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Covid: la chute des tests met en péril la surveillance du virus (OMS)

La chute brutale des activités de dépistage du Covid-19 dans le monde oblige l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à piloter à « l’aveugle » face à un virus qui fait toujours rage et continue d’évoluer, a-t-elle déploré mardi.

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« Face à un virus mortel, l’ignorance ne fait pas le bonheur », a déclaré le directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, détournant une expression courante en anglais (« Ignorance is bliss » – « L’ignorance fait le bonheur »).

« Au niveau mondial, les cas et les décès signalés (…) continuent de diminuer, ce qui est très encourageant. La semaine dernière, un peu plus de 15.000 décès ont été signalés à l’OMS – le total hebdomadaire le plus bas depuis mars 2020 », a-t-il relevé lors d’une conférence de presse à Genève.

Il a incité à la prudence parce que faute de tests l’OMS reçoit moins d’informations sur la transmission et le séquençage.

Cette situation « nous rend toujours plus aveugles face aux schémas de transmission et d’évolution » du virus, a-t-il souligné, appelant tous les pays à continuer de surveiller la maladie.

Participant à la conférence de presse, Bill Rodriguez, le directeur général de FIND (Alliance globale pour les diagnostics), une organisation qui collabore avec l’OMS, a également dénoncé la décision prise par les divers gouvernements dans le monde de « baisser la garde » face au virus.

« Au cours des quatre derniers mois, en plein milieu (du variant) Omicron, alors que les villes d’Asie de l’Est se verrouillent et que les taux de vaccination stagnent, les taux de dépistage ont chuté de 70 à 90 % dans le monde entier », a-t-il précisé. Et ce malgré le fait que les capacités de dépistage n’ont jamais été aussi importantes.

La pandémie de Covid-19 aurait provoqué plus de 18 millions de morts dans le monde entre début 2020 et fin 2021, plus du triple du bilan officiel, selon une étude publiée le 11 mars dans la revue médicale The Lancet. Et la pandémie continue de faire rage, selon l’OMS.

La Chine affronte ainsi depuis mars une flambée épidémique qui touche à des degrés divers de nombreuses provinces.

« Ce virus ne disparaîtra pas simplement parce que les pays cessent de le rechercher. Il se propage toujours, il change toujours et il tue toujours », a rappelé le Dr Tedros.

« La menace d’un nouveau variant dangereux reste bien réelle, et bien que le nombre de décès diminue, nous ne comprenons toujours pas les conséquences à long terme de l’infection chez les survivants », a-t-il souligné.

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