Le Lycée La Bourdonnais (LLB), premier établissement français sur le territoire mauricien, a vu le jour il y a 70 ans. À cette occasion, les élèves et enseignants du lycée situé à la rue Rochecouste, à Forest-Aide, ont préparé et présenté un spectacle, soit un tableau vivant (et chantant) du parcours de cet établissement pionnier qui a formé à ce jour des milliers de professionnels excellant chacun dans leurs domaines. Un moment empli d’émotions pour les anciens élèves qui ont de nouveau foulé le sol de leur alma mater vendredi soir.
Un spectacle impressionnant, tant par la qualité des prestations que par le travail accompli en amont par les élèves et les enseignants. Grand clin d’œil à Antoine de Saint-Exupéry donc, avec un Petit Prince version 2.0 qui a ouvert le bal et qui a donné le ton pour le spectacle de danse et de chant de plus d’une heure. Tablette tactile à la main, il dessine le monde sur écran géant. Pendant tout le spectacle, ce sont les différentes planètes réadaptées et revisitées par l’équipe du LLB qui défileront devant un public happé par le dévouement des élèves. Des planètes racontant les étapes importantes du parcours du lycée français, depuis peu converti en lycée français international avec un apport de l’anglais conséquent. Une ouverture au monde…
Si les nombreux numéros présentés par les élèves ont été à la hauteur de toutes les attentes, un numéro en particulier aura été notre coup de cœur. Celui des petits écoliers. « Ensemble, nous serons… », ont-ils chanté avec leurs tripes. Pancartes à la main, nous y lisons les mots comme « magie », « fraternité », « paix ». De quoi mettre du baume au cœur ! Bref, l’avenir est donc assuré pour l’établissement lorsque l’on voit le sérieux et la passion de ces tout-petits. Par ailleurs, les plus grands ont eux aussi fait honneur à leur alma mater en présentant des numéros de danse moderne et classique avec un numéro de ballet et de bharat natyam comme pour illustrer le passage de l’enfance à l’adolescence. Nous retiendrons aussi l’impressionnant numéro de ballet aérien. Bref, que de talents !
Plus de collaborations interinstitutionnelles
Dans son discours, Henri de Chazal, président de la compagnie, a raconté que l’idée de créer le LLB est née il y a 70 ans « d’un rêve un peu fou dans un garage. Les fondateurs ont choisi l’éducation française non pas seulement pour apprendre à compter, mais pour savoir quoi prendre en compte et comment choisir. » Remerciant tous ceux ayant contribué à monter de toutes pièces le spectacle, il a avoué qu’au cours de ces 70 ans d’existence, « les rêves des fondateurs ont été dépassés. » Corine Vetroff, première femme proviseur de l’établissement, s’est pour sa part confiée à cœur ouvert sur le stress et l’angoisse qui accompagne un tel événement. Nommée il y a à peine trois mois, elle a salué « l’énergie incroyable des élèves, mais également l’attachement présent des alumni, des parents d’élèves et du personnel enseignant et administratif. »
Corine Vetroff a par ailleurs rappelé les objectifs du Lycée La Bourdonnais, « emblème de l’enseignement français à Maurice. » Elle soutient que l’établissement « ne forme pas que de bons élèves, mais surtout de belles personnes », soulignait qu’en plus du savoir académique, les élèves se doivent d’avoir un sens critique aiguisé ainsi que de l’empathie. Le représentant de l’agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE), Emmanuel Resbeut, a lui déclaré que le Lycée La Bourdonnais fait cas d’école et est l’exemple concret de la réussite de ce réseau unique en son genre. Présente dans 139 pays, l’AEFE scolarise à ce jour pas moins de 392 000 élèves.
La vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookhun-Luchoomun, était également présente aux célébrations de l’anniversaire du LLB. Elle a félicité l’établissement pour son parcours exemplaire, tout en rappelant les nombreux défis auxquels il a dû faire face. La vice-Première ministre a aussi appelé à plus de collaboration interinstitutionnelle. « Il faut plus de collaboration et de partage interinstitutionnel entre les lycées et les collèges des envions. Des programmes d’échanges entre étudiants pourraient s’avérer utiles pour resserrer les liens », a-t-elle soutenu.