthe poivrée et de girofle dans 100 ml d’eau.

Les plantes à mâcher la neutralisent

Plusieurs plantes sont réputées pour neutraliser les composés malodorants libérés par les bactéries dans la bouche et responsables de la mauvaise haleine.

– Faites le test au choix et, selon vos préférences (pas obligation d’avaler, on peut recracher), mâchez du persil frais ou des feuilles de menthe ou encore de basilic.

– Autres options bien rafraîchissantes également : si vous n’avez pas peur du goût fort, mâchonnez un clou de girofle jusqu’à ce qu’il devienne tendre et croquez-le ; mâchez des graines de coriandre, ou sucez de l’anis étoilé. 

– Le bâton de cannelle. La cannelle a des propriétés naturelles pour stopper la mauvaise haleine. Sucer un bâton de cannelle pour avoir une bonne haleine.

Certains aliments alliés

Mâchez un grain de café après le repas. Rincez-vous la bouche avec du jus de citron dilué dans un peu d’eau.

Prenez une banane ou un kiwi en dessert.

Recette du cocktail  » bouche fraîche « 

Versez en parts égales de la teinture mère de menthe poivrée, de romarin et d’artichaut dans un flacon en verre de 125 ml. Buvez 10 gouttes avant et après les repas pendant 10 jours. Il élimine les bactéries buccales et favorise la digestion.

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