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INDE: 20 morts et plus de 50 blessés dans des attentats à Hyderabad

 
Au moins 20 personnes ont été tuées et plus de 50 autres blessées jeudi en Inde dans les explosions quasiment simultanées de bombes dans la banlieue de la mégapole méridionale de Hyderabad, une « attaque terroriste » selon la police.
Ces attentats surviennent peu après l’exécution, le 7 février, d’un musulman séparatiste du Cachemire, condamné à mort pour sa participation à l’attaque islamiste meurtrière contre le Parlement de New Delhi en décembre 2001 qui avait failli déclencher un conflit avec le Pakistan. L’Inde était en alerte depuis deux semaines.
Au moins deux bombes ont explosé, secouant un quartier commercial à majorité hindoue de la banlieue de Hyderabad, où vit une grosse minorité musulmane et qui abrite des entreprises informatiques et des technologies de l’information. Les experts cherchaient à désamorcer trois autres engins.
« Il s’agit sans aucun doute d’une attaque terroriste », a déclaré à l’AFP un responsable de la police d’Hyderabad, Shiv Kumar.
Selon ce policier, 20 personnes ont été tuées, 54 autres blessées, dont 35 grièvement. Les attentats n’ont pas été revendiqués, a-t-il précisé.
Le Premier ministre Manmohan Singh a dénoncé un « acte lâche » et a appelé à punir leurs auteurs. Le dernier attentat en Inde avait fait 13 morts en septembre 2011, lors de l’explosion d’une bombe devant un tribunal à New Delhi.
D’après le secrétaire indien aux Affaires étrangères Ranjan Mathai, qui a rencontré à Washington le secrétaire d’Etat américain John Kerry, les auteurs des attaques ne sont pas identifiés, mais il n’a pas écarté une implication étrangère.
« Je ne suis pas sûr qu’il y ait des preuves d’un terrorisme local. Nous avons eu plusieurs attaques qui ont été inspirées ou menées depuis l’étranger », a-t-il déclaré, sans parler explicitement du Pakistan, que l’Inde accuse régulièrement après des attentats sur son territoire.
 
Deux bombes placées sur des vélos
M. Kerry a quant à lui exprimé sur son compte Twitter sa « compassion pour la population courageuse de Hyderabad », tandis que son ministère a « condamné avec la plus grande force une attaque lâche » et assuré que « les Etats-Unis se tenaient aux côtés de l’Inde pour combattre le fléau du terrorisme ».
« Il y a eu trois explosions de bombes à Dilsukh Nagar (banlieue de Hyderabad) », a déclaré Amit Garg, un policier présent sur le lieu d’une des déflagrations, dans des endroits très fréquentés, dont un bar-restaurant.
Mais le ministre de l’Intérieur Kumar Shinde n’a pu confirmer que deux explosions.
« Les deux bombes étaient placées sur deux vélos différents et la distance entre elles était d’environ 100 à 150 mètres », a-t-il déclaré depuis New Delhi.
Les autorités indiennes avaient reçu des « éléments des services de renseignement sur la possibilité d’attaques et cette information a été partagée avec d’autres Etats », a ajouté le ministre, sans plus de précisions.
Beaucoup de monde était rassemblé près du site des explosions tandis que la police tentait de rassembler des preuves matérielles.
A l’hôpital Osmania de la ville, les victimes ensanglantées gisaient sur des civières tandis que des familles en larmes cherchaient à obtenir des informations sur leurs proches.
Neuf corps ont été transportés à l’hôpital et 35 personnes subissaient des interventions chirurgicales, a déclaré à l’AFP Kailash Nath, un responsable de l’hôpital Osmania.
Ces attentats interviennent le jour de l’ouverture d’une nouvelle session parlementaire à New Delhi et peu après l’exécution, par pendaison, du séparatiste Mohammed Afzal Guru, après le rejet de sa demande de grâce par le président indien Pranab Mukherjee.
Par crainte de troubles dans la région à majorité musulmane du Cachemire indien, un couvre-feu avait été imposé dans la foulée mais cette exécution, sans annonce préalable, a provoqué des manifestations de colère des habitants.
L’Inde a amélioré sa sécurité intérieure depuis les sanglants attentats de Bombay en novembre 2008, perpétrés par un commando de dix hommes et qui avaient fait 166 morts. Mais les experts estiment que les forces de sécurité manquent toujours cruellement de coordination avec les services de renseignement.

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