Victorieux dans un paysage politique trouble, Emmanuel Macron a promis de gouverner différemment, de placer l’écologie au coeur de son nouveau quinquennat, et de lancer une série de chantiers, dont les retraites, l’école ou la santé, en associant davantage les Français.
Le chef de l’Etat, réélu dimanche avec entre 57,6 et 58,2% des voix, sait que, malgré la victoire, il ne bénéficiera d’aucun état de grâce alors que le pays est, selon lui-même, « fatigué » et « fracturé » par les crises.
Le chef de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon l’a qualifié de président « le plus mal élu » de la Ve République depuis 1958 compte tenu de la très forte abstention, et du gros score de l’extrême droite.
Mais pour l’entourage du président, pas question pour autant de revenir sur son ambition de « continuer à réformer profondément » le pays.
Ce cap devra être réaffirmé avant les législatives des 12 et 19 juin, décisives pour lui donner les moyens d’agir durant les premières années du quinquennat, avant que ne s’exacerbe la bataille pour sa succession puisque la constitution l’empêchera de briguer un troisième mandat.
Dès lundi, les spéculations vont se concentrer sur le choix du Premier ministre et du gouvernement qui seront chargés de conduire la majorité aux législatives mais aussi de porter ce renouveau pour l’après. Le nom du remplaçant de Jean Castex devrait être annoncé entre le 2 et le 10 mai, selon une source proche.
– Promesses écologiques –
Si le parti d’Emmanuel Macron remporte les législatives, le futur Premier ministre sera chargé de la planification écologique, a promis le président, régulièrement critiqué sur son bilan vert. L’objectif affiché est de « faire de la France la première grande nation à sortir du gaz, du pétrole et du charbon ».
Sobriété énergétique, développement du solaire, de l’éolien, de la filière hydrogène, construction de nouvelles centrales nucléaires, développement du fret ferroviaire et fluvial, figurent parmi les priorités de son programme.
Le calendrier pour les mesures dans les domaines de la santé et de l’éducation, deux autres priorités affichées, reste pour l’instant plus flou.
En attendant, Emmanuel Macron va replonger sans délai dans les dossiers internationaux, en premier lieu la guerre en Ukraine.
Il devra également relancer la présidence française de l’Union européenne, avec l’objectif de finaliser certaines avancées avant son terme, le 30 juin.
– La réforme controversée des retraites –
Le nouvel exécutif, qui s’annonce plus resserré, « lancera très vite » les premiers chantiers.
Le pouvoir d’achat ayant dominé la campagne, l’une des priorités est de faire adopter, « dès cet été », un projet de loi de finances rectificative pour que les retraites soient indexées sur l’inflation et pour prolonger « le bouclier » sur les prix du gaz et de l’électricité, ainsi que la ristourne sur les carburants.
Le président candidat a également promis une revalorisation du traitement des enseignants, notamment en début de carrière – au dessus de 2.000 euros – et la mise en place d’un chèque alimentaire pour les foyers à faibles revenus.
Plus délicate s’annonce la mise en route de sa réforme phare et controversée des retraites, avec l’objectif de porter l’âge de départ à 65 ans d’ici 2031.
Les concertations devraient être lancées fin juin, après les législatives, avec l’objectif de présenter la réforme au Parlement à l’automne pour une application dès 2023, indique un membre du gouvernement.