L’ex-patron des socialistes français François Hollande est arrivé en tête dimanche du premier tour de la primaire du PS pour désigner son candidat à la présidentielle de 2012, devant Martine Aubry, qu’il affrontera dimanche prochain lors d’un second tour qui s’annonce très serré.
François Hollande, 57 ans, qui souhaite incarner la rigueur de gauche, a raflé 39% des voix, selon les résultats presque définitifs publiés par le PS. Il a devancé Martine Aubry, 61 ans, qui durant la campagne a davantage mis en avant sa fibre sociale, arrivée avec 31% des suffrages.
Mais le duel au second tour de ce scrutin inédit, qui a mobilisé massivement les électeurs de gauche pour désigner le candidat du PS à la présidentielle du printemps prochain face vraisemblablement à Nicolas Sarkozy, s’annonce beaucoup plus serré que les sondages ne le prévoyaient.
La grande surprise est aussi venue d’Arnaud Montebourg, 48 ans, chantre de la démondialisation et du protectionnisme européen, arrivé troisième (17%). Il n’a donné dimanche aucune consigne de vote, mais ce sont ses électeurs qui devraient faire la différence la semaine prochaine.
La grande perdante est Ségolène Royal, 58 ans. Celle qui avait représenté le PS pour affronter Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2007 n’est arrivée que quatrième (7%). Le report des voix de l’ancienne compagne de François Hollande sera également crucial. Elle a indiqué qu’elle dirait « prochainement » dans quel sens voter dimanche prochain.
Dans leurs premières déclarations, les deux finalistes ont appelé à l’unité.
Se félicitant d’être arrivé « nettement en tête », François Hollande a appelé « au rassemblement le plus large autour de (sa) candidature ». « Je sais qu’aujourd’hui je suis en mesure de relever les défis que notre pays affronte (…) Je suis le candidat du changement », a-t-il dit.
II peut compter sur le soutien de Manuel Valls (6%), candidat de la droite du PS, qui a appelé dès dimanche soir à se reporter pour François Hollande.
Mêmes thèmes, mêmes mots pour Martine Aubry. « Au second tour, je porterai (le) changement de fond. Et sur cette base, en rassemblant tous ceux qui veulent véritablement changer notre pays, et je crois être bien placée pour ce rassemblement, je battrai M. Sarkozy en 2012 », a-t-elle déclaré.
La participation au premier tour de cette primaire à l’américaine, au cours de laquelle tous les Français se reconnaissant des valeurs de gauche pouvaient voter moyennant une contribution d’un euro, devrait atteindre près de 2,5 millions de votants.
Le PS, qui en avait espéré au moins un million, a parlé d’un « grand succès ». « C’est une immense victoire » qui va apporter une « immense légitimité » au candidat du PS à la présidentielle de 2012, a déclaré le patron par intérim du parti Harlem Désir.
Les électeurs de gauche ont été très nombreux et enthousiastes dans les bureaux de vote. « C’est génial de pouvoir choisir le candidat d’un parti dont on est proche, c’est un privilège: enfin on prend en compte le citoyen », s’est réjouie Valérie Halin, 44 ans.
Dans cette course à l’investiture socialiste, François Hollande a bénéficié de la mise hors jeu de l’ex-dirigeant du FMI Dominique Strauss-Kahn, favori des sondages jusqu’à sa mise en cause (désormais abandonnée au pénal) pour crime sexuel contre une femme de chambre à New York.
En campagne dès 2010, le député de Corrèze (centre), qui n’a jamais eu d’expérience ministérielle, a opéré une véritable mue pour se présidentialiser troquant une image d’apparatchik mou 11 ans à la tête du PS pour celle d’un candidat dynamique et crédible face à la crise économique.
Entrée dans la course tardivement, Martine Aubry qui a pris la tête du PS en 2008, a mis en avant son expérience d’ancien ministre et ancienne dirigeante d’un grand groupe privé. Elle a constamment insisté sur son ancrage à gauche et espère ainsi récupérer les électeurs d’Arnaud Montebourg.
PRIMAIRES: Hollande en tête, duel serré au 2e tour avec Aubry
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