Après le succès de « Bharati », Bollywood revient sur les planches européennes avec « Devdas », spectacle musical porté par la même star, Bhavna Pani.
« Le film fut si populaire, mais il faut venir voir cette comédie musicale avec un esprit neuf, sans idée préconçue », expose Bhavna Pani, rencontrée par l’AFP avant les premières dates ce week-end à Paris, au Grand Rex.
Dans la foulée de ce lancement-évènement dans la capitale française, les autres escales de la tournée internationale seront annoncées. L’exportation du show, prêt depuis 2018, a été décalée en raison des crises sanitaires.
Rodé en Inde, le show a cependant déjà pu voyager plus loin en Asie, comme à Singapour en 2023, où la presse a salué « un traitement à la Broadway ».
« Devdas » est tiré d’une histoire d’amour célèbre de la littérature indienne. « C’est une sorte de Roméo et Juliette, entre romance et tragédie, avec trois personnages principaux », présente Bhavna Pani.
Ce triangle amoureux met en scène un homme, Devdas, et deux femmes, Paro et Chandramukhi, dans le Calcutta du début du 20ème siècle. Chandramukhi, une courtisane dont le nom signifie « visage de lune », est interprétée par Bhavna Pani.
La trentenaire, native de Bombay, est une référence après avoir joué le rôle-titre de « Bharati » pendant une décennie, soit plus de 1.500 représentations internationales de cet autre spectacle musical façonné pour les scènes par l’usine à rêves Bollywood.
« Confluence des arts »
Cette fille d’une prof de yoga et d’un réalisateur est un visage connu en Europe, notamment en France, où elle a posé ces dernières années dans les pages mode des magazines. En robe traditionnelle ou en tailleur futuriste.
« La France, Paris, c’est comme une seconde maison pour moi », s’amuse l’actrice et danseuse. Qui endosse en coulisses un autre costume, qu’on pourrait comparer à celui d’un « show-runner » des séries: un superviseur. Pour résumer à gros traits, l’artiste a éclairé producteurs et metteurs en scène pour adapter certains passages à destination d’un public européen qu’elle connaît bien.
« L’amour est un langage universel mais, oui, c’est vrai, on a fait de petits changements pour le public, notamment français », acquiesce la star.
« Bhavna est une actrice et danseuse brillante et elle comprend les gens en France, en Europe, sait ce qui marche. C’est le pont pour amener la production vers le public d’ici », décrit à l’AFP Ashvin Gidwani, producteur indien réputé, rencontré au Grand Rex.
Rien n’a été laissé au hasard pour cette production de 1h40, forte d’une troupe d’une trentaine d’artistes sur scène, de 500 costumes, d’une vingtaine de tableaux et d’une vingtaine de morceaux, entre musiques traditionnelles et nouveaux sons.
« Paris est à la confluence des arts », glisse Ashvin Gidwani. Et le Grand Rex un symbole, à la fois salle de cinéma et salle de spectacles à la célèbre façade Art Déco. Ce lieu parisien fut aussi le cadre, au début des années 2000, d’une Bollywood Week, entre monstres sacrés du 7e art indien, avant-premières, sans oublier musiques et chansons du sous-continent.
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