L’Italie a infligé au réseau social chinois TikTok une amende de dix millions d’euros pour manque de contrôle sur les contenus, en particulier ceux pouvant menacer la sécurité des mineurs, a annoncé jeudi le gendarme de la concurrence.
« Les contrôles de la société sur les contenus circulant sur la plateforme sont inadéquats, en particuliers ceux pouvant menacer la sécurité des mineurs », a-t-elle fait valoir.
L’enquête a permis de « confirmer la responsabilité de TikTok dans la diffusion de contenus -comme ceux relatifs au défi de la +cicatrice française+ – susceptibles de porter atteinte au bien-être physique et psychologique des utilisateurs, et particulièrement des mineurs », alors que TikTok est très populaire chez les adolescents.
Dans ce challenge, expliqué par de nombreux tutoriels sur TikTok, des collégiens se pincent très fort la joue pour se créer une fausse cicatrice, une pratique dangereuse selon les médecins. Ce phénomène est apparu en France et en Italie, suscitant l’inquiétude dans les secteurs de l’éducation et de la santé.
L’autorité reproche à TikTok de ne pas « tenir compte de la vulnérabilité spécifique des adolescents (…) par exemple leur difficulté à distinguer la réalité de la fiction et leur tendance à suivre les comportements de groupe ».
TikTok est « en désaccord avec cette décision », a réagi un porte-parole cité par les médias italiens. « Les contenus liés à la +cicatrice française+ enregistraient une moyenne journalière de seulement une centaine de recherches au moment de l’ouverture de l’enquête de l’Autorité l’an dernier », a-t-il ajouté, cité par l’agence RadioCor.
Cette sanction survient alors que la Chambre américaine des représentants a adopté mercredi une proposition de loi qui demande au réseau de couper tout lien avec la Chine.
TikTok est depuis plusieurs mois dans le collimateur des autorités américaines, de nombreux responsables estimant que l’application de vidéos courtes et divertissantes permet à Pékin d’espionner et de manipuler les citoyens américains.
Le groupe chinois conteste farouchement ces allégations, nie avoir transmis des informations aux autorités chinoises et assure qu’il refuserait toute requête éventuelle en ce sens.
© Agence France-Presse