Les compagnies aériennes devront utiliser à partir de l’été 70% de leurs créneaux de décollage et d’atterrissage au Royaume-Uni pour ne pas les perdre, contre 50% aujourd’hui, a annoncé lundi le gouvernement dans un communiqué.
Mais les compagnies « bénéficieront aussi d’une flexibilité accrue lorsqu’elles justifient de ne pas pouvoir les utiliser », a précisé le gouvernement, disant vouloir ainsi éviter les « vols fantômes », assurés par des compagnies uniquement pour conserver leurs droits.
Les compagnies aériennes pourraient par exemple ne pas utiliser leurs créneaux « si un pays exige la mise en quarantaine en hôtel ou ferme les hôtels et restaurants à cause du Covid-19 », selon le communiqué.
En temps normal, les règles européennes prévoient que les compagnies doivent utiliser au moins 80% des créneaux de décollage et d’atterrissage qui leur sont attribués dans les aéroports, sans quoi elles perdent leurs droits la saison suivante.
Ces règles ont été rendues inapplicables par la crise sanitaire, qui a provoqué l’effondrement du trafic aérien depuis mars 2020, et ont été suspendues puis assouplies au Royaume-Uni, comme dans l’Union européenne.
Mais le niveau de 50% était déjà jugé excessif par de nombreux acteurs d’un secteur aérien encore convalescent, certaines compagnies alertant sur l’obligation d’effectuer des vols à vide pour conserver leurs créneaux.
La Commission européenne prévoit de son côté de relever ce niveau à 64% à compter du mois d’avril 2022.
« Alors que la demande pour les voyages internationaux est de retour », l’exécutif britannique a expliqué dans son communiqué avoir choisi de ne pas revenir aux conditions normales de 80% pour continuer à soutenir l’un des secteurs les plus durement touchés par les restrictions liées à la pandémie.
Le PDG de Lufthansa, Carsten Spohr, avait averti le 23 décembre que la compagnie allemande serait contrainte d’effectuer « 18.000 vols inutiles » durant l’hiver « uniquement pour conserver ses droits de décollage et d’atterrissage ».
« Larmes de crocodile », avait taclé Ryanair mi-janvier, suggérant à Lufthansa de brader ses sièges pour récompenser les contribuables européens qui l’ont soutenue, plutôt que de se dire tenue de faire voler des avions vides.
Air France-KLM avait apporté son soutien à Lufthansa en demandant vendredi aux régulateurs européens d’être plus souples dans le contrôle des créneaux de décollage et d’atterrissage.