L’application de messagerie sécurisée Signal, l’une des rares plateformes étrangères jusqu’ici à ne pas être bloquées en Chine, semblait inaccessible mardi dans un pays où l’internet est étroitement contrôlé.
La Chine dispose d’un vaste système de surveillance de l’internet qui lui permet d’en expurger tout contenu jugé sensible, comme les critiques politiques ou la pornographie. Et au nom de la stabilité, le pays impose aux géants du numérique d’avoir leurs propres censeurs pour réaliser cette tâche en amont.
A défaut de se plier à cette réglementation, l’immense majorité des moteurs de recherche et réseaux sociaux étrangers (Google, Facebook, Twitter…) sont bloqués en Chine et ne peuvent être utilisés qu’avec un logiciel de contournement — un VPN.
D’après le site Greatfire.org qui suit la censure en ligne en Chine, l’application Signal est inaccessible dans le pays depuis au moins le 15 mars. Elle est toutefois disponible sur l’App Store chinois, la boutique d’applications du géant américain Apple.
Signal n’avait dans l’immédiat pas répondu à une demande d’information de l’AFP.
L’appli a été à ce jour installée près de 510.000 fois en Chine sur des téléphones ou tablettes Apple, selon le cabinet d’études Sensor Tower.
Et au niveau mondial, Signal a franchi le cap des 100 millions de téléchargements cumulés sur l’AppStore et Google Play, la plateforme concurrente.
Lancée en 2014, Signal est considérée par les spécialistes comme l’une des applications de messagerie les plus sécurisées du marché grâce notamment à sa capacité de chiffrer « de bout en bout » messages ou appels audio et vidéo.
L’appli a acquis une certaine notoriété en janvier quand son concurrent WhatsApp a prévenu qu’il partagerait davantage de données avec sa maison mère Facebook, provoquant l’ire de nombreux utilisateurs.
Face à la polémique, WhastApp avait annoncé décaler de trois mois l’entrée en vigueur de ses nouvelles conditions d’utilisation.
L’emblématique patron de Tesla, Elon Musk, avait alors lui-même vanté publiquement la messagerie Signal. Et l’appli avait caracolé en tête des téléchargements dans plusieurs pays, dont l’Inde, la France et l’Allemagne.
Signal rejoint ainsi une longue liste de services étrangers bloqués en Chine.
Le mois dernier, Pékin interdisait Clubhouse, une application américaine qui permet aux utilisateurs de participer à des conversations en direct, sur invitation.