Une Norvégienne et un Népalais deviennent les plus rapides à avoir gravi les 14 sommets de plus de 8.000 m

La Norvégienne Kristin Harila et son guide népalais Tenjin Sherpa sont devenus jeudi les alpinistes ayant gravi le plus rapidement les 14 sommets de plus de 8.000 m de la planète, en réussissant l’ascension du K2 au Pakistan, a annoncé leur équipe.

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Le duo a escaladé ces 14 sommets en trois mois et un jour (92 jours), selon un communiqué de leur équipe. Le record était détenu par le Népalo-britannique Nirmal Purja, qui l’avait établi avec fracas en 2019, en seulement six mois et six jours.

Il avait effacé des tablettes le Polonais Jerzy Kukuczka qui avait accompli ces ascensions en 7 ans, 11 mois et 14 jours dans les années 80.

Ce record reflète « leur détermination inflexible, leur travail d’équipe et leur pure ténacité pendant l’ensemble de cette entreprise monumentale », a déclaré leur équipe dans ce communiqué.

« La collaboration entre Harila et Lama (le surnom de Tenjin Sherpa) a mis en valeur l’essence de l’unité dans l’alpinisme, transcendant les frontières et les cultures pour atteindre ensemble l’excellence », a-t-elle ajouté.

Une quarantaine d’hommes environ et quelques femmes seulement ont atteint les 14 sommets culminant au-dessus de 8.000 mètres.

L’alpiniste italien Reinhold Messner, en 1986, est le premier à l’avoir fait.

Le duo a achevé jeudi au K2, le deuxième plus haut sommet de la planète (8.611 m), situé au Pakistan, dans le massif du Karakoram, une quête entamée le 26 avril avec l’ascension du Shishapangma (8.027 m), au Tibet, dans l’Himalaya.

– « Une source d’inspiration » –

L’an dernier, Harila avait déjà tenté de battre le record de vitesse des 14 « 8.000 », mais son projet avait été contrecarré par la stricte lutte de la Chine contre le Covid-19.

Après avoir gravi les 12 premiers sommets dans un temps record, elle n’avait pas obtenu les permis nécessaires pour grimper le Shishapangma, qui se trouve entièrement au Tibet, et le Cho Oyu, que les alpinistes attaquent du côté chinois.

Elle a relancé cette année son projet, baptisé « She Moves Mountains » (« elle déplace des montagnes »), avec une nouvelle équipe de guides népalais.

Les grands alpinistes sont pour la plupart des hommes et seule une poignée de femmes a su se distinguer et se hisser au sommet dans cette discipline.

Mais Harila souhaitait changer la manière dont les femmes alpinistes sont perçues. « J’espère que ce projet sera une source d’inspiration et rendra les choses plus simples pour les filles qui me succéderont », avait-elle confié en mai à l’AFP.

Peu de femmes se retrouvent sous les feux des projecteurs et parviennent à susciter l’intérêt des sponsors, nécessaires pour financer leurs expéditions.

Lors de sa première tentative, malgré ses prouesses, la Norvégienne avait tant peiné à trouver des sponsors qu’elle s’était retrouvée dans l’obligation de vendre son appartement pour financer ses ascensions.

« Ce projet serait beaucoup plus facile à réaliser si j’étais un homme », avait-elle déploré dans le même entretien avec l’AFP. « C’est purement et simplement différent d’être une femme dans le monde, et pas qu’aux yeux des sponsors. »

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