Voici venu le temps de la sempiternelle question du choix des sapins, afin de ne pas déroger à la tradition. Comme chaque année, le département des bois et forêts du ministère de l’Agro-industrie met en vente des sapins pour la fête de Noël. Ils sont disponibles depuis hier, samedi 21 décembre, à Rs 200 l’unité. L’objectif est de permettre aux Mauriciens de payer un prix raisonnable et de décourager tout acte de vol dans les forêts. Ledit ministère met en garde les personnes qui s’aventureront sur les terrains forestiers pour couper des sapins de Noël. Les gardes forestiers seront aux aguets et ceux pris en flagrant délit seront arrêtés et poursuivis. D’autres personnes se mettent à confectionner elles-mêmes leurs sapins avec les objets de tous les jours pour les vendre en ligne aux particuliers et aux professionnels de plus en plus nombreux à jeter leur dévolu sur les sapins de Noël artificiels réalisés à partir de bois flotté au style nature et épuré.
L’usage de branchage toujours vert pour décorer les maisons, lors des célébrations hivernales, remonte à des temps très anciens. C’est au 7e siècle que cet usage païen fut intégré aux fêtes chrétiennes. Au 11e siècle, on présentait des scènes appelées Mystères, dont celle du Paradis, fort populaire durant l’Avent. Garni de pommes rouges, un sapin symbolisait alors l’arbre du Paradis. En Europe, les premières traces écrites d’une décoration d’arbres de Noël remonte à 1510 en Lettonie, où une guilde de marchands a décoré un arbre de fleurs séchées, de rubans, avant de le faire brûler solennellement sur la place du village. Le premier arbre de Noël, tel que nous le connaissons, mais sans lumière encore, serait apparu en Alsace. Sur les livres de coptes de la ville de Sélestat, on retrouve la première trace écrite de ventes de sapins de Noël en 1521.
Ériger un sapin dans son salon et le décorer de guirlandes et de boules à l’approche du 25 décembre est une tradition bien ancrée à Maurice. Depuis des lustres, les vendeurs de sapins, munis de serpes et de tronçonneuses, viennent s’approvisionner sur les terres des Bois & Forêts situées à Curepipe. Ces sapins seront mis en vente de 8h à 15h jusqu’au 23 décembre, et entre 8h et midi le 24 décembre à la Botanical Garden Street, à Curepipe, près des postes de police d’Abercrombie (Port-Louis) et de Quartier-Militaire, à côté de l’hôpital Pamplemousses, ainsi qu’au Forestry Office de Souillac.
« De nombreux Mauriciens devraient, à mon avis, comme cela a été le cas l’année dernière, profiter des sapins vendus à Rs 200 avec l’avantage de bénéficier d’une Araucaria Columnaris en cadeau », indique un conservateur des Bois & Forêts. Beaucoup de personnes croient qu’en achetant un sapin naturel, ils contribuent à la déforestation. « C’est faux ! Rappelons que l’arbre de Noël naturel n’est pas un sapin sauvage déraciné de la forêt, mais est bien une plante cultivée, rentrant dans le cadre d’une activité agricole reconnue. Cultivé entre sept et dix ans, le sapin de Noël véritable fait l’objet de soins particuliers de la part de ses producteurs », répond-il.
« Leur qualité s’est
fortement améliorée »
Pratique et économique, le sapin de Noël artificiel a le vent en poupe. Une fois la période des fêtes terminée, l’on a qu’à le ranger dans une boîte et à le ressortir onze mois plus tard. Et pour ce qui est de la déco, il y a une gamme d’originalités. Au rayon sapin à Espace Maison & Jardin, à Trianon, les sapins artificiels recouverts de neige artificielle et de peintures se parent de mille et une couleurs et lumières, et ressemblent à s’y méprendre à des arbres naturels. « Les sapins “enneigés” sont très prisés par le public depuis quelques années. Même s’il n’est pas parfumé comme son cousin naturel, le succès des faux arbres décoratifs s’explique notamment par le fait que leur qualité s’est fortement améliorée au cours des dernières années », dit une vendeuse. Les prix seront sensiblement les mêmes que l’an dernier. « Dans une fourchette de Rs 2,000 à Rs 6,000 dépendant de la hauteur et de la décoration », souligne-t-elle.
