Les corps de 45 Indiens, morts dans l’incendie d’un immeuble abritant des travailleurs immigrés au Koweït cette semaine, ont été rapatriés par avion militaire vendredi en Inde et accueillis par des familles en deuil.
Cinquante personnes, dont 45 Indiens, ont péri dans l’incendie mercredi à l’aube d’un bâtiment abritant des travailleurs d’Asie du Sud et du Sud-Est, dans la banlieue de Mangaf, au sud de la capitale koweïtienne.
C’est l’un des plus grave incendie connu au Koweit, émirat pétrolier dont la majeure partie de la population est composée d’étrangers, bon nombre originaires d’Asie du Sud et du Sud-Est et employés dans la construction et les services.
Les victimes sont mortes asphyxiées après avoir inhalé les fumées dégagées par l’incendie, dont l’origine exacte reste encore à déterminer, selon la protection civile koweïtienne.
Un Koweïtien et deux ressortissants étrangers ont été placés en détention, « soupçonnés d’homicide involontaire provoqué par des négligences des procédures de sécurité et des règles de lutte contre l’incendie », a indiqué jeudi le procureur général koweïtien sur X.
Après l’incendie, les familles ont vécu dans l’angoisse, cherchant à savoir si leurs proches avaient péri.
Vendredi, des dizaines de familles étaient réunies dans le terminal de l’aéroport de Cochin pour une veillée et attendre les dépouilles.
« Nous nous sommes accrochés à l’espoir jusqu’à la dernière minute, pensant qu’il s’en était peut-être sorti, qu’il était peut-être à l’hôpital », a déclaré à l’AFP Anu Aby, le voisin de Cibin Abraham, une victime âgée de 31 ans.
Anu Aby a précisé qu’Abraham devait rentrer chez lui, dans l’État du Kerala, en août, pour le premier anniversaire de son enfant. Abraham était au téléphone avec sa femme une heure avant le début de l’incendie, a-t-il ajouté.
– Immeuble surpeuplé –
D’autres personnes assises dans la salle d’attente de l’aéroport étaient en larmes lorsque l’avion transportant les dépouilles de leurs proches s’est posé.
La majeure partie de la population du Koweït, plus de quatre millions d’habitants, est composée d’étrangers.
Près de 200 migrants vivaient dans l’immeuble surpeuplé qui a pris feu faisant également des dizaines de blessés.
Certains corps ont été carbonisés et ont nécessité des tests ADN pour être formellement identifiés avant d’être rapatriés.
Mercredi, le ministre de l’Intérieur, cheikh Fahd Al-Yousef, a promis de s’attaquer au problème de la surpopulation, dans les bâtiments où logent les travailleurs étrangers, et menacé de fermer tous ceux qui ne respectent pas les règles de sécurité.
Trois Philippins figurent également parmi les victimes.
Hans Leo J. Cacdac, secrétaire national philippin chargé des travailleurs migrants, a précisé que les autorités de Manille étaient en contact avec leurs proches.
En 2009, 57 personnes avaient trouvé la mort lorsqu’une Koweïtienne, apparemment désireuse de se venger, a mis le feu à une tente lors d’une fête de mariage au cours de laquelle son mari avait épousé une seconde femme.
© Agence France-Presse