Albion : Les merveilles naturelles de Pointe aux Caves

À Pointe aux Caves, impossible de ne pas s’arrêter pour admirer le célèbre phare qui continue d’orienter les navigateurs. Construite pendant l’occupation anglaise et inaugurée en 1910 par le gouverneur britannique Sir Cavendish Boyle, cette structure rouge et blanche haute de 30m offre une vue magnifique sur la côte ouest-nord-ouest, allant de Pointe aux Sables à Flic-en-Flac.

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Si le phare est un réel symbole pour la région d’Albion, le site abrite également quelques merveilles naturelles ainsi que d’anciens moulins et vestiges. Un arrêt incontournable pour les amoureux d’histoire et de nature sauvage.

Les ruines d’un ancien moulin ajoutent du charme au paysage

Dominées par le phare, les falaises de Pointe aux Caves – qui s’élèvent à seulement quelques kilomètres à l’est de la plage publique d’Albion – offrent un panorama à couper le souffle. Du haut de l’escarpement rocheux, le promeneur a une vue globale de la nature sauvage qui caractérise le site. Une étendue de mer calme flanquée de falaises abruptes modelées par le vent et les vagues, des piscines naturelles aux eaux cristallines, des caves abritant oiseaux et chauves-souris, des herbes hautes et sèches sur fond bleu de la mer créant un contraste saisissant, un paysage couleur sépia, une lumière et une ambiance recherchées par les photographes nature et portrait, et ce phare d’Albion qui offre une image romantique. Voici comment se présente Pointe aux Caves en un lundi matin…

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L’attraction phare

Érigé en haut de cette falaise, la tour rouge et blanche du phare de la Pointe aux Caves s’étend vers le ciel. La structure sert de point de repère important pour guider les navires arrivant à Port-Louis. Plus connu aujourd’hui sous le nom de Phare d’Albion, le Phare de la Pointe aux Caves est le dernier d’une série de quatre phares construits pendant l’occupation anglaise, de 1810 à 1968 : Phare de la Pointe aux Canonniers (Pointe au Canonniers au Nord-Ouest), Phare de l’île Plate (au nord de Maurice), Phare de l’île aux Phares (Baie de Mahébourg au Sud-Est).

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À travers l’histoire, de nombreux navires ont connu une fin tragique au large de la Pointe aux Caves. Parmi lesquels, le navire amiral Banda en 1615 où Pieter Both, célèbre gouverneur des Indes Orientales, trouva la mort. Ou encore celui du Carnarec en 1915, soit cinq ans après l’inauguration du phare. De nombreuses noyades se sont également produites dans cette zone où la mer est souvent démontée. Non loin du phare, une plaque funéraire a été érigée pour rappeler le drame dont ont été victimes Nicolas Cangy et Rico Brasse, disparus en mars 2002. Une tragédie qui rappelle également la chute mortelle d’un couple en véhicule, il y a seulement quelques années. Mais tous ces drames ne dissuadent pas ces pêcheurs qui pratiquent une pêche quelque peu dangereuse sur les rochers rendus extrêmement glissants par la mousse.

Ici, à Pointe aux Caves, la baignade est déconseillée, en raison de cette mer particulièrement démontée, de ses eaux infestées de requins, de ces houles qui grossissent avant de frapper violemment les rochers. Ce lundi-là, en revanche, la mer était particulièrement calme. Sur un rocher, le promeneur peut s’installer pour écouter la musique de la mer, le grondement des vagues ; pour observer leurs mouvements réguliers lorsqu’elles entrent et se retirent entre les canaux, et pour profiter de l’ambiance apaisante.

À certains endroits, les falaises, façonnées par les vagues et le vent, sont de véritables installations artistiques sur la mer. Découpées par la force des vagues, elles prennent la forme d’arcs rocheux. La formation rocheuse révèle des sculptures insolites de la lave.

L’endroit regorge de cavités et de grottes d’où s’échappent quelques tourterelles et autres chauves-souris. Certains racontent qu’au temps de l’esclavage, les grottes nichées aux pieds des falaises servaient de cachette aux esclaves marrons. Aujourd’hui, ces constructions naturelles côtières sont devenues l’habitat et le refuge d’une faune sauvage. Plus bas, le lit rocheux est composée de gros blocs qui deviennent glissants au fur et à mesure qu’ils s’avancent dans la mer. La marée basse laisse apparaître des rochers recouverts de mollusques indécrochables, malgré le fracas continu des vagues.

Loin de la vivacité des plages, le promeneur part à son rythme à la découverte de cet espace où les formes capricieuses laissées par la lave et où les végétaux et cactus poussant au creux des rochers subliment le paysage. Ce qui fait également le charme de ce coin du littoral, ce sont ces piscines naturelles nées de la mer, pleine d’énergie. Où quelques espèces aquatiques se reposent, loin de l’agitation. C’est entre les rochers que se sont creusés ces bassins naturels, au gré des années. Si certains sont reliés les uns aux autres par des tunnels, d’autres se remplissent par le déferlement de ces écumes blanchâtres. Claire et cristalline, l’eau laisse entrevoir d’énormes oursins noirs aux longues épines agrippés dans le creux des rochers et une multitude de petits poissons colorés qui y nagent gaiement.

Au milieu de ce spa naturel, on se reconnecte à la nature. Chacune de ces piscines naturelles, d’un calme serein, d’une eau translucide d’une profondeur d’environ 2m, est comme une invitation à la rejoindre. Dans ces bassins, la mer prend des teintes particulières. Ici, le calme remplace toujours la force des vagues, quelles que soient les conditions météorologiques, tandis que d’autres cavités plus profondes entre les rochers restent particulièrement agitées. Du haut de la falaise, elles donnent le vertige. Il faut alors diriger son regard sur le bleu intense de l’océan qui se transforme en une palette de nuances. Et continuer la balade tantôt ensoleillée, tantôt couverte sur cette partie de la falaise s’étendant sur des kilomètres.
Chargées d’histoire

Si le plus célèbre des édifices de cette partie du nord-ouest de l’île reste son phare, ces constructions et ces éléments chargés d’histoire font aussi le charme de Pointe aux Caves. À la sortie du site, soit à l’entrée de Petite-Rivière, d’anciennes habitations ainsi que d’anciens moulins et vestiges d’une sucrerie habillés de pierre de taille ponctuent le paysage. L’ancienne sucrerie, qui fait partie des 259 usines sucrières que comptait Maurice en 1838, est un élément visuel incontournable du paysage agricole où s’épanouissent des cultures d’oignons et autres produits maraîchers. Pas très loin, une grotte de la Vierge Marie, aménagée à côté d’une habitation modeste et adossée à des ruines, veille sur ces précieux et fascinants vestiges qui n’ont pu être sauvés.

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