Question hauteur, les acheteurs sont de plus en plus nombreux à opter pour un des sapins mesurant de 50 centimètres à un mètre. « Ces mini sapins s’invitent aussi bien à table, au pied du grand sapin, sur un rebord de fenêtre et pour créer de l’animation autour d’une crèche. Certains clients en achètent parfois plus de deux ou trois », dit la vendeuse. Le prix de ces petits sapins varie de Rs 1,000 à Rs 2,000.
Un charme intemporel
Mais au lieu d’opter pour un sapin artificiel ou coupé, pourquoi ne pas choisir le sapin de Noël en bois ? Symbole de chaleur, d’authenticité et d’écologie, le sapin de Noël en bois offre un charme intemporel qui séduit de plus en plus de personnes. Contrairement aux sapins artificiels qui sont fabriqués à partir de matériaux synthétiques et non biodégradables, les sapins en bois sont respectueux de l’environnement. De plus, leur durée de vie est bien plus longue que celle des sapins artificiels, ce qui en fait un investissement durable. Le charme rustique et chaleureux d’un sapin de Noël en bois ne passe pas inaperçu. Ses teintes naturelles et ses imperfections font de chaque arbre un exemplaire unique et authentique. De plus, il est possible de le décorer de mille façons différentes, en utilisant des ornements traditionnels comme des boules, des guirlandes et des lumières scintillantes.
Passionné par l’art, Samuel Descombes travaille comme peintre et menuisier depuis 8 ans. Depuis 5 ans, il trouve du temps pour la fabrication de sapins en bois. « À l’école, j’ai découvert des techniques d’art et j’ai commencé à aimer la construction. Maintenant, je travaille comme peintre et j’entreprends des travaux à titre individuel à travers l’île. Mais à l’approche de Noël, j’aime fabriquer des sapins en bois flotté. » Pour mener à bien son entreprise, Samuel Descombes s’est constitué une petite équipe de 6 personnes, tous des amis et habitant non loin de chez lui. Un sapin de Noël en bois flotté est, comme son nom l’indique, un arbre de Noël réalisé sur le modèle du sapin avec des morceaux de bois flotté. Il s’agit ici de faire la part belle aux produits offerts par la nature de façon à minimiser son impact sur l’environnement. « C’est à travers mes clients que j’ai compris l’importance de la collecte du bois flotté pour l’environnement. Je suis fier d’apporter ma contribution à sa protection », souligne Samuel Descombes.
Le bois qu’il utilise vient de trois endroits différents : de La Nicolière, de Plaine Champagne et de Quartier Militaire. « Je ramasse des branches cassées ou sèches, quand ce ne sont pas des troncs d’arbres à moitié morts. Il nous arrive aussi d’acheter des branches et des troncs d’arbres morts avec les gardes forestiers. Une fois le bois rassemblé et séché au soleil, direction l’atelier », confie notre interlocuteur. Outre le bois, ce sapin écologique nécessite d’autres matériaux indispensables : le métal et la peinture. « À l’aide d’un pistolet, j’applique la peinture choisie par le client. Une fois que c’est sec, je travaille sur la base qui est généralement un tronc d’arbre coupé dans lequel j’insère la tige en métal. Ensuite, je fais un trou dans chaque extrémité des morceaux de bois et je les glisse dans la barre », raconte Samuel Descombes. Et quid de la hauteur des sapins qu’il confectionne ainsi que leurs prix ? « De 50 cm à 3 mètres avec des prix oscillant entre Rs 500 à Rs 4,000. Nous fournissons les particuliers, ainsi que les centres commerciaux, hôtels et entreprises », dit-il. Le jeune menuisier est joignable sur sa page Facebook intitulée Sapins de Noel en bois flotté. À la route Royale à Montagne Blanche, on retrouve le magasin VA Woodworking qui propose des sapins en bois en forme de triangle qui sont tout aussi attrayants et qui sont de plus livrés gratuitement dans toute l’île.