Coup d’Etat présumé à Madagascar: les deux Français en cassation

Deux Français condamnés en décembre à des travaux forcés à Madagascar, pour avoir comploté en vue d’assassiner le président Andry Rajoelina, ont demandé vendredi l’annulation de leur condamnation à la Cour de cassation d’Antananarivo.

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Leurs avocats ont demandé l’annulation du verdict, sans renvoi du procès.

Philippe François, ancien colonel de l’armée française reconverti dans les affaires, et Paul Rafanoharana, un Franco-Malgache qui est un ancien conseiller du président Rajoelina, avaient été condamnés respectivement à dix ans et vingt ans de prison assortis de travaux forcés juste avant Noël.

Au terme de huit jours de procès, la justice malgache les avait reconnu coupables de tentative de coup d’État et tentative d’assassinat sur le chef de l’État.

Vendredi, dans une salle froide et quasiment déserte, les avocats de la défense ont dénoncé pendant deux heures à la barre les vices de procédure qui sont suffisants, à leurs yeux, pour annuler la condamnation de leurs clients.

« Attention, nous jugeons le droit et non pas le fond de l’affaire », a rappelé à deux reprises le président de la Cour de cassation, interrompant des plaidoiries qui s’étiraient.

« Plusieurs violations font que le procès entier est biaisé », a déclaré à la sortie de l’audience Me Mamy Radilofe, avocat d’Aïna Razafindrakoto, ancien associé d’affaires de Philippe François, lui aussi condamné à dix ans de prison.

« Le secret de l’instruction n’a pas été respecté, il y a eu des fuites dans la presse, et les droits de la défense ont été piétinés: nous n’avons jamais pu accéder aux dossiers de nos clients en entier », a-t-il souligné.

Trois scenarii sont désormais possibles, selon le droit malgache: la cour peut confirmer le jugement et les détenus restent incarcérés. Philippe François pourrait alors demander un transfèrement pour purger sa peine en France. Mais pas Paul Rafanoharana qui est malgache au regard du droit de son pays.

Deuxième hypothèse, les magistrats cassent le jugement et demandent un nouveau procès. Enfin, ils peuvent aussi annuler le verdict et libérer les détenus.

La Cour doit annoncer sa décision le 26 août.

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