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FRANCE: Un gouvernement Hollande modéré, avec un ministre de la réindustrialisation

Le nouveau président français François Hollande a nommé mercredi un gouvernement dominé par des socialistes modérés, chargés de réduire les déficits, mais avec une dose de volontarisme incarnée par la création d’un ministère du « redressement productif ».
Première en France, le gouvernement est paritaire. Il compte 34 membres, dont la moitié de femmes, en plus du Premier ministre Jean-Marc Ayrault. La nouvelle équipe est dominée par les figures de Pierre Moscovici aux Finances et de Laurent Fabius aux Affaires étrangères, qui est aussi numéro deux du gouvernement.
En pleine crise grecque et alors que la croissance est au point mort, François Hollande a confié l’Economie à un réformiste rigoureux: son directeur de campagne Pierre Moscovici, 54 ans, ancien proche de Dominique Strauss-Kahn et ex-ministre des Affaires européennes. Il sera assisté au Budget de Jérôme Cahuzac, qui a dirigé la commission des Finances à l’Assemblée nationale.
La principale innovation est la nomination d’un ministre du « Redressement productif », la « réindustrialisation » de la France ayant été l’un des enjeux centraux de la campagne électorale. Ce poste est confié au ténor de l’aile gauche du PS, Arnaud Montebourg, partisan d’un protectionnisme européen.
Les Affaires étrangères reviennent à Laurent Fabius, 65 ans, ancien Premier ministre de François Mitterrand (1981-84). Il aura à ses côtés aux Affaires européennes Bernard Cazeneuve, un des porte-parole de la campagne de François Hollande.
La Défense revient à Jean-Yves Le Drian, qui a préparé pour François Hollande le sommet de l’Otan des 20 et 21 mai et le retrait des troupes combattantes d’Afghanistan à la fin de cette année.
L’efficace directeur de communication de la campagne Manuel Valls obtient l’Intérieur. L’Education, priorité du nouveau président qui y a promis la création de 60.000 postes, est confiée à l’eurodéputé Vincent Peillon, promu numéro trois du gouvernement.
Deux intimes de François Hollande, Stéphane Le Foll et Michel Sapin, obtiennent respectivement l’Agriculture et l’Emploi.
La nouvelle équipe compte autant d’hommes que de femmes et de nombreuses nouvelles têtes qui n’ont jamais connu le pouvoir dont la gauche était absente depuis 2002.
Mais les femmes n’obtiennent que peu de ministères importants. Christine Taubira, élue d’outre-mer, obtient la Justice. Marisol Touraine devient ministre des Affaires sociales et de la Santé. Nicole Bricq obtient l’Ecologie et l’Energie, Aurélie Filippetti la Culture et la Communication.
La porte-parole du gouvernement sera la jeune Française d’origine marocaine Najat Vallaud-Belkacem, en charge des droits des Femmes.
Dans la perspective de la bataille des législatives des 10 et 17 juin, le gouvernement fait une petite place aux alliés écologistes, la dirigeante des Verts Cécile Duflot obtenant le Logement et l’eurodéputé Pascal Canfin le Développement.
Le gouvernement ne comprend en revanche aucun membre de la gauche radicale de Jean-Luc Mélenchon, qui avait soutenu François Hollande au second tour de la présidentielle.
Le gouvernement ne comporte pas non plus de membres de la société civile, à l’exception de la réalisatrice franco-algérienne Yamina Benguigui à la Francophonie.
Victime de ce délicat dosage, la patronne du Parti socialiste Martine Aubry est la grande absente du gouvernement. La maire de Lille (nord), qui ne s’entend guère avec François Hollande, a estimé que sa présence « n’avait pas de sens » à partir du moment où elle n’était pas Premier ministre.
L’ancienne compagne de François Hollande, Ségolène Royal, ne fait pas non plus partie du gouvernement car elle vise la présidence de l’Assemblée nationale si la gauche gagne les législatives.
Le premier Conseil des ministres se tiendra jeudi à 13H00 GMT avant le départ de François Hollande aux Etats-Unis pour les sommets du G8 et de l’Otan.
Pour continuer à se démarquer des débuts du quinquennat de Nicolas Sarkozy, comme François Hollande cherche à le faire depuis son élection le 6 mai, la première mesure adoptée devrait être une diminution de 30% du salaire du président (de 19.000 à 13.000 euros) et des membres du gouvernement.

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