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En Inde : Modi va prêter serment pour la troisième fois, entouré de ses alliés

Le Premier ministre indien Narendra Modi doit prêter serment pour un troisième mandat dimanche, après des résultats électoraux mitigés qui le rendent dépendant d’une alliance de quinze partenaires de coalition pour gouverner le pays le plus peuplé du monde.

Au cours de la cérémonie prévue pour débuter au Palais présidentiel à New Delhi dimanche soir vers 19H15 heure locale (13H45 GMT), une trentaine de ministres prêteront également serment sur la Constitution, même si M. Modi n’a pas encore communiqué sur la composition de son nouveau gouvernement.

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Le précédent gouvernement du Premier ministre de 73 ans, figure du parti nationaliste hindou Bharatiya Janata Party (BJP), comptait 81 ministres.

Le BJP a remporté 240 sièges au Parlement, à 32 sièges de la majorité absolue et nettement en deçà des 303 sièges gagnés en 2019.

Contre toute attente, le Congrès, principal parti d’opposition, a acquis 99 sièges, doublant presque son score de 2019 (52 sièges).

Narendra Modi est à la tête de l’Inde depuis 2014. Mais privé cette fois d’une majorité absolue, il a été contraint d’entamer de rapides pourparlers avec ses alliés de l’Alliance démocratique nationale (NDA), une coalition de 15 formations politiques, pour lui garantir le nombre de parlementaires nécessaire à la formation d’une majorité de gouvernement.

– Concessions importantes –

Ensemble, ils disposent d’une majorité absolue avec 293 des 543 sièges que compte le Parlement mais plusieurs partis membres de la coalition ont exigé des concessions importantes, notamment des portefeuilles ministériels importants, en échange de leur soutien.

Les portefeuilles les plus importants, parmi lesquels les quatre ministères régaliens (Intérieur, Affaires étrangères, Finance et Défense), devraient néanmoins rester entre les mains de membres du BJP, selon le quotidien The Times of India.

Selon les analystes, la coalition modifiera la politique parlementaire et forcera le BJP de Modi, autrefois dominant, à adopter une approche un peu plus conciliante.

« La coalition va dorénavant obliger le BJP à s’engager à plus de consultations », a déclaré Sajjan Kumar, directeur du groupe de recherche politique PRACCIS, basé à New Delhi.

Pour Zoya Hasan, politologue à l’Université Jawaharlal Nehru à New Delhi, Narendra Modi sera confronté à des défis importants et devra composer avec des « politiciens rusés » comme Chandrababu Naidu, qui dirige à la fois l’Etat de l’Andhra Pradesh (sud-est) et le Telugu Desam Party (TDP), ou encore Nitish Kumar, à la tête de l’Etat du Bihar (est).

 

– Investiture de l’opposition –

En vue de la cérémonie d’investiture, des milliers de soldats ont été déployés dans la capitale New Delhi, dimanche. Les ministres en chef, qui dirigent les Etats, doivent arriver par avion.

La Première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina, et le président du Sri Lanka, Ranil Wickremesinghe, ainsi que les dirigeants du Bhoutan, du Népal et des Maldives, doivent assister à la cérémonie et au banquet d’État qui suivra.

La Chine et le Pakistan, pays voisins et rivaux de l’Inde, sont notablement absents et n’envoient pas de dirigeant de premier plan.

Dimanche, M. Modi a déposé des fleurs au mémorial du père de la nation, le Mahatma Gandhi, avant de se rendre au mémorial national de la guerre.

Rahul Gandhi, le principal rival politique du dirigeant nationaliste hindou, a été désigné samedi pour diriger l’opposition indienne au Parlement, après que sa formation, le parti du Congrès, double son nombre de sièges à l’issue du résultat des élections législatives.

Ce parti du Congrès a réalisé son meilleur score depuis 2014. Par un vote à l’unanimité durant une réunion de la direction du parti samedi, Rahul Gandhi a été désigné chef officiel de l’opposition indienne, un statut qui était resté vacant depuis l’arrivée au pouvoir de Narendra Modi il y a dix ans.

S’il est nommé, comme prévu, il devrait jouir de ce nouveau rôle dès le début de la semaine prochaine.

Le règlement du parlement indien exige que le chef de l’opposition soit issu d’un parti qui dépasse les 10% de sièges à la chambre basse.

Cette position n’avait pas été occupée depuis 2014, le parti du Congrès, célèbre formation de la dynastie politique des Nehru-Gandhi qui a longtemps dominé la vie politique du pays, n’ayant pas atteint ce pourcentage en raison de deux revers électoraux face au parti nationaliste hindou de Narendra Modi.

© Agence France-Presse

